AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,86

sur 117 notes
5
1 avis
4
4 avis
3
3 avis
2
2 avis
1
0 avis
Hans Schnier, fils d'un magnat de l'industrie, n'entend pas suivre un chemin qui semblait clairement tracé étant donné le statut de sa famille. Il souhaite devenir clown. Sa vie bascule quand Marie la femme qu'il aime le quitte pour un autre. Il devient trop marginal, on le voit d'un mauvais oeil, les groupuscules catholiques n'ont plus un regard positif sur lui. C'est le début de la déchéance : celui qui aurait pu être un parfait fils à papa va connaître l'alcoolisme, la mendicité, la révolte ...
Il va devenir un clown malheureux mais avisé. Il assène des vérités et sa franchise étonne. le roman s'apparente à de longs monologues. Hans téléphone régulièrement aux siens et ce ne sont que des règlements de compte.
Heinrich Böll, par le biais de son personnage, éreinte l'hypocrisie de l'Allemagne au lendemain de la guerre par le personnage de la mère de Hans qui souhaite se donner bonne conscience. ( Böll appartient au mouvement que l'on appelle "la littérature des ruines", groupe d'écrivains allemands qui n'ont pas hésité à critiquer leur pays et certains choix après la seconde guerre mondiale ... ). L'histoire se déroule pourtant bien après la guerre, mais on ne peut effacer en quelques années des épisodes traumatisants. Il critique aussi certains groupes catholiques, l'univers bourgeois conformiste et les industriels.
Un roman dur, sombre, révolté qui reflète le mal être de certains intellectuels allemands.
Commenter  J’apprécie          190
Lu dans le cadre du challenge Nobel 2013/2014

C'est mon deuxième livre de Heinrich Boll après  « l'honneur perdu de Katharina Blum » et encore une fois je suis impressionnée par son imagination et son écriture limpide. On croit réellement qu'il a vécu cette histoire, que c'est une histoire vraie.

En fait, il s'agit bien d'une fiction qui se déroule bien après la guerre en Allemagne dans les années 60. le narrateur, un clown, Hans vient de subir une rupture sentimentale avec Marie. Rupture d'autant plus douloureuse qu'il n'a jamais désirer qu'elle, et qu'il a fait pas mal de concession pour elle. Marie rêvait d'un mariage et une vie placée sous le signe du catholicisme pratiquant, ce dont Hans a refusé. le contexte de l'époque fait que la « consommation » avant le mariage n'était pas bien vu et que Marie le vivait très mal. Elle fréquente régulièrement les cercles, réunions qui sont organisés régulièrement, pour discuter des problèmes de la société actuelle et de la religion.

Comme je le disais, le style est limpide. Il est très agréable à lire. Pas mal de sujets sont évoqués : la reconversion des anciens collaborateurs passifs vers les oeuvres de charité, la religion, les jeunesses allemandes de la fin de la guerre où des très jeunes enfants apprenaient à manier des armes,… C'est assez intéressant de voir le vécu des allemands après la guerre. Heinrich Boll dénonce le climat ambiant : la volonté d'étouffer ce qui s'est passé pendant la guerre, oublier toute responsabilité en s'engageant dans une oeuvre de charité et/ou en se tournant davantage vers la religion. le catholicisme dicte alors la nouvelle morale.

Il y a des références culturelles allemandes qui auraient méritées quelques notes de bas de page. C'est assez perturbant. Par exemple, je ne savais pas qui était Benn. Son nom est cité à un moment donné, a priori le lecteur, donc moi aurait dû comprendre pourquoi il était gênant d'en parler dans ce livre. Je pensais que j'allais finir par comprendre quelques lignes plus tard et puis non. En fait, il s'agit d'un auteur allemand qui était prisé par les nazis et répudié après la guerre. Fallait le savoir.

Bref, une bonne lecture mais pas un coup de coeur.


