Pour moi, "
Le Festin de Babette" est d'abord un film culte de ma jeunesse parce qu'il montre que la cuisine est un art. J'avais souvenir d'un fabuleux repas préparé par Babette, une ancienne cheffe d'un grand restaurant français parisien.
La lecture de cette nouvelle de
Karen Blixen publiée dans les années 50 m'a laissée un peu moins enthousiaste.
Nous sommes en Norvège au 19ème siècle, dans un village où vivent Martine et Philippa, deux soeurs élevées par leur père pasteur dans la plus stricte et austère tradition protestante. Dans leur jeunesse, elles ont croisé le chemin de deux hommes sans pouvoir assouvir leur amour.
Pourtant, le chanteur d'opéra français amoureux de Philippa se rappellera à elle des années plus tard en demandant aux soeurs d'accueillir Babette, une communarde contrainte de fuir la France en 1871 suite à l'échec de la Commune de Paris.
Babette deviendra leur cuisinière.
Un jour, elle apprend qu'elle a gagné une grosse somme à la loterie et plutôt que de rentrer en France elle préfère préparer un superbe repas, véritable festin pour Martine et Philippa et les habitants du village qui souhaitent célébrer l'anniversaire de la mort du pasteur.
Ce qui est impressionnant et très bien raconté c'est la façon dont les invités vont changer leur regard sur le monde et se réconcilier grâce au plaisir des sens que provoquent les mets délicieux préparés avec amour par Babette.
On sent que le plaisir de donner est aussi fort que celui de recevoir même s'il y a des choses qui ont du mal à passer aujourd'hui comme la soupe de tortue, espèce en voie de disparition.
Cependant, cet éloge au plaisir épicurien est fort plaisant. Cela pourrait devenir une autre forme de religion.
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