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EAN : 9782234089648
283 pages
Stock (28/04/2021)
3.77/5   148 notes
Résumé :
À mi-chemin entre le « touriste professionnel » et le « reporter à temps partiel », Julien Blanc-Gras se revendique « envoyé un peu spécial ».
Armé de son détachement salutaire et de son humour indéfectible, il nous embarque dans un nouveau tour du monde, avec la curiosité et la joie de la découverte pour seules boussoles.
Tout peut arriver en voyage. Au fil de ses aventures dans une trentaine de pays, Julien Blanc-Gras raconte les galères et les inst... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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« Il faut sortir de sa bulle, plus que jamais, à l'heure des confinements mentaux et de l'atomisation identitaire. C'est un principe élémentaire d'hygiène intellectuelle, un geste barrière contre les biais de confirmation et la polarisation qui contamine les consciences. Sortir de chez soi, c'est sortir de soi. En s'éloignant de ses bases, on se rapproche de l'universel.
Faute d'horizon, la myopie guette. L'expérience physique du déplacement, elle, offre une vision panoramique. Elle contraint à exercer son empathie et prodigue des enseignements salvateurs. On comprend que, vu de près, le monde n'est pas aussi moche qu'il en a l'air. Que l'inconnu n'est pas l'ennemi. »

Cette déclaration d'intention, en forme de justification, est placée en préambule aux nombreux « papiers » pour divers journaux et revues ici rassemblés. Effectivement le bilan carbone de Julien Blanc-Gras ne doit pas être brillant mais on lui pardonne volontiers ce péché devenu mortel car sa nouvelle contribution à la littérature du voyage est vraiment réussie.

Le ton général est léger. La palette des lieux visités est sidérante : pas un continent n'est laissé de côté. Les chapitres se suivent et ne se ressemblent pas forcément. Parfois l'objet de l'article est de décrire les impressions d'un touriste lambda face aux décalages sociétaux, aux particularités locales. A plusieurs reprises, c'est d'une aventure très sportive qu'il s'agit (parapente au Népal, notamment), sorte de trek en Indonésie, au milieu des varans…). Enfin ce recueil propose aussi des reportages un peu plus étoffés sur des sujets divers : industrie du cinéma au Nigeria (j'ignorais jusqu'alors que l'Afrique a son Hollywood nigérian : Nollywood), sommet de Davos.

Le style de Julien Blanc-Gras est vraiment plaisant et efficace. L'humour et l'ironie n'en sont pas absents. Il n'a rien à envier aux auteurs anglo-saxons qui boxent dans la même catégorie. J'ai apprécié cette lecture, d'autant plus que je suis terriblement casanier, sans la moindre intention d'aller voir ailleurs si j'y suis…
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Avant, Julien Blanc-Gras voyageait. A ses frais d'abord, quand il était jeune et baroudeur. Puis pour des journaux et revues. Il en a donc fait son métier : 'écrivain-voyageur'.
.
Depuis le Covid, les confinements, la restriction des déplacements hors frontière, il voyage moins.
Le fait d'être papa d'un petit garçon (cf. In Utero et Comme à la guerre) y est peut-être pour quelque chose aussi ? Est-il également touché par le flygskam, cette honte de prendre l'avion, en tant qu'écolo et citoyen engagé ? Et tant pis si madame travaille pour Canal, on a tous nos petites contradictions entre convictions socio-éco-politiques et mode de vie perso...
.
Pour continuer à écrire, et vendre des livres pour faire bouillir la marmite, il racle les fonds de tiroir de ses souvenirs.
Le résultat : ce recueil.
Il est allé partout, aux X coins du monde (pas 4, la terre n'est pas plate), et raconte des anecdotes. Les chapitres sont très inégaux, certains trop longs, d'autres très brefs (il a promis des 'cartes postales'), plus ou moins intéressants, parfois à peine plus personnalisés qu'un article de Wikipedia. Heureusement qu'il peut parler de ses cuites, ça alimente un livre.
