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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est un livre très curieux déjà par ses illustrations très décalées, faites de montages photo en noir et blanc, qui m'a fait penser à "Matin Brun" pour le traitement absurde d'un sujet de discrimination nazie.
Ici le public concerné est celui des malades mentaux, hospitalisés dans des "asiles" mais dont les responsables nazis veulent se débarrasser définitivement.
Le lecteur est un peu dérouté au départ en ne sachant pas toujours discerner qui est malade ("fou") et qui fait partie du personnel encadrant. Que signifie "comme nous" ? Quel est ce dénominateur commun qui nous distinguerait des soi-disant "dégénérés" ?
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Très courte nouvelle qui nous relate les débuts des tests des chambres à gaz par les nazis sur les malades mentaux.
(Cliquez sur le lien pour lire la suite)
Lien : http://aufildeslivres.over-b..
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Cette nouvelle montre comment les malades internés dans un HP ont été les premiers cobayes du tristement célèbre gaz zyklon qui permis, au nom de l'"hygiène raciale" d'exterminer de manière systématique des handicapés, des juifs ou des tsiganes.

A travers es 20 séquences illustrées qui composen la nouvelle, on se pose différentes questions :
- les pathlogies des patients nécessitaient-elle déjà un enfermement ? Rien n'est mois sûr, tant ils ne semblaient pas dangereux mais plutôt bourrés de médocs.
- on voit bien que la mère du pricipal narrateur et le personnel soignant étaient loin d'être favorables à ce qui se profilait (mais n'a été nommé que dans les dernières pages) : comment ce système a pu être efficace au point que personne n'ose se révolter contre cette inhumanité ? Parce que là, ils ne pouvaient pas dire qu'ils ne savaient pas !

Comme dans un film, à partir de l'entrée en scène des militaires, on sent qu'il se trame quelquechose de pas net et on avance progressivement vers le drame final.

L'histoire et le scénario sont assez simples et on connait malheureusement tous la fin. Ce qui est intéressant, c'est cette manière naïve d'amener le sujet de l'intérieur. Les illustrations vont parfaiteent dans le sens de cette naïveté : on y voit des personnages hilares et sympas qui ne se doutent de rien. Les montages donnent une impression d'hypercéphalie grotesque. Tous les personnages sont illustrés de cette manière :
- les malades : imbéciles heureux qui ne se doutent de rien
- le peronnel soignant qui finalement a laissé faire de peur de subir le même sort que les malades
- les SS, sûrs de la légitimité de leurs actes : ils sont persuadés de rendre service aux malades et à leurs familles en les amenant vers la solution finale
- Himmler et ses sbires administratifs ils ont la satisfaction du devoir accompli.

L'histoire se passe entre juin 1938 et janvier 1940. Cest un contexe extraordinaire d'inhumanité et d'eugénisme. Mais qu'en est-il aujourd'hui ? Evidement, dans les pays occidentaux, on ne gaze plus les handicapés. Mais le manque d'attention et d'aide qui leur est apporté, à eux et à leurs familles, n'est-il pas le signe d'un eugénisme rampant ?

La société a peur, et a toujours eu peur, des gens "pas comme nous" (handicapés, étrangers, pauvres, subversifs, marginaux, vieux ...). L'enfermement, la relégation et l'éloignement loin des yeux nous semblent de bonnes solutions. Mais finalement, ce sont les mêmes germes inhumains qui ont conduit au pire il n'y a pas si longtemps.

Outre ses qualités littéraires et graphiques, cette nouvelle est une super piqure de rappel pour nous faire réfléchir au sens réel du "plus jamais ça" de 1945. Je suis très contente d'y avoir eu accès via Babélio, et j'en recommande chaudement la lecture à tous !


Lien : http://esterella-au-pays-des..
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Ce livre est un bel et étrange objet qui, pour dénoncer un horrible évènement de l'histoire, revêt une forme originale.