Lien : https://letempsdelalecture.w..
Commenter  J’apprécie          190
Challenge Nobel 2013-2014
14/15

Hans va mal. Marie l'a quitté et depuis il sombre. Dans l'alcool et dans les cachets de ses engagements. Car Hans est clown. Un mélange entre un clown et le fou du roi. Il met le doigt là où ça fait mal. Et dans l'Allemagne des années 60, il semblerait que ça fasse mal partout.
L'argent, l'hypocrisie sont partout. le pays a opéré un miracle économique mais à quel prix : on s'aveugle, on présente une façade lisse. Les passés troubles et douteux sont présentés de manière respectable. Comme l'argent, la religion chrétienne joue un grand rôle (voire la religion de l'argent) dans la vie de la bonne société. Or Hans a toujours été un électron libre ; héritier d'une grande famille il abandonne tout, ne s'intéresse ni à l'argent ni à la religion, bien au contraire et dénonce le tout dans ses spectacles. Et accuse cette même bonne société de sa rupture avec Marie. L'occasion d'un retour sur le passé et de règlements de compte. Il ne pardonne rien. Ne se pardonne rien.
Un portrait bien sombre de notre grand voisin. Il lui manque parfois la puissance de Hesse ; il fait preuve de plus de mordant, d'ironie d'impartialité. Il renvoie chacun devant ses contradictions ; pourtant il fait figure de perdant. Un roman assez déroutant et une expérience à renouveler.
Commenter  J’apprécie          140
Le roman se déroule dans les années 60 à Bonn. Hans Schnier est un jeune homme de 28 ans, fils d'un riche industriel protestant, et exerce le métier de clown. Pas le genre de clown à se produire dans un cirque mais un artiste de scène assez reconnu, principalement pour ses pantomimes.

Après une représentation catastrophique pour laquelle son état d'ébriété lui a valu un flop et un genou amoché, il regagne le logement qu'il habitait il n'y a pas si longtemps encore avec Marie, sa concubine. Marie qui l'a quitté car elle avait besoin de « respirer l'air catholique ».

Les critiques négatives de la presse vont bon train sur ses derniers spectacles et Hans se retrouve sans-le-sou et sans emploi.

Dans une sorte de monologue, ce personnage mélancolique revient sur son histoire amoureuse et familiale et dévoile les raisons de son autodestruction sociale. En même temps, il passe en revue toutes les personnes auxquelles il pourrait téléphoner pour grappiller un peu d'argent et savoir où se trouve Marie car il y a longtemps qu'il ne parle plus à ses parents qui ont encouragé sa jeune soeur de 16 ans, Henriette, à s'engager volontairement dans la DCA en 1945. Engagement qui lui fut fatal quelques mois plus tard.

Ce roman assez exigeant est une satire de la situation allemande d'après-guerre. Hans s'insurge contre les hypocrisies en tout genre et le conformisme outrageux et dépourvu de plaisir des personnes dont il ne veut pas porter le masque, lui préférant celui de l'authenticité.

Malgré le grand pessimisme qui la caractérise, j'ai trouvé cette lecture riche et intéressante sur l'époque.
Certains passages n'étaient pas dépourvus d'humour, parfois cynique. L'émotion n'a cependant pas toujours été au rendez-vous.


Commenter  J’apprécie          120
Une virulente critique de l'Allemagne
Hans Schnier, fils d'un magnat de l'industrie, n'entend pas suivre un chemin qui semblait clairement tracé étant donné le statut de sa famille. Il souhaite devenir clown. Sa vie bascule quand Marie la femme qu'il aime le quitte pour un autre. Il devient trop marginal, on le voit d'un mauvais oeil, les groupuscules catholiques n'ont plus un regard positif sur lui. C'est le début de la déchéance : celui qui aurait pu être un parfait fils à papa va connaître l'alcoolisme, la mendicité, la révolte ...

Il va devenir un clown malheureux mais avisé. Il assène des vérités et sa franchise étonne. le roman s'apparente à de longs monologues. Hans Téléphone régulièrement aux siens et ce ne sont que des règlements de compte.

Heinrich Böll, par le biais de son personnage, éreinte l'hypocrisie de l'Allemagne au lendemain de la guerre par le personnage de la mère de Hans qui souhaite se donner bonne conscience. ( Böll appartient au mouvement que l'on appelle "la littérature des ruines", groupe d'écrivains allemands qui n'ont pas hésité à critiquer leur pays et certains choix après la seconde guerre mondiale ... ). L'histoire se déroule pourtant bien après la guerre, mais on ne peut effacer en quelques années des épisodes traumatisants. Il critique aussi certains groupes catholiques, l'univers bourgeois conformiste et les industriels.

