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William Andy vend des journaux à la criée. Il s'ennuie. Le spectacle de quelques clodos/dingos/allumés se prenant pour des messies et/ou alertant sur l'apocalypse lui donne l'idée d'ajouter un peu de piment dans son morne boulot : il se met à commenter les nouvelles à sa façon. La fantaisie n'est pas du goût de son employeur, Will se fait virer. Mais qu'importe : il se recycle, et avec l'aide de sa compagne Lucy et de deux potes, il devient « un homme médiatique, plus que politique, omniprésent, omniscient » ♪♫ (je vous la fais courte, on connaît cette - excellente - chanson*). Will devient un Dieu vivant. A lui la gloire et le fric...

Premier tiers mollasson, limite ch!ant, puis jubilation. J'ai retrouvé le Julien Blanc-Gras que j'apprécie, qui me fait rire et cogiter, et le genre d'ouvrage que j'aime chez cet éditeur (Au Diable Vauvert). Joyeux mélange délirant, tendre, rentre-dedans, sage, ironique, philosophique, etc. pour parler de l'Homme, de la société (mal barrée), des médias, de la peoplerie, de l'écologie, des religions, et d'Apocalypse...
Certains propos sur l'espèce humaine m'ont fait penser à des ouvrages de Bernard Werber (avec exposés de vulgarisation scientifique), le ton m'a rappelé celui de Virginie Despentes (celui de JBG est un chouïa moins corrosif).

C'est pertinent, mignon et drôle.
Pour du plus tendre : lire 'In Utero', de cet auteur.
Pour du plus sérieux : 'Paradis avant liquidation'.
A découvrir aussi : 'Gringoland' et 'Touriste'.

* 'L'homme pressé', Noir Désir, 1996
♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=lU9KEkHC2yg
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William Andy est promis à une brillante carrière : après avoir passé plusieurs années comme serveur dans un fast-food et télévendeur, le voici promu vendeur de journaux à la criée. Hélas, l'environnement lui est peu profitable : à force d'entendre le prosélytisme religieux autour de lui, l'idée lui vient de commenter les nouvelles du jour en faisant miroiter une fin du monde imminente. La sanction est immédiate : grand succès auprès du public, renvoyé de son poste, pour être aussitôt embauché à la télévision.

Après quelques tribulations et un héritage tombé à point nommé, Andy fonde sa propre école destinée à préparer la population à vivre sereinement la fin du monde imminente. Son show télévisé offrant la parole à qui veut la prendre, et son idée de religion participative attire à lui tout ce que la planète compte de cinglés.

