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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le roman se déroule dans les années 60 à Bonn. Hans Schnier est un jeune homme de 28 ans, fils d'un riche industriel protestant, et exerce le métier de clown. Pas le genre de clown à se produire dans un cirque mais un artiste de scène assez reconnu, principalement pour ses pantomimes.

Après une représentation catastrophique pour laquelle son état d'ébriété lui a valu un flop et un genou amoché, il regagne le logement qu'il habitait il n'y a pas si longtemps encore avec Marie, sa concubine. Marie qui l'a quitté car elle avait besoin de « respirer l'air catholique ».

Les critiques négatives de la presse vont bon train sur ses derniers spectacles et Hans se retrouve sans-le-sou et sans emploi.

Dans une sorte de monologue, ce personnage mélancolique revient sur son histoire amoureuse et familiale et dévoile les raisons de son autodestruction sociale. En même temps, il passe en revue toutes les personnes auxquelles il pourrait téléphoner pour grappiller un peu d'argent et savoir où se trouve Marie car il y a longtemps qu'il ne parle plus à ses parents qui ont encouragé sa jeune soeur de 16 ans, Henriette, à s'engager volontairement dans la DCA en 1945. Engagement qui lui fut fatal quelques mois plus tard.

Ce roman assez exigeant est une satire de la situation allemande d'après-guerre. Hans s'insurge contre les hypocrisies en tout genre et le conformisme outrageux et dépourvu de plaisir des personnes dont il ne veut pas porter le masque, lui préférant celui de l'authenticité.

Malgré le grand pessimisme qui la caractérise, j'ai trouvé cette lecture riche et intéressante sur l'époque.
Certains passages n'étaient pas dépourvus d'humour, parfois cynique. L'émotion n'a cependant pas toujours été au rendez-vous.


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Une histoire aux relents autobiographique qui évoque l'anti-conformisme d'après-seconde guerre mondiale en Allemagne.
C'est un livre que l'on pourrait classer parmi les autres oeuvres du réalisme objectif (E.M. Remarque, Fallada, Günter Grass…), qui sont caractérisées par les thèmes récurrents de l'alcoolisme, l'éloge au racisme, l'instauration d'un nouvel ordre moral — incarné ici par le père du protagoniste.

Ce type d'oeuvre incarne les prémices de la révolution morale et culturelle de l'Allemagne défaite de la seconde guerre mondiale. Un avant-Mai 68.
En effet, la nouvelle génération d'Allemands n'est plus en communion avec celle qui a connu la guerre et les années nazies, elles n'ont plus les mêmes aspirations. Et ce que ce livre décrit : c'est la fracture intellectuelle entre un père un son fils ; l'un cherche à préserver son honneur, et l'autre à tout faire pour échapper au conformisme bourgeois.

C'est une histoire qui a des accents d'authenticité ; on pourrait soupçonner que ce fut un dilemme intellectuel que l'auteur ai vécu.
Néanmoins, il ne se passe pas grand-chose, et je n'ai pas été suffisamment sensible à l'histoire de ce garçon pour m'émouvoir de ce livre.
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Hans Schnier est un clown mélancolique et migraineux. Il est coupable du pire de tous les péchés qu'un clown puisse commettre : éveiller la pitié. À vingt-sept ans, il se considère comme complètement foutu : professionnellement, mentalement, physiquement, financièrement. Sa Marie l'a quitté, car il a bronché comme un cheval devant l'obstacle, à son exigence d'un engagement par écrit à élever leurs futurs enfants dans la religion catholique. Suite à cela il s'est mis à téter un peu trop du boulot, ce qui a fatalement nui à ses compétences de pantomime, et à sa côte artistique. Ajoutez à cela un genou en berne, ultime conséquence de sa dernière et foireuse performance sur les planches. le voilà donc sans un sou vaillant, malgré des parents qui ont fait fortune dans la lignite, mais qui ont des oursins dans les poches, tout juste bons à lui rappeler les vertus du travail et de l'économie en bon protestants qu'ils sont. Notre homme rumine, vitupère, se fait le contempteur de la bonne bourgeoisie de Bonn, n'en saisissant pas moins son combiné de téléphone pour essayer de taper de quelque marks sa famille et ses connaissances. 

Roman du ressassement, la Grimace est une charge dans la veine satirique - dont l'auteur est passé maître, de la société ouest-allemande. L'auteur dépeint une bourgeoisie philistine et mesquine, confite en hypocrisie, composée d'individus dont la lâcheté n'a d'égale que la bêtise. Un livre particulièrement drôle bien que certaines thématiques confessionnelles ne semblent guère plus d'actualité. 
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Un des plus beaux livres qui ait jamais été écrit sur l'hypocrisie bourgeoise. Emouvant.
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