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EAN : 9782267031140
352 pages
Christian Bourgois Editeur (10/01/2019)
3.37/5   44 notes
Résumé :
Au milieu de l'hiver, au début de ce siècle, une adolescente en vacances dans un village au cœur de l'Angleterre disparaît. Les villageois participent à sa recherche. Tandis qu'ils sillonnent les landes, la police érige des barrages routiers, des journalistes se rendent dans ce village habituellement calme.
Il y a beaucoup à faire : des vaches à traire, des clôtures à réparer, des pierres à tailler, des pintes à servir, des lits à faire, des sermons à écrire,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Avant toute chose, je remercie chaleureusement Babelio et l'éditeur Christian Bourgois pour l'envoi de ce roman, que j'ai découvert avec un immense plaisir.
Une jeune fille disparaît dès le début du roman, et son souvenir, telle une odeur légère mais tenace, va imprégner tout le roman, malgré de vaines recherches.
Elle restera dans les esprits comme la fille qui s'est désincarnée mystérieusement, dont on ne sait pas ce qu'elle est devenue. D'elle, il ne restera rien, rien que son souvenir.

L'auteur fait ensuite défiler devant nos yeux treize années pendant lesquelles il ne se passe rien de spécial hormis le temps qui passe, la vie et la mort.
On y voit des adolescents s'amuser, des oiseaux faire leur nid, des légumes pousser dans le jardin communal, des renardeaux apprendre à chasser, des éleveurs tondre leurs moutons, le soleil poindre, des commerces ouvrir et fermer, une femme promener le chien de son voisin, des hirondelles migrer, des fleurs éclore, les institutrices faire la classe aux enfants, la pluie tomber, un homme se rendre compte se sa solitude, les poireaux se mettre à geler, une femme s'éprendre d'un homme, un prêtre assurer la messe, des enfants naître, un mouton s'échapper de son enclos, les réservoirs se mettre à déborder…
Avec une écriture simple mais puissante, l'auteur nous décrit la vie de tout un village, nos vies, faites de tout petits riens, à la fois complètement insignifiantes mais tellement fragiles et précieuses.
Je me suis laissée entraîner dans cette litanie lancinante qui égrène les jours, qui décrit le cycle de la nature, qui nous révèle les failles et les espoirs de chacun, qui nous montre ce que peut être la joie mais aussi la douleur, le chagrin tout autant que le désir.
Un roman que j'ai dégusté en prenant mon temps pour mieux le savourer.
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Peut-on écrire la critique d'un livre qui nous est tombé des mains ? Je n'ai pu atteindre que la page 118 de Réservoir 13 de Jon Mc Gregor, disons 1/3 du roman. Et il ne peut être mauvais puisqu'un collègue au goût sûr me l'a mis dans les mains en m'assurant qu'il me plairait… Je manque de patience et de mémoire pour ce roman.

Dans un petit village anglais où tout le monde se connaît, une adolescente en vacances dans un gîte avec ses parents disparaît la nuit du nouvel an. Et on ne la retrouve pas. le roman met en scène le temps qui passe dans ce village ; les recherches mais sans drame, sans le point de vue des parents, des journalistes, etc. puis le retour à la normale, même si chacun pense à la jeune fille. C'est donc plutôt la chronique d'un village. le rythme lent est celui de la reproduction des animaux dans les haies et les arbres, du travail des habitants, agnelage, enseignement, des couples qui se font et se défont.

A plus d'un titre, on dirait le scénario d'une série anglaise. Les descriptions des lieux sont très visuelles. Les indices permettant de resituer les personnages par contre sont ténus et j'essayais d'imaginer leurs caractéristiques physiques pour les distinguer. Mais impossible, entre les Hunter, Clark, Jackson, Wilson, Cooper et autre Ted, Irene, Jane, Gordon, Linsey, James… dont on n'entend parler que de loin en loin, je dois faire encore trop d'effort au 1/3 du livre pour comprendre que Martin est le boucher failli et Ruth son ex., que Sophie est la petite copine de… qui déjà ? James, le copain d'enfance ? Ou Rohan, le nouveau venu avec sa mère adepte de yoga ? Les jumeaux, Lee et Sam, fils de Su et Cooper, seul journaliste d'une feuille de chou locale, sont difficile à élever. Dans l'ensemble, le portrait des pères est peu flatteur, celui des couples désespérant, celui des mères épuisant.

Bref, je ne peux m'immerger. D'autant que la traduction laisse toujours apparaître l'anglais, au point que parfois j'aimerais être dans la version originale pour être sûre de ce que la phrase veut dire, encore un point commun avec une série et ses sous-titres. « Il s'est demandé si c'était une pique mais il n'a pas relevé. Ils avaient connu des *différences. C'était fini, maintenant. (Page 95). Ou encore, à propos d'un potier : « Des lignes se formaient à la surface et l'eau débordait du tour. Il y avait dans ces gestes des années de *discrétion acquise. Elle ne pouvait apparaître. La pression de son toucher suffisait exactement et cette poterie *est née de l'argile. » (p. 104). Trop de questions arrêtent ma lecture.

