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EAN : 9782234084407
288 pages
Stock (02/01/2019)
3.69/5   113 notes
Résumé :
« Le jour de la naissance de mon fils, j'ai décidé d'aller bien, pour lui, pour nous, pour ne pas encombrer le monde avec un pessimisme de plus. Quelques mois plus tard, des attentats ont endeuillé notre pays. J'en étais à la moitié de ma vie, je venais d'en créer une et la mort rôdait. L'Enfant articulait ses premières syllabes avec le mot guerre en fond sonore. Je n'allais pas laisser l'air du temps polluer mon bonheur. »
Roman d'une vie qui commence, manu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Depuis les attentats terroristes en France revendiqués par Daech, peut-on dire que nous vivons dans un pays en guerre ? Que Paris est une ville dangereuse ?

Pour répondre à cette question, Julien Blanc-Gras a relu les carnets de guerre de ses deux grand-pères, qui ont 'fait' la seconde Guerre mondiale. Il en livre de nombreux extraits dans cet ouvrage.

Cet exercice a un sens complémentaire pour ce jeune papa : en s'interrogeant sur l'héritage familial, il s'ancre dans une filiation, et son fils avec : « Pour rendre hommage à [l'histoire] de mes aïeux, je ne peux qu'offrir ce petit mausolée de papier, qui sera remis à la génération suivante. »

Ce livre est également prétexte à évoquer les premières années de son petit garçon. Les anecdotes sont amusantes, et le regard paternel est touchant, entre les moments magiques et l'épuisement, les progrès de l'enfant, sa curiosité qui s'éveille et sa crise du non – « Mon fils, ce bipolaire. »

Le résultat est donc aussi personnel qu'universel.
Je l'ai trouvé moins acéré et moins drôle que les précédents textes de l'auteur (ses carnets de voyage, et 'In Utero', le récit sur la grossesse de sa compagne).
Après avoir lu les autobiographies familiales de Marie-Aude Murail ('En nous beaucoup d'hommes respirent') et de Tardi ('Stalag IIB, tome 3'), il est possible que ce genre de récit introspectif me paraisse redondant, notamment les épisodes sur la guerre...

• merci à Apik pour ce choix de MC ! 😉
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Nous avions laissé Julien Blanc-Gras naviguer à travers les icebergs, essayant de «Briser la glace» du côté du Groenland. Il nous revient dans une chronique douce-amère, en jeune père de famille. L'enfant naît le 8 janvier 2015 et les premières lignes du livre en donnent le ton: «Le jour de la naissance de mon fils, j'ai décidé d'aller bien, pour lui, pour nous, pour ne pas encombrer le monde avec un pessimisme de plus. Quelques mois plus tard, des attentats ont endeuillé notre pays. En meurtrissant la chair des uns, les terroristes visaient le coeur de tous. Mes quarante ans approchaient. J'en étais à la moitié de ma vie, je venais d'en créer une et la mort rôdait. L'Enfant articulait ses premières syllabes avec le mot guerre en fond sonore.»
Julien Blanc-Gras va alors nous confier le récit des premières années de ce petit bonhomme, entre angoisses existentielles, nouvelles habitudes à prendre, adaptation de son planning et progrès du bout de chou. Cette manuel à l'usage des futurs ou jeunes parents est à la fois joyeux et angoissé, drôle et sérieux, surprenant et très prévisible. Tout simplement à l'image de la vie.
Les trois personnages de cette chronique jouent leurs rôles à la perfection, devenant des sortes d'archétypes. Outre le père narrateur, ils s'appellent du reste «La Femme» et «L'enfant». Et on prend plaisir, comme dans La Vie mode d'emploi de Perec, à pénétrer dans leur appartement parisien pour y découvrir les scènes de la vie conjugale après l'arrivée d'un nouvel habitant: «J'ai servi un verre de chardonnay à la Femme pendant qu'elle déroulait sa journée de travail. Elle officiait dans la filiale culturelle d'une très grande entreprise et fréquentait de ce fait autant de costumes-cravates que de saltimbanques. Elle passait sa vie à courir entre les réunions PowerPoint infestées de requins et les cocktails d'avant-premières truffés de parasites mondains, slalomant dans le Tout-Paris avec son énergie de taureau et sa grâce de libellule pendant que j'écrivais des histoires, réelles ou fictives, chez nous, seul, vêtu de mon plus beau survêtement. Je l'écoutais d'une oreille, l'autre étant tendue vers notre progéniture. Dans son parc, l'Enfant repu poussait des couinements d'extase pure: il venait de se rendre compte qu'il avait un hochet entre les mains et il n'en revenait pas. L'émerveillement est contagieux. La Femme et moi redécouvrions l'étendue du pouvoir de la contemplation. L'horizon s'obscurcissait, mais nous avions une lumière sous les yeux.»
Habilement mené, ce récit plein de tendresse et d'optimisme mesuré – «Mon fils grandit dans un monde qui va mieux. Je lisais des ouvrages optimistes pour achever de m'en convaincre» – jette aussi un pont entre les générations. La sienne bien sûr, plutôt heureuse du côté de Gap, une époque où l'on découvrait le monde en lisant Tout l'univers, mais aussi celle de Marcel dont il a retrouvé les carnets de guerre et dont l'engagement et le récit viennent en contrepoint de ces journées où la menace pointe à nouveau.
Entre une contribution au recueil Nous sommes Charlie, «entre Jacques Attali et Victor Hugo», des voyages en Argentine, au Groenland, en Inde, aux États-Unis ou encore au Cameroun qui lui permettent d'adresser des cartes postales à message philosophique à son fils, nous découvrons les visites à la crèche ou au parc, les étapes de la socialisation et celles de l'acquisition du langage, la découverte du goût, des odeurs, du monde. C'est riche de ces mots d'enfant qui font fondre de plaisir, c'est tendre et d'une profonde sincérité. Avec quelques jolies formules, dont celle-ci qui conclura joliment cette chronique: «J'ai quarante ans, un enfant crie « joyeux anniversaire papa » et je suis éternel.»

