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3,8

sur 100 notes
« L'équivalent en prose d'un drame shakespearien »... rien que ça !
Navré de proposer un retour différent. Ce roman raconte en effet la trahison de Nietzsche, après son effondrement de 1889, par sa soeur cadette Elisabeth. Avant d'en venir à l'écriture du texte, à laquelle Guy Boley (G.B.) a apporté un soin tout particulier, disons que le récit couve un pamphlet sur un arrière-plan fortement misogyne : combien d'occurrences de l'expression "cheptel de femmes" par exemple ! Mais rien n'est inventé. C'est même peut-être ce qu'on peut reprocher à l'auteur.
Le livre s'ouvre sur la narration de l'épisode le plus connu de la vie de Nietzsche, sa rencontre à Turin avec un cheval maltraité et son effondrement consécutif. Comme presque tout le livre, ce récit est au présent de narration. Malgré le soin mis à entretenir une sorte de suspense (plus journalistique que romanesque), quiconque a une connaissance élémentaire de sa vie aura reconnu Nietzche à la toute première d'une série infinie de longues énumérations : douze lieux où est passé le philosophe errant. La palme revient (p.112) à l'énumération de trente noms de personnages de l'Antiquité gréco-latine, mais il en revient toutes les deux ou cinq pages et le procédé en devient indigeste, comme si cet échafaudage de références érudites était destiné à tenir le lecteur à distance de l'immense savoir de l'auteur. Il en va de même pour des incessants parallélismes binaires et surtout ternaires, comme celui-ci (p.112) : "Le glorieux monde d'Athènes" [laisse] "la trace de ses sandales, l'empreinte de ses cothurnes, et le rire de ses Muses", sans doute voués à imprimer un rythme, mais dont la récurrence donnera à certains un franc mal de mer. G.B. déchaîne à chacune des 470 pages une tempête de mots qu'on dirait tirés plutôt d'une documentation que d'une vraie érudition et sur lesquels le lecteur, après y avoir buté, finira sans doute par glisser. Exemples p.114 où il est question de la "masse pellucide" des "verres églomisés", ou p.121, la coiffure de la domestique Mina, "à mi-chemin [sic] du béret basque, du tutulus étrusque et de la pétase grecque". Pour en finir trop vite avec ce qu'on peut nommer une "écriture", il faut mentionner de constantes acrobaties syntaxiques de vieux style, plus aveuglantes qu'admirables, et dans lesquelles G.B. en vient à se prendre les pieds à quelques funestes reprises.
Que la vie de Nietzsche et le comportement de sa soeur soient dignes d'un drame shakespearien, cela ne fait aucun doute. Mais le roman de Guy Boley ne tiendra donc peut-être pas aux yeux de tous ses lecteurs une comparaison si flatteuse.



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Ce livre parle de la soeur de Nietzsche (et de Nietzsche également, bien entendu). Elle a été son assistante, sa garde malade (Nietzsche a eu des problèmes de santé, physiques et mentaux, toute sa vie). Elle a contribué à la diffusion de l'oeuvre de son frère. Oui mais. Ce portrait mérite d'être nuancé : menteuse, manipulatrice, autoritaire, imbue de sa personne, agissant par calcul et par intérêt, profitant de la notoriété et de la fragilité de son frère. Livre très intéressant dont les médias ont très peu parlé lors de la rentrée littéraire (à tort). On apprend beaucoup de choses et c'est très bien écrit. Très belle découverte.
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Après avoir lu "Fils du feu" et une rencontre inoubliable avec Guy Boley, je me suis plongée dans cette lecture. J'avoue que je ne connaissais pas grand chose de la vie de Nietzsche ou de sa soeur. Ce livre donne envie de fouiller, d'en savoir plus ... Amour et haine entre frère et soeur. A travers la montée du fascisme en Allemagne puis dans toute l'Europe, la langue de Guy Boley nous fait chanter, nous guide vers un voyage dans la folie. Une longue nuit qui a duré 9 ans. Nous suivons le voyage littéraire de Friedrich Nietzsche à travers l'Europe, près de sa soeur. Celle-ci se marie puis suit son mari au Paraguay pour fonder une colonie et y installer l'Homme nouveau. Après la mort de son mari, la colonie s'effondre A son retour, sa soeur fut sa trahison : elle offrira sur un tapis rouge les oeuvres de son frère, en les amendant, les déformant.
Ce roman est très bien écrit, avec beaucoup d'émotion, des pages de poésie pure. Je le recommande.
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