Le texte est de prime abord déroutant, mais on s'y fait vite. Il est composé de courts paragraphes et est exclusivement formé de dialogues ou monologues.
Le journaliste est le personnage principal : ce sont ses pensées et ses échanges que l'on suit au départ. Mais les points de vue changent au fur et à mesure du récit. Ce sont ensuite les envoyés du ministère puis les S.S. qui prennent la parole.
Comme le dit le texte de présentation envoyé par l'éditeur, on découvre petit à petit le contraste entre ces mondes. D'un côté, celui de la maladie mentale, où l'on finit par s'attacher à tous ces personnages particuliers. de l'autre, celui des nazis, qui profèrent sans sourciller les pires horreurs.

Les illustrations de José Ignacio Fernandez, quant à elles, sont intéressantes (la couverture en offre un bon exemple). Elles sont réalisées à partir de photographies découpées et de montages. L'effet est intrigant et parfois dérangeant ou effrayant quand les parties du corps sont déformées : les têtes sont parfois disproportionnées par rapport au corps, les yeux sont agrandis ou les bouches retouchées. Il en ressort cependant un effet de profondeur et une facilité à repérer chaque personnages, même si leur nom n'est pas écrit. de plus, la plupart du temps les personnages regardent le lecteur, ce qui l'interpelle.

Le rapport texte-image est également très intéressant. Chaque chapitre est accompagnée d'une illustration, qui montre la scène décrite par le texte. Les images apportent cependant des indications supplémentaires sur les personnages et leur sentiment.
Lien : http://blablabibli.over-blog..
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En mettant en exergue ces vers de "L'Homme qui rit" de Victor Hugo, le ton de ce petit conte cruel est donné. Si le rire est une thérapie pour désamorcer une situation préoccupante, il peut aussi être ironique, méprisant, méchant, sardonique, sarcastique. le rire se transforme, dès lors, en un rictus effroyable.

Juin 1938. Clinique Münstall. Il y a là Wolf qui compte toute la journée. Il compte, recompte et décompte. Cent fois, mille fois, il remet les compteurs à zéro dès qu'il a atteint son objectif chiffré. Il compte les pas, les arbres, les cachets, les mots. Tout ce qui passe à sa portée est inventorié, comptabilisé. C'est une obsession dont il ne peut se défaire. Wolf s'est noyé dans les nombres, son esprit est encombré d'unités, de quantités infinies, de séries, d'abstractions, de pairs et d'impairs, de divisibles et d'indivisibles. Son âme est définitivement engloutie, submergée. Seuls, importent les chiffres. Il y a aussi Reinhardt, celui qui passe son temps à chaparder la blouse du médecin. Il joue au docteur avec les autres patients. Il a besoin d'être quelqu'un d'autre que lui. Dès qu'il aperçoit un uniforme, il n'a qu'un désir, s'en emparer pour le porter. Et puis, il y a le journaliste, venu à la clinique pour réaliser un reportage. Il est venu avec sa petite valise et se demande bien pourquoi, vu qu'il n'est là que pour son travail. Il n'est pas malade, lui. Il est différent des autres. Les anormaux, ce sont eux. D'ailleurs, il refuse de prendre les médicaments que lui donnent Emma ou Anna, les infirmières. Lui veut juste rentrer chez lui.

Janvier 1939. Otto Kepffer, chargé de mission du nouveau gouvernement est chargé de faire appliquer la circulaire de son ministère et de regrouper les patients de la clinique Münstall dans un centre spécial plus adapté, dans le cadre d'un programme expérimental. Leur transfert doit se faire dans les meilleurs délais, avec méthode et organisation. Wolf, Reinhardt, le journaliste et tous les autres comprennent que quelque chose trame. Heureusement, le docteur Schmidt et Emma sont présents pour calmer les angoisses, pour endormir les peurs, pour tranquilliser, malgré leur tristesse apparente. Les soldats eux aussi comptent, impassibles et concentrés, occupés qu'ils sont par leur macabre besogne. de toute façon, ces individus sont la lie de la nouvelle société. Ils souillent la pureté de la race aryenne. Ce sont des êtres sans valeur.

