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sur 405 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Aujourd'hui, Béatrice est auxiliaire de puériculture dans une maternité. Ce boulot lui pèse : l'ambiance entre collègues, la douleur des femmes lorsque "ça" se passe mal - vraiment mal ou lorsqu'elle-même le ressent comme tel et noircit le tableau. Et puis Béatrice vit seule, ou quasi, elle est insomniaque, déprimée, épuisée.

Hier, Béatrice était danseuse, merveilleuse, heureuse, amoureuse. Une vie tourbillonnante et éblouissante parmi une joyeuse troupe de saltimbanques. Musique, jeunesse, rire, fête. de vrais amis, un mari et des enfants formidables avec elle sur les routes.

La narration alterne entre ces deux périodes de la vie de Béatrice. Nostalgie des belles années vs malaise présent. Soleil vs ombre. Energie et bonheur vs fatigue et désespoir.

Sentiments très divers et contradictoires en lisant ce livre et après l'avoir refermé.
Beaucoup de réflexions intéressantes sur la féminité, la maternité (accouchement, allaitement, blues post-partum...), le deuil, mais aussi sur l'environnement professionnel.
Des moments magnifiques, intenses, bouleversants.
Et puis, hélas, des tournures et 'postures' affectées, artificielles et déjà tellement vues/lues, plus particulièrement sur les moments heureux.

Un beau livre émouvant, quoi qu'il en soit. J'en retiendrai au moins cette expression "enfant né mort", tellement plus évocatrice que le terme officiel "enfant mort-né"...
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Béatrice est auxiliaire de puériculture. Chaque jour, elle lutte contre la révolte et le mal-être qui la rongent depuis qu'elle doit revêtir cette blouse rose, trop étriquée pour elle, et côtoyer le désarroi et la détresse de jeunes mères bien souvent dépassées après leur accouchement. Car, si les instants de bonheur pur réchauffent le coeur, cette ancienne danseuse assiste également chaque jour à des drames intimes : bébés morts nés, dénis de grossesse, malformations, instincts maternels qui ne