On se demandait même quinze mois avant les élections si l'extrême droite n'allait pas prendre un gros bout du gâteau.
Les gens étaient perdus. Les promesses pas tenues. Les faux débats, l'école abandonnait ses principes faute de professeurs, d'instituteurs.
Des jours où il fallait incendier la mémoire, oublier les mauvais jours où on ne ressemble pas à ce que l'on voudrait être.
Le clown tentait de faire rire un bonhomme de neige.
Emir avait peint les chevaux du même vert que celui de la forêt.
Les chevaux s'étaient confondus.
On ne les avait jamais revus.
A voir le monde, le passé, le présent, rien ne brillait vraiment comme une étoile.
Cultivons notre bout de terre.
Cessons de creuser son ventre et de boire son lait noir.
Cachons-nous dans les bois. Soyons de ceux qui retrouvent la sagesse et perdent l'envie du trop-plein.
En fait il était conteur.
Il écrivait avec sa voix. Le son des mots.
Il était sculpteur de phrases.
Solange vendait des cigarettes mais n'en fumait pas.
Elle lisait beaucoup de livres à son guichet.
Toujours deux à la fois.
Un pour le soupir, disait-elle, et l'autre pour l'espérance.
L'anathème ne venait pas que des riches.
Il venait aussi d'autres plus modestes, qui voulait flatter les pouvoirs et les Rolex. En pensant se protéger. En pensant être protégés.
Éteins le silence. La vie est trop cruelle à entendre.
L'écriture lui permettait de réinventer un monde meilleur. Réinventer le fracas de l'âme.