Écrit sous la forme d'une fable cynique, "Ils ne sont pas comme nous" de Jean-Sébastien Blanck revient sur un épisode monstrueux de la 2e Guerre mondiale - qui n'a pas été avare d'événements abominables -, les expériences de gazage des malades mentaux. Cette expérimentation sur des êtres pudiquement qualifiés de différents allait ouvrir la voie, quelques années plus tard, au génocide d'autres sous-hommes - les Juifs, les Tziganes -, considérés comme tels par des individus se considérant très au-dessus de la moyenne. Saisissante allégorie sur la folie humaine, on perçoit que celle-ci ne se situe pas où on croit la trouver. La folie se trouve dans l'autre camp, celui de l'État qui a décrété l'éradication de personnes psychologiquement fragiles et qu'il aurait dû protéger, celui de la société dans sa quasi-totalité pour son silence obstiné valant un soutien tacite de cette politique infâme, celui des médecins et personnels soignants qui ont contribué à favoriser ce meurtre de masse par passivité. En 59 pages, le texte - servi par une écriture intelligente, nerveuse, au phrasé court et simple -, synthétise toute l'abomination de ce programme secret d'euthanasie des internés psychiatriques. Alternant courriers, dialogues, points de vue divers, l'auteur réussi à rendre l'atmosphère d'angoisse des patients, les non-dits du corps médical, les sentiments de gêne, de honte, de lâcheté de chacun. Conçu comme un scenario, le graphisme des photos renforce encore un peu plus cette sensation de malaise. Usant de méthodes de photomontage à la manière des anciens romans-photos de l'époque, on est impressionné par l'humanité et la normalité des fous, alors que les êtres soi-disant supérieurs apparaissent pervertis, défigurés par une idéologie qui les assimilent à la vraie folie. "Ils ne sont pas comme nous" de Jean-Sébastien Blanck ou comment raconter l'indicible de façon à la fois accessible et captivant. A mettre entre toutes les mains, sans hésitation.
Lien : http://dunlivrelautredenanne..
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Ce petit livre se lit sans faim et d'une traite.
Très léger, en décalage avec le sujet pourtant lourd qu'il traite, on se retrouve très vite happé par l'histoire en quelques pages seulement, mais les dernières lignes nous ramènent vite à la réalité des faits.
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Participer à Masse Critique de Babelio, c'est un peu comme jouer à la loterie. On ne sait jamais sur quoi on va tomber. Et parfois on tombe sur des livres uniques et originales. En partant d'un thème grave, l'élimination des malades mentaux en Allemagne lors de la Seconde Guerre Mondiale, l'auteur et l'illustrateur proposent un livre des plus intéressants et des plus courts. J'aurai d'ailleurs aimé qu'il soit plus long.
Dans une première partie, nous avons le point de vue d'un malade, et dans la deuxième partie le point de vue d'un des médecins de l'hôpital psychiatrique. Au fil des pages, on ne sait plus vraiment qui sont les plus fous dans l'histoire.
J'ai beaucoup aimé l'alternance de textes et de montages photographiques. Cela permet de mettre en avant des évènements peu connus, les test du gaz Zyklon en vu de l'élimination de masse des juifs, des communistes,...
Une bien belle lecture, malgré un thème des plus sérieux. Merci à Babelio et aux éditions Alzabane pour l'envoi.
Lien : http://mondedemara.canalblog..
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le titre par ses premiers mots m'interpelle...Ils ? qui ça? ...comme quoi, comme qui?... nous qui ?. Les illustrations de José Ignacio Fernandez ne me laissent pas de marbre non plus, des grosses têtes sur des petits corps, ça me fait penser aux Têtes à claques Canadiennes. L'histoire commence, on ne sait pas trop où on est, qui parle, à qui...on ne sait pas où l'auteur nous mène ! Mais en quelques pages tout s'éclaire, des fous dans un asile, proies faciles pour les nazis qui du jour au lendemaine les déloges...pour aller où ? Ils vont vite le savoir. Blank met parfaitement en exergue l'un des nombreux crimes contre l'humanité perpetré pendant la Seconde Guerre Mondiale, en montrant la folie dont on fait preuve ces hommes à la recherche d'une allemagne "pure". Livre d'une cinquantaine de pages, il se lit vite et facilement, avec des pointes d'humour... malgré un sujet dramatique !
Lien : http://lafarfalla.canalblog...
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