Et qu'il garde ce talent pour approcher les gens, les écouter, et nous raconter leurs singularités avec finesse, sensibilité et humour.
.
Avis mitigé, cette fois, avec cet auteur.
J'ai préféré 'Paradis avant liquidation', 'Briser la glace', 'In utero'...
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Un recueil d'articles parus dans différentes revues, écrits par le plus drôle de nos auteurs voyageurs, itinérants, globe trotters, comme on voudra... C'est du Tesson, du Cédric Gras, l'humour en plus. A l'écart du tourisme de masse (qu'il a aussi testé, pour s'en échapper fissa), Lisez JBG !
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Une sacrée bonne affaire !
Quand on pense au prix d'un tour du monde et aux économies que Julien Blanc-Gras et moi allons vous faire réaliser on se dit que vous êtes bien chanceux.
On part ici pour de petites tranches de vie au Nigeria, en Indonésie au fond fond des Etats-Unis, à Sydney, en Afrique du Sud... C'est court, incisif, drôle, parfois profond parfois moins, mais toujours intéressant et savoureux.
le livre est étonnamment homogène bien que résultant d'une addition de morceaux écrits et publiés dans telle ou telle revue. Une jolie introduction gentiment réactionnaire, une belle conclusion à Gap, sa ville. Et entre les deux un voyage percutant, joyeux, pas forcément politiquement correct. Insolent.
J'ai trouvé que Julien Blanc-Gras a vraiment sa petite musique à lui. En exagérant on pourrait dire que l'on est plus proche de Paul Morand que du magazine Géo. En effet, il n'a pas le côté culturel d'un Paulo Rumiz ou d'un Bill Bryson, pas le côté romantique tourmenté autocentré et génial d'un Nicolas Bouvier...
Une chose est sûre et cela vous montrera l'intérêt que j'ai pris à ce livre, il est fort possible qu'un jour je me retrouve à Sydney ou à l'île de Gorée grâce à lui. Ce n'est pas rien !
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Julien Blanc-Gras est un grand voyageur. Voyager avec lui n'est pas faire du tourisme. Et lire ce livre n'est pas se plonger dans le guide vert de Michelin, même s'il vous trimbale sur quatre continents, bien au contraire. Ce qui intéresse l'auteur, ce n'est ici ni les monuments, ni les paysages, mais les hommes. Ainsi au cap Horn de sinistre réputation, nous n'aurons pas droit à une énième description du paysage venté, mais à une rencontre avec le seul humain résidant à l'année en ce lieu.
Cet « écrivain-voyageur » nous livre ici une trentaine de cartes postales, expédiées du monde entier, dont les pays les plus exotiques tels que le Swaziland où l'on assiste avec lui à la danse des mille vierges et Davos où l'on fraie avec les autoproclamés « grands de notre monde ».
C'est dit avec talent, avec humour et une auto-dérision décapante.
Un régal !
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
[ Melbourne ]
Ce qui hante ma mémoire, aujourd'hui encore, c'est cette partie de billard avec un homme à casquette et rouflaquettes, un gros tas huileux à la fois avenant et légèrement menaçant, qui m'avait expliqué sa recette du kangourou au whisky. Chasseur, il m'avait détaillé avec délectation sa vision de l'art cynégétique :
- Si ça bouge, tu tires.
Quelques bières plus tard, il me racontait qu'il baisait ses vaches. Je lui ai fait répéter trois fois pour être sûr d'avoir bien compris. Oui, il était éleveur et il avait des rapports sexuels avec ses bovins. A ce stade, je pensais qu'il se payait ma tête, qu'il racontait n'importe quoi pour faire marcher le touriste. Mais non. Il était sérieux. Animé, comme toujours, par le désir de comprendre ce qui meuh les hommes, j'ai posé la question d'une voix tremblante :
- Mais enfin, pourquoi tu fais ça ?