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Dans 'In Utero', Julien Blanc-Gras racontait la grossesse de sa compagne, qu'il appelle 'la Femme' dans ses textes.
'Comme à la guerre' est une suite de cet ouvrage, avec l'entrée en scène de l'Enfant, leur fils.
Bien qu'autographiques, ces récits ne sont pas nombrilistes. Au contraire, à travers la vie de sa famille c'est une partie de celle des Hommes que l'auteur observe et analyse.

Le fils de Julien Blanc-Gras est né quelques mois après le massacre de journalistes dans la rédaction de Charlie Hebdo. D'autres attentats ont suivi à Paris et dans d'autres villes d'Europe.
L'auteur s'interroge sur les conséquences de ces actes terroristes sur notre quotidien, et sur le terme de 'guerre' employé par des personnalités politiques pour les désigner.
Ses deux grand-pères ont combattu durant la seconde guerre mondiale. Peu diserts sur le sujet, ils ont laissé des bribes de témoignages écrits que JBG nous livre, nous donnant sobrement un aperçu de ce qu'est une guerre.
Le contraste entre les époques est suffisamment important pour que nous relativisions les choses (du moins pour ceux qui n'ont pas été directement victimes des attentats).

J'ajoute un commentaire personnel aux réflexions de l'auteur. Les personnalités politiques qui estiment que des attentats sur notre territoire font de la France un pays en guerre n'y adjoignent jamais l'adjectif 'civile'. Or la plupart de ces attentats ont été commis par des Français.
Ne s'exonèrent-ils pas ainsi d'une réflexion sur ce qui a fait basculer ces personnes dans le camp des terroristes ? L'égalité et la fraternité prônées par la devise de notre République n'ont-elles pas trop longtemps oubliées ?

La transmission aux descendants est très présente dans ce livre. Ce que les grand-pères de JBG lui ont transmis, et ce qu'avec la Femme ils transmettront à l'Enfant (des savoirs, des expériences, des valeurs).
Comme beaucoup de parents, JBG se demande comment éduquer son fils de la meilleure manière possible, comment l'armer pour vivre dans un monde parfois hostile, sans prétendre trouver LA recette universelle. Au contraire il exprime son désarroi face à certains comportements enfantins. Il n'est pas sorti de l'auberge ! L'adolescence promet un ouvrage décapant…

Bien que réaliste sur la nature humaine, JBG ne sombre pas dans le pessimisme. Sa manière de présenter les choses, ici comme dans ses autres ouvrages (récits de voyage), le rend toujours agréable à lire, y compris sur des sujets sérieux ou graves.
JBG est en quelque sorte le 'Bill Bryson' français, même s'il reste moins caustique (et donc moins amusant).