La temporalité est bien apparente par contre, on peut compter les saisons, grâce aux rythmes naturels (bon là, c'est ma faute, je n'y connais rien aux périodes de nichage ou d'envol et je ne connaitrais pas plus le nom des oiseaux en français qu'en anglais) et aux fêtes qui reviennent, 5 novembre, jour de l'an, rentrée scolaire, moissons… J'arrivais à la 3e année après la disparition, en guettant les indices qui mèneront vers la clé de l'énigme – à chaque fois qu'on mentionne une balade dans la colline, une bribe de conversation entre une bande d'ados du même âge, le n° d'un réservoir, le réservoir 13 précisément… - quand je me suis reportée à la 4e de couverture qui annonçait un récit de… 13 ans de vie dans ce village. Alors j'ai laissé mon impatience et mon ennui prendre le dessus.

Je vois tout l'intérêt du projet, partir d'un évènement qui se transforme en non-évènement, déjouer le mode de lecture à suspens. Je vois l'intérêt du mode de narration, simple, dont le point de vue est celui des gens du village en général, sans psychologie ni point de vue individuel, pleine d'observations quotidiennes sur les choses et les gens, qui remplissent les jours, puis les mois, puis les années. Mais je ne suis pas la bonne lectrice pour ce roman.
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A minuit, lors du changement d'année, les habitants d'un village rural du Derbyshire se rassemblent. Ils ne s'apprêtent pas à aller au bal, ni à regarder les feux d'artifice mais vont se mettre à la recherche d'une jeune fille disparue depuis plusieurs heures. Personne n'a la moindre idée de ce qui a pu lui arriver et en dépit des fouilles minutieuses les recherches restent vaines. Elle n'est retrouvée ni cette première nuit, ni dans les jours et les semaines qui suivent. Le temps passe, l'affaire non résolue reste ouverte et son souvenir s'estompe peu à peu de la mémoire du village mais ne disparaît jamais complètement. La vie continue...
Et c'est cette vie que Jon McGregor donne à voir tout au long de ce roman qui commence comme un polar mais prend rapidement une toute autre tournure. Il s'intéresse moins à la disparition de la jeune fille qu'à la vie du village et de ses habitants. Par le biais de scènes du quotidien, des événements qui tissent la vie de la communauté, l'auteur déroule le fil de leurs histoires. Sa vision panoptique ne se fixe sur personne en particulier, aucun personnage principal n'émerge de cet ensemble. Le récit se déploie sur le mode strictement factuel en une multitude d'histoires miniatures, de scènes, d'instantanés et de courtes conversations où personne ne parle entre guillemets. Ce procédé demande une attention soutenue car il est facile de se perdre dans les méandres de toutes ces existences. De façon répétitive, presque lancinante, elles trouvent écho dans le rythme immuable des saisons, observées au travers du monde naturel des végétaux et des animaux indifférents à l'activité humaine.
La singularité de l'écriture de Jon McGregor dépoussière vigoureusement le genre de la chronique villageoise mais le lecteur en quête de suspense, d'action ou de frissons peut passer son chemin, Reservoir 13 n'est pas fait pour lui. Par contre, celui qui aime observer y trouvera son bonheur s'il sait prendre son temps et faire preuve de patience.
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Les villageois fourmillent et les animaux guettent. L'eau de la rivière se retourne et les réservoirs se remplissent et se vident au fil des saisons.
Un fille manque. Elle avait un prénom, deux surnoms, un manteau. Elle a disparu et le village, après des recherches dans les granges, les plaines, les grottes, les citernes, après des battues dans la nature verdoyante poursuit sa vie quotidienne avec ce manque. Puis cette envie de savoir.

Le récit s'étend sur treize années.

Si la vie est cyclique, si le printemps succède toujours à l'hiver, les cercles ne sont cependant pas identiques. Ils varient, ils s'étirent. Et l'auteur décrit parfaitement, cette tension entre la répétition et l'avancée nouvelle. Des années, des cercles, qui glissent sur le temps. Des personnages qui vieillissent, s'aiment, se séparent, tentent des échappées puis reviennent au village.

Une grande fresque. Dans l'infime précision des ces quotidiens tout un monde universel. Des trajectoires d'existence qui revêtent une importance redoutable pour les personnages. Parce que c'est leur vie et aussi simple soit-elle, ils n'ont que celle-là. Ces vies s'écoulent et contre le cours de l'eau, on ne peut pas grand chose. Parfois ils s'agrippent à la berge, mais jamais longtemps.