Un roman dur, sombre, révolté qui reflète le mal être de certains intellectuels allemands.
Lien : http://www.critiqueslibres.c..
Commenter  J’apprécie          120
Un ami m'avait chaudement recommandé la lecture de ce roman. Un livre de qualité mais qui ne m'a pas enthousiasmé. Il me manque certainement des clés pour apprécier la critique que Boll fait de la bourgeoisie allemande d'après-guerre.
Commenter  J’apprécie          50
Une histoire aux relents autobiographique qui évoque l'anti-conformisme d'après-seconde guerre mondiale en Allemagne.
C'est un livre que l'on pourrait classer parmi les autres oeuvres du réalisme objectif (E.M. Remarque, Fallada, Günter Grass…), qui sont caractérisées par les thèmes récurrents de l'alcoolisme, l'éloge au racisme, l'instauration d'un nouvel ordre moral — incarné ici par le père du protagoniste.

Ce type d'oeuvre incarne les prémices de la révolution morale et culturelle de l'Allemagne défaite de la seconde guerre mondiale. Un avant-Mai 68.
En effet, la nouvelle génération d'Allemands n'est plus en communion avec celle qui a connu la guerre et les années nazies, elles n'ont plus les mêmes aspirations. Et ce que ce livre décrit : c'est la fracture intellectuelle entre un père un son fils ; l'un cherche à préserver son honneur, et l'autre à tout faire pour échapper au conformisme bourgeois.

C'est une histoire qui a des accents d'authenticité ; on pourrait soupçonner que ce fut un dilemme intellectuel que l'auteur ai vécu.
Néanmoins, il ne se passe pas grand-chose, et je n'ai pas été suffisamment sensible à l'histoire de ce garçon pour m'émouvoir de ce livre.
Commenter  J’apprécie          40

Hans Schnier est un clown mélancolique et migraineux. Il est coupable du pire de tous les péchés qu'un clown puisse commettre : éveiller la pitié. À vingt-sept ans, il se considère comme complètement foutu : professionnellement, mentalement, physiquement, financièrement. Sa Marie l'a quitté, car il a bronché comme un cheval devant l'obstacle, à son exigence d'un engagement par écrit à élever leurs futurs enfants dans la religion catholique. Suite à cela il s'est mis à téter un peu trop du boulot, ce qui a fatalement nui à ses compétences de pantomime, et à sa côte artistique. Ajoutez à cela un genou en berne, ultime conséquence de sa dernière et foireuse performance sur les planches. le voilà donc sans un sou vaillant, malgré des parents qui ont fait fortune dans la lignite, mais qui ont des oursins dans les poches, tout juste bons à lui rappeler les vertus du travail et de l'économie en bon protestants qu'ils sont. Notre homme rumine, vitupère, se fait le contempteur de la bonne bourgeoisie de Bonn, n'en saisissant pas moins son combiné de téléphone pour essayer de taper de quelque marks sa famille et ses connaissances. 

Roman du ressassement, la Grimace est une charge dans la veine satirique - dont l'auteur est passé maître, de la société ouest-allemande. L'auteur dépeint une bourgeoisie philistine et mesquine, confite en hypocrisie, composée d'individus dont la lâcheté n'a d'égale que la bêtise. Un livre particulièrement drôle bien que certaines thématiques confessionnelles ne semblent guère plus d'actualité. 
Commenter  J’apprécie          30
Un des plus beaux livres qui ait jamais été écrit sur l'hypocrisie bourgeoise. Emouvant.
Commenter  J’apprécie          30
Comme je n'abandonne jamais un livre, je l'ai lu entièrement. Finalement, j'ai bien fait, certains passages m'ont intéressée, comme la découverte de la mentalité allemande de l'après-guerre, la désillusion d'un homme face à son métier de clown et son amour perdu.
Dans l'ensemble, je n'ai pas tellement aimé. Il ne se passe pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (437) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz: l'Allemagne et la Littérature

Les deux frères Jacob et Whilhelm sont les auteurs de contes célèbres, quel est leur nom ?

Hoffmann
Gordon
Grimm
Marx

10 questions
416 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature allemande , guerre mondiale , allemagneCréer un quiz sur ce livre

{* *}