N'allez cependant pas croire que ce livre possède une structure claire : on passe de théories délirantes à des personnages qui ne le sont pas moins, le tout noyé dans un humour absurde et jubilatoire. Quitte à vivre l'apocalypse, autant que ça soit dans un fou rire général.
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Rapide, délirant, politiquement incorrect et humoristique comme du Chuck Palahniuk qui se prendrait pour Douglas Coupland. Complètement délirant !!!
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C'est un gros délire ce livre, mais au final pas tant que ça... la fin est très belle. Et puis tout ce qu'il y avant la fin est juste poilant. Il y a certes pas mal de déjà vu (un savant mélange de plein de trucs déjà vus en fait), mais c'est tellement bien écrit qu'on a l'impression que c'est nouveau et que c'est à peine exagéré (parce que quand même, des fois, il exagère ^^).
J'adore sa façon d'écrire, ça se lit tout seul sans être simpliste et ça fait paf dans les neurones, et puis il y a toujours un petit détail qui tue. le passage sur les morses, par exemple, m'a fait pleurer de rire...
En conclusion : trop trop bon !
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Un temps d'adaptation pour entrer dans ce langage,à mille lieues du classique,puis on se laisse prendre dans le délire
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Moins prenant que le dernier roman de Julien Blanc-Gras (Touriste) mais déjà cette écriture fluide et un nombre incalculable de petites phrases qui font mouche.
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Rapide, délirant, politiquement incorrect et humoristique comme du Chuck Palahniuk qui se prendrait pour Douglas Coupland. Complètement délirant !!!
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Dans Comment devenir un dieu vivant, Julien Blanc-Gras nous présente sa version de l'Apocalypse si elle avait lieu maintenant (d'accord, plutôt il y a 15 ans). C'est l'histoire d'un type, William, américain moyen voire modeste, qui survit comme il peut en vendant des journaux dans la rue, alors que le monde glisse inexorablement vers sa fin. Il le sait, il a les gros titres de l'actualité tous les jours sous les yeux. Will est observateur. Et Will est entouré de prophètes plus ou moins religieux, plus ou moins honnêtes, qui tentent d'appâter le chaland pour mieux l'arnaquer ou de sauver avec conviction les âmes égarées des passants grâce à la foi. Ça lui donne quelques idées artistiques, dirons-nous ; et si au départ il s'agit surtout de booster ses ventes pour se faire un peu plus de blé avec un peu de mise en scène autour de l'actualité catastrophique, très vite William prend conscience de la nécessité d'aborder la question de la fin du monde, mais "sans se faire mal". L'anxiété ne changera pas grand chose, en effet. Notre vendeur de journaux rencontre avec sa performance de rue un succès inattendu qui en fait une figure médiatique importante, jusqu'à être lui-même propulsé au rang de prophète des temps modernes, puis - nous y voilà - à celui de Dieu vivant ; parce qu'il comble en effet le vide vertigineux de l'angoisse de l'Homme face à sa fin (ça, et parce qu'il conduit une réflexion toute nietzschéenne sur Dieu). Ce qu'il fait de ce statut nouvellement acquis, je vous laisserai le découvrir.

