Rapide blanc

A travers Rapide Blanc, à la fois, lieu-dit, barrage et village-champignon, c'est tout une page de l'histoire de l'hydroélectique canadienne qui se joue. Celle de la construction puis la nationalisation et de l'autonomisation des barrages, avec les disparitions de villages d'employés qui en découlent.
Pour raconter ce pan d'histoire, l'auteur a choisi un style graphique et les couleurs des années 1950, moment culminant dans la vie du village. Pour autant, ce n'est pas un retour en arrière que l'on assiste : l'ensemble est sobre, dans les illustrations et les textes. Pour la forme , il s'agit d'un album, et non d'une bande dessinée. N'ayez crainte, il s'agit bien d'un album pour adultes, forme encore assez peu répandue dans les catalogues de nos éditeurs. Et qui ici s'accorde très bien avec le sujet : il n'a pas la lourdeur qu'aurait eu un essai ni le verbiage que n'aurait pas manqué d'avoir une BD sur ce thème.

Rapide-Blanc, c'est un village qui fut construit au début des années 1930. L'idée est venue suite au projet de construction du barrage hydroélectrique du même nom. La Shawinigan Water and Power, qui finançait la construction du barrage, a jugé nécessaire que les employés de la centrale et du barrage habitent à proximité des équipements. C'est ainsi que fut décidée la construction de ce village d'autant que ce Rapide-Blanc est un lieu totalement isolé, en pleine forêt et aucune route ne permettait de s'y rendre.
C'est par train que l'on pouvait se rendre à Rapide-Blanc, la ligne ferroviaire fut construite elle aussi à cette occasion. D'une centaine d'habitants en 1934, il comptait environ 240 habitants au moment de sa déconstruction. Car en 1971, lorsque les progrès technologiques ont permis d'automatiser la centrale de Rapide-Blanc, il ne fut plus nécessaire que les ouvriers de l'entreprise habitent à proximité. L'entreprise affecta donc ses employés sur d'autres postes. Et tous ces habitants qui avaient construit leur vie à cet endroit furent convier à reconstruire leur vie ailleurs…
(...) Lire l'article complet : https://chezmo.wordpress.com/2017/03/01/rapide-blanc-blanchet/
Lien : https://chezmo.wordpress.com..

C'est un documentaire graphique dans un style d'écriture minimaliste avec des dessins épurés. Tout est choisi avec minutie: du grand art. C'est par ailleurs un pan de l'histoire du Québec que j'ignorais et ce fut un plaisir que de l'aborder de cette façon. Je recommande la lecture de ce petit bijou, sans réserve d'aucune sorte. (Et puis, c'est tellement court que, même si vous n'aimez pas, vous n'aurez pas perdu beaucoup de temps à cette découverte.)