Qualifier ce livre, c'est se perdre. Je me suis surprise, dans la première année de la disparition à vouloir trouver le coupable. L'église, la bergerie, le concierge de l'école. .

Un roman social ? Une intrigue policière ? Une succession d'infimes tragédies ? Un témoignage presque historique sur la vie villageoise ? L'apprentissage de la jeunesse ? Une mise en histoire des déterminismes sociaux ?

La réponse est peut-être dans le texte. Dans l'atelier de poteries de Geoff Simmons. Quand les pendules s'allongent et qu'un lévrier prend le soleil. Geoff fait tourner l'argile et façonne les bords de ses fabrications.

Ses clients lui demandaient parfois si c'étaient des vases, des pichets ou des coupes à boire. On l'avait accusé d'être obtus. Car il répondait juste que c'étaient des récipients.

Ici c'est pareil, c'est juste un livre. Juste un roman. Mais un fameux.


Cette critique est réalisée dans le cadre de l'opération Masse critique. Je remercie Babelio et Christian Bourgois.


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« Elle s'appelait Rebecca, ou Becky, ou Bex ». Elle disparaît un soir de réveillon du jour de l'an dans un petit village d'Angleterre sans laisser la moindre trace, ni la moindre piste.
Les jours se succèdent, les saisons s'égrènent et les années passent et si le souvenir de cette jeune fille ne s'efface pas, rien ne vient apporter de réponse à cette mystérieuse disparition.
Le cycle de vie des animaux et des plantes recommence chaque année inlassablement et les habitudes des habitants de cette petite ville rythment le temps qui passe.
Le style de Jon McGregor est très particulier car les événements se succèdent sans transition, dans un même paragraphe, avec une impression de détachement et sans ordre d'importance des choses, comme si la vie d'une famille de renards, le niveau d'eau des réservoirs de la ville, la naissance de jumeaux, la baignade d'un groupe de jeunes ou la rivière qui coule sous « le pont pour chevaux de bât » constituaient tous, l'âme de ce village.
Ce sont 13 ans d'observation des réservoirs d'eau qui ponctuent ce roman et voient s'écouler la vie depuis la disparition de Becky. Il ne faut pas s'attendre à lire un polar mais plutôt la saga familiale d'un groupe d'habitants sur deux voire trois générations.
Cela pourrait être passionnant mais la lecture de ce roman m'a paru bien difficile et m'a demandé une attention soutenue pour intégrer tous ces évènements qui s'enchaînent, les petits comme les grands. le côté répétitif des certaines phrases est néanmoins très réjouissant et c'est avec plaisir qu'on les retrouve au fil des pages et des ans.
Il aurait fallu certainement peu de choses pour que j'adhère à l'écriture de Jon McGregor, peut-être simplement une autre mise en page ou bien j'aurais dû le lire d'une traite pour ne pas en perdre la trame.
Une curiosité qui peut régaler les lecteurs avertis et qu'il faudra certainement que je relise car il me reste le sentiment d'être passée à côté.
Merci à Babelio et aux Editions Folio pour ce livre reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique.
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critiques presse (1)
LeFigaro
10 janvier 2019
L'écrivain britannique brosse le tableau de la vie d'un village anglais étudié sur plusieurs années. Un texte exceptionnel.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les gens voulaient que la fille revienne pour qu’elle puisse leur dire où elle était allée. Il y avait trop de façons dont elle avait pu disparaître, et on y réfléchissait, souvent. Elle avait pu descendre de la colline en courant et un automobiliste avait pu l’arrêter pour lui proposer de la déposer quelque part, puis l’emmener, puis enterrer son corps dans un dense fourré d’arbres à côté d’un échangeur à cent cinquante kilomètres au nord, où elle devait encore reposer aujourd’hui, dans le sol humide et froid. On rêvait qu’elle marchait jusqu’à chez elle. Quelle marchait à côté de l’autoroute, qu’elle marchait à travers la lande, qu’elle grimpait pour sortir de l’un des réservoirs, qu’elle émergeait de l’eau gris foncé, les cheveux flottants et les vêtements enveloppés de longues algues vertes.
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Elle recueillait de telles confidences de la part des gens et les transportait avec elle. C'est comme entasser des roches dans le coffre d'une voiture, avait-elle dit un jour à son doyen ; tôt ou tard, il y a de trop de roches et la suspension touche le sol à chaque fois qu'on rencontre une bosse sur la route. Il avait souri en lui répondant qu'il savait que c'était difficile. Il avait prié avec Jane et Jane avait continué à transporter ces roches avec elle.
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Lorsque la liberté sera hors-la-loi, seuls les hors-la-loi seront libres.
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