La réponse a jailli, limpide, terrifiante et sans appel :
- Pourquoi pas ?
Je crois que chaque interaction est riche d'un enseignement, qui parfois se dévoile des années plus tard à la lumière du vécu. Sur ce coup-là, j'attends toujours. C'était il y a treize ans.
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[ concours Miss Monde - à Sanya, île chinoise ]
Vint enfin le soir de la cérémonie, un show au kitsch bien huilé dont les droits télé étaient vendus dans une trentaine de pays. (...)
Après un premier écrémage, le jury a retenu vingt-cinq finalistes [de 14 (!!) à 22 ans]. Je me suis frotté les yeux : elles étaient indistinctes. Presque uniquement des beautés pâles uniformisées. Même la Chilienne était blonde. Les brunes avaient disparu, à part une Nigériane pour le quota, et deux Chinoises diplomatiques.
- En fait, ce sont les directeurs de casting et les grandes marques qui décident des filles de demain, me confia un boss de l'agence en coulisses. Nous choisissons sous la pression du marché.
C'est donc ainsi qu'apparaissent les nouvelles nymphettes au service de sainte frustration, mère de la consommation. Petits anges sur papier glacé, programmés pour activer les démons de la libido masculine et du ressentiment féminin. Certains affirment que la Lolita est un invention du capitalisme pour vendre ce qui ne s'achète pas, la jeunesse et la beauté.
- Tu parles, les jeunes filles n'ont pas attendu le capitalisme, ni Nabokov, pour rendre les hommes cinglés, reprit Patrice [photographe]. Simplement, on a industrialisé le processus.
(p. 102-103)
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Johannesburg (...) est la plus grande ville au monde à ne pas être située sur un cours d'eau ou un littoral. En général, quand on pose les fondations d'une cité, on choisit un endroit où il y a de la flotte, histoire de survivre. Pas ici. La ville s'est développée car on y trouvait une matière qui aux yeux des pionniers revêtait plus d'importance : l'or. Le gisement du Witwatersrand a été découvert en 1886. En 1887, la ville-champignon disposait déjà d'une Bourse.
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Je vous écris de Venise, qui est certainement la première destination mondiale du cliché. (...)
On peut s'inquiéter pour Venise. On peut aussi se rassurer en se disant qu'elle a survécu aux Huns, à Napoléon, au fascisme, à la montée des eaux et aux super-paquebots. Elle survivra certainement à l'implantation d'un nouveau H&M. Ses habitants ont le sens du temps long, qui préserve le sublime.
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A Lagos [ Nigeria ], les multiplexes ont fait leur apparition depuis une dizaine d'années dans les malls des beaux quartiers. Comme ailleurs, on y consomme du long-métrage pop-corn à la main dans un environnement climatisé. Toutefois, le rapport au divertissement n'est pas exactement le même que chez nous. Le public entre en cours de séance, téléphone sans vergogne, échange des commentaires sur l'action d'un bout à l'autre de la salle. 'Ne tire pas !' s'époumone notre voisine de fauteuil quand le héros se fait braquer. Auparavant, elle nous avait demandé de lui raconter le début du film et nous avions fait un brin de causette en toute cordialité. Le cinéma se déguste en société.
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Vidéo de Julien Blanc-Gras
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0:58 le restaurant de l'amour retrouvé, d'Ito Ogawa : https://www.babelio.com/livres/Ogawa-...
1:30 Les Huit Montagnes, de Paolo Cognetti : https://www.babelio.com/livres/Cognet...
2:06 Compartiment pour dames, d'Anita Nair : https://www.babelio.com/livres/Nair-C...
2:38 Lisière, de Kapka Kassabova : https://www.babelio.com/livres/Kassab...
3:16 Touriste, de Julien Blanc-Gras : https://www.babelio.com/livres/Blanc-...
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