• Merci à Babelio et aux éditions Stock.
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Grâce aux éditions Stock, via net galley, j'ai eu le plaisir de lire Comme à la guerre de Julien Blanc-Gras.
Julien Blanc-Gras a décidé le jour de la naissance de son fils de ne pas encombrer le monde avec un pessimisme de plus. Quelques mois plus tard, des attentats ont endeuillé notre pays. Il en était à la moitié de sa vie, il venait d'en créer une et la mort rôdait. L'Enfant articulait ses premières syllabes avec le mot guerre en fond sonore. Il n'allait pas laisser l'air du temps polluer son bonheur...
Cet ouvrage n'est pas un roman, ce sont plutôt des chroniques, des petits mots à son fils, ainsi que des extraits de carnets de son grand-père, écrits pendant la seconde guerre mondiale. L'auteur nous parle de lui, de son fils (l'enfant), de sa femme, de leur vie.
J'ai trouvé ça très intéressant, sans avoir l'impression d'être une voyeuse car ce sont des tranches de vie, certes dans un sens c'est personnel mais l'auteur ne va trop loin, n'en fait pas trop.
Il y a de très bonnes réflexions sur notre vie actuelle, sur la guerre, sur la paternité.. L'ensemble est très agréable à lire. J'ai beaucoup aimé les petits mots qu'il envoi à L'enfant quand il part en voyage. J'ai été touché par certains passages des carnets de guerre de la seconde guerre mondiale.
Comme à la guerre de Julien Blanc-Gras m'a fait passer un bon moment de lecture.
Ma note : 4 étoiles :)
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Julien est un jeune papa de presque 40 ans.
Alors qu'il assiste émerveillé à l'éclosion de la vitalité de son enfant, les journalistes de Charlie Hebdo sont massacrés. Quelques mois plus tard ce sera plus d'une centaine de quidams, au Bataclan et sur les terrasses de certains cafés parisiens.
Comment élever un enfant, lui transmettre des valeurs comme la bienveillance dans un monde de chaos ?
L'auteur met en parallèle le concept de guerre qui émerge sur beaucoup de bouches à celle vécue par son grand-père en 1940 dans un journal intime qu'il lui a confié.
Tout ça est plutôt d'ordre dramatique et pourtant j'ai ri aux larmes. L'auteur a un talent de haut niveau dans le maniement de l'humour, de l'ironie et du cynisme (pas très grinçant malgré tout). Son style est très fluide, celui des pensées qui vagabondent en apparence mais qui montre du doigt les turpitudes de l'homme occidental contemporain en usant les ficelles de l'argumentation.
C'est donc un portrait tout en nuances que l'auteur brosse avec un rire, une pensée profonde, une mise en perspective.
Dans le même temps qu'il relate les événements de sa vie de père, de la couche qui fuit au premier sourire en passant par les rejets de laits et la magie du langage, il évoque sa perplexité sur le monde qui l'entoure et la mesquinerie de ses congénères.
Sans prétendre apporter des réponses à des questions à peine formulées, il démontre que si la peur existe, si elle est légitime, elle n'est pas suffisante pour se priver d'être heureux. Une philosophie de vie simple, efficace, applicable immédiatement.
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critiques presse (3)
LeMonde
11 février 2019
L’enfant de l’écrivain est né avec les attentats de 2015. Son livre est une première réponse à la question de la transmission, sensible et enthousiaste.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaCroix
08 février 2019
Dans cette chronique de la paternité au temps du terrorisme, Julien Blanc-Gras raconte le bouleversement et la responsabilité de mettre au monde un enfant, cet inconnu.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Bibliobs
30 janvier 2019
A 40 ans, le voilà qui médite sur l'amour au temps des attentats et cherche, entre deux tueries dans Paris, de quoi relativiser « la sensation d'être cerné par l'apocalypse » [...] Résultat : son propre livre est, lui aussi, un impeccable antidote au désespoir et à la bêtise.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (55) Voir plus Ajouter une citation