Voilà une très chouette uchronie, qui n'est pas sans rappeler quelques maîtres américains ; Thompson et Brautigam m'ont effleuré plusieurs fois l'esprit alors que je lisais les mots de notre ami Julien ; il y a une légère coloration Sucre de Pastèque dans la narration, et une atmosphère qui rejoint assez celle de Las Vegas Parano... le tout avec un ton qui n'est pas sans filiation avec Kerouac, je crois. C'est complètement barré, le récit est en roue libre totale, et à l'image de la littérature de la contre-culture, ça séduira ou rebutera probablement très vite. Personnellement, je me suis rapidement prise au jeu. Je relèverai deux écueils, à tempérer : premièrement, le livre risque de partiellement mal vieillir. Il n'est en effet pas avard en références, culturelles et historiques, mais surtout très souvent inhérentes à leur cadre contemporain. Ça peut avoir son charme ; il faut aimer plonger dans une époque, et avoir la volonté de s'y immerger pleinement, quitte à tomber dans l'archéologie digitale. Même pour un lecteur actuel, certaines mentions risquent de ne pas évoquer grand chose ; Gaspard Royant, par exemple. On ne doit être qu'une poignée à savoir qui c'est (un artiste français au talent indécent, qui illumine la scène rock européenne indépendante depuis plus de quinze ans) ; cela dit, lire ce nom a été une fort agréable surprise. Très intattendue ; d'autant plus appréciée. Voilà qui nous dépayse des Orwell et autres Huxley (quoique, j'ai le vague souvenir d'une allusion à "The Doors of perception", tout indiqué quand on adopte le style 60's de la contre-culture américaine). Deuxièmement, le chapitrage est assez haché, la structure du livre en est un peu cousue de fils blancs : le roman aurait peut-être gagné à établir des transitions moins abruptes. Pour l'immersion en tout cas, je pense que ça aurait joué en sa faveur ; cela dit, c'est aussi un parti pris qui ajoute à la sensation d'urgence et de frénésie qui demeure au coeur de la diégèse. Assez vite en effet, la satire sociétale, qui est constante dans le roman, laisse émerger l'enjeu diégétique, attendu dès qu'il s'agit de récits d'anticipation : comment sauver le monde ? Et comment vit-on l'annonce de la fin imminente de l'humanité ? de là, l'auteur se laisse porter par ses rêveries et divagations intellectuelles, qu'il organise en un tout cohérent quoiqu'un peu bordélique : on croisera la fausse bonne idée du transhumanisme, l'urgence écologique, les divergences d'opinion face à la procréation, l'ombre de la mégalomanie sans borne qui plane sur les célébrités, l'ivresse du pouvoir, la glauque ambition scientifique de l'immortalité, la stupidité du capitalisme, le désespoir, le suicide, le meurtre, les inégalités sociales, les guerres d'ego à côté de la plaque, la lâche solution de la conquête spatiale, les conséquences de la foi, miraculeuses comme dramatiques, et plus encore. Il y a comme un air - en avance - de Black Mirror, en plus déjanté. Finalement, le portrait de l'humanité au pied du mur que dresse Julien est absurde, cynique, grotesque mais aussi emprunt d'espoir. En un mot : criant de réalisme. On est épuisants et exaspérants. On fait n'importe quoi ; on est aussi capable de la beauté la plus pure, de la grâce la plus cristalline. Comment devenir un dieu vivant est un conte uchronique apocalyptique excessif aux allures caricaturales, qui est pourtant d'une grande justesse. Qui s'attache à ne pas juger l'humanité. Julien n'est en effet ni pour la laisser crever, ni pour affirmer sa toute puissance. Il romance ses observations, assez chirurgicales. Il y a des passages vraiment fins, où l'on sent la grande culture et la grande expérience empirique du monde et des gens du voyageur invétéré et passionné qu'est l'auteur ; c'est presque, à cet égard, de la vulgarisation anthropologique et sociologique. J'ai trouvé la fin assez jolie, poétique même ; elle sera sûrement insatisfaisante pour une partie des lecteurs. Tout dépend de votre goût pour la métaphysique. Bref, rien de nouveau sous le soleil, mais une exécution authentique qui malgré quelques approximations littéraires vaut clairement le détour !
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J'aime beaucoup Julien Blanc-Gras, mais là je me suis un peu ennuyé. L'idée est bonne, on se laisse prendre bien volontiers à cette histoire loufoque à souhait, et le personnage est sympathique. Mais ça dure, et à la longue ce n'est plus drôle.
Pour résumer, ça aurait pu être une bonne histoire courte, c'est devenu un roman qu'on est content de terminer.
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Titre alléchant, plume que j'avais adorée dans Touriste, histoire totalement loufoque. Julien Blanc-Gras avait tout pour m'emporter avec lui et tout me dire pour devenir moi-même déesse parmi les quidams. Mais malheureusement, le livre reste un peu trop WTF pour moi.

Julien Blanc-Gras, je l'ai découvert en lisant Touriste. Une petite citation du livre m'avait tout de suite plu, et l'idée d'être moi-même touriste professionnelle m'a poursuivie durant des années, jusqu'à ce que je comprenne que ce n'était pas un métier.

Du coup, c'est avec bonheur que je me suis plongée dans Comment devenir un dieu vivant. La plume me plaît toujours autant : moderne, parfois juste acerbe comme il faut, crue et riche. Dans ce livre, totalement fictionnel, le « héros » va devenir un prophète pour le peuple terrien que nous sommes. Des rues crasseuses jusqu'au sommet du monde, William Andy et ses comparses vont se poser en stars de l'apocalypse inévitable qui frappe à nos portes.

Et c'est là que ça devient trop pour moi. Nous sommes emportés dans un délire incroyable – d'une qualité indéniable, mais qui ne m'aura pas réellement fait vibrer. Peut-être parce que j'ai peur que ce livre ne soit pas aussi fictionnel qu'il ne le laisse croire ? Je ne sais pas. En tout cas, je n'irai pas jusqu'à vous le déconseiller. Je suis sûre qu'une fois qu'on se laisse aller aux loufoqueries de Julien Blanc-Gras, Comment devenir un dieu vivant est une perle. Toutefois, ça n'a pas été mon cas.

Prochaine lecture de lui : Gringoland, histoire de patienter jusqu'à me procurer Paradis (avant liquidation) qui devrait être plus dans la trempe de Touriste.
Lien : http://wp.me/p3wHdm-7Q
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