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Citations sur Belle-grand-mère (23)

J'ai ouvert la fenêtre sur la cour. Cela commençait à sentir sérieusement le printemps. Bientôt fleuriraient les gros massifs de marguerites, la fleur préférée des enfants, la fleur à vérifier l'amour. Sur les dessins de maisons que je faisais alors, je mettais toujours une femme à la fenêtre. C'était obligatoirement ma mère. Aujourd'hui, à la fenêtre, c'était moi, il n'y avait rien à faire contre ça et cela m'a donné un sérieux coup de bourdon.
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Le bonheur, ce sont ces instants de grâce, ces petites lumières parsemées dans la vie où l'on se sent tout simplement bien.
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Je m'arrête devant une vitrine de vêtements féminins. Jolie, cette robe ! La classique petite noire toute simple. Depuis combien de temps n'ai-je cédé à la coquetterie ? L'ennui avec toi, Maison, c'est que je te choisis à tous les coups. Plutôt une paire de draps, une nappe, qu'un vêtement non indispensable pour moi.
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'Madame, voyez ma salade, ma poire, mon miel...', 'Monsieur, tâtez mon camembert, goûter de mon pâté, admirez-moi ces tripes...'
L'Europe, il faut la faire, je sais. Mais pas question qu'elle me vole mon marché. Je veux garder mes livarots qui ne voyagent pas, mes Pont-L'Evêque à déguster dans la journée, ce fromage blanc qui s'égoutte au fond de mon cabas. Je veux acheter mon beurre à la motte, trouver du duvet collé à mes oeufs, de la terre dans mes salades. Je déteste les produits aseptisés, calibrés, normalisés du Nord et les fonctionnaires à lunettes et attaché-case, sans couleurs ni odeurs, qui veulent régenter nos goûts en fonction de leur absence de goût. Laissez-moi ma vieille paysanne en sarrau noir qui, sur deux cageots retournés, m'offre un lapin, un pot de crème, deux douzaines d'oeufs et quelques carottes, terreuses comme si elle m'offrait le bon Dieu. N'oublions jamais qu'il y a le mot "art" dans artisan et qu'ils sont l'âme d'un pays.
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Sa joue sentait bon mes sels parfumés, et j'ai su que l'odeur de "cocotte" imprégnerait à jamais pour moi le souvenir de cette journée.
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On grandit lorsque l'on découvre que son tour est venu de protéger ses parents et ce n'est pas agréable du tout. Finalement on grandit en devenant parents de ses parents...
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Un retraité qui dit : "Aïe" lorsque vous posez la tête sur son épaule-arthrose...Séduite aux primeurs par la force , voici qu'à l'automne il vous semble l'aimer pour ses faiblesses. L'âme humaine fait bien les choses.
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"et ta maman? Ou elle est, ta maman?"
Les yeux de Justino se sont remplis de larmes et il a répondu:"Ma maman, maintenant, elle dance au Ciel."
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La Maison m'a choisie un après-midi de monde renversé où pluie et soleil se disputaient le ciel, où, là-haut, se déroulait un spectacle de grandes marées avec le déferlement de nuages poussés par un vent fou. Cet après-midi-là, plusieurs toits se sont envolés au vert pays d'Auge.
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Madame s'est retirée à perpette. Je suis allée l'y chercher. Les mouettes se régalaient, l'odeur de tourbe, d'algue et de sel vous replaçait la tête sur les épaules, les idées à l'endroit. La mer, sauf trois années de pénitence où Grégoire avait été condamné à gratter du papier dans des bureaux à Paris, j'avais toujours vécu près d'elle. On n'est pas pour rien de maman méditerranéenne et de papa normand. Elle avait peint en bleu mes premiers souvenirs, déposé un peu de son sable au fond de tous mes souliers et, en prime, m'avait donné - prêté ? - Grégoire. Aux grands moments de ma vie, elle m'avait toujours été de bon conseil.
Elle m'a dit que la vie était à son image : grandes et petites marées, soleil et fonds noirs, sable fin et rochers coupants. Elle m'a rappelé que les hommes ne changeraient jamais, qu'ils auraient toujours au creux de leurs tripes autant de violence que de besoins d'aimer et que, parfois, les deux se mêlant, le ciel explosait. La mer m'a rappelé que, sur ce sable même, siècles après siècles, des guerriers avaient couru, la rage de vaincre, la peur de mourir au ventre ; dont les derniers, venus d'un autre continent, nous avaient sauvés de la barbarie.
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