Mes grands-pères se sont battus, ont écrit [dans leurs carnets intimes] et se sont tus. Ils ont été héroïques et sont revenus à des petites vies modestes [après la 2e Guerre mondiale]. Sans la ramener. Eux qui ne disaient rien, nous qui parlons trop.
Nous parlons trop et on ne s'entend pas. Des enfants de colonisés, des petits-enfants de déportés, des arrière-arrière-petits enfants d'esclaves se livrent à une concurrence victimaire féroce qui crispe l'ensemble de la société. C'est une sale bataille où tout le monde perd. On préfère s'engueuler à propos d'hier plutôt que de construire demain. Si vous n'êtes pas d'accord, comparez les audiences des articles sur les polémiques mémorielles et de ceux traitant de l'environnement.
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On doit s'y résoudre : la croissance d'un enfant s'accompagne de la perte progressive de son innocence. C'est une loi de la nature et ça vous fout en l'air. Etrange sensation que cette nostalgie par anticipation, ce bonheur presque douloureux qui s'empare du parent, spectateur privilégié d'une existence qui démarre, des premières fois qui, par définition, ne se reproduiront pas et nous renvoient à ce que nous ne serons plus jamais. La joie pure de vivre ces moments le dispute à la mélancolie de les voir disparaître, engloutis par le cours des choses.
Dans une dizaine d'années, ce petit être qui murmure 'coucou papa' au réveil sera un adolescent qui écoutera de la musique pourrie, se branlera trois fois par jour, emploiera des expressions que je ne comprendrai pas, me considérera comme un vieux schnoque ; et je l'aimerai comme au premier jour.
(p. 102-103)
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J'avais vu assez de gamins abandonnés, affamés et rongés par des maladies évitables pour apprécier à sa juste valeur l'environnement privilégié dans lequel évoluait mon rejeton. Avant sa naissance, la souffrance d'un enfant me heurtait, naturellement, mais un efficace mécanisme de distanciation protégeait mes émotions. Désormais, lors de mes séjours en Inde, en Afrique ou dans le métro parisien, le spectacle des petits crève-la-faim me retourne, la carapace tombe en miettes. Dans le même registre, les blagues pédophiles me font un tout petit peu moins rire. La paternité m'avait rendu à la fois plus fort et plus vulnérable.
(p. 35)
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Nous étions en plein 'terrible two', la fameuse phase des deux ans durant laquelle l'enfant s'affirme en défiant l'autorité, en s'immisçant dans les moindres failles de la muraille parentale. Il refusait d'entrer dans son bain, puis refusait de sortir de son bain. Chaque étape du quotidien pouvait engendrer un casus belli.
[...]
Son besoin d'opposition était d'autant plus épuisant qu'il ne s'activait qu'avec ses parents. Il se montrait angélique avec les autres adultes. Quand il tapait un scandale dans la rue (parce qu'une voiture rouge venait de passer alors qu'il préférait les voitures bleues), j'étais tenté de demander de l'aide à des passants pour le sermonner à ma place avec plus d'efficacité. 'Je vous en supplie, maîtrisez cet individu. Tenez, je vous file 10 euros.'
[...]
Avant, quand je voyais des gens s'énerver sur leur enfant dans la rue, je secouais la tête en pensant 'Allons, allons, ce n'est pas comme ça qu'il faut faire.' Depuis que je suis passé par là, j'ai envie de leur taper fraternellement sur l'épaule : 'Lâche rien'.
(p. 191-193)
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Une vraie mixité sociale venait chercher ses colis sous les néons [de la Poste] car nous étions tous égaux devant le facteur qui dépose un avis de passage sans sonner à vote porte (parce que les facteurs sont des feignasses, si vous êtes de droite, ou parce qu'ils sont pressurés par les cadences impossibles imposées par des méthodes de management glaciales, si vous êtes de gauche).
(p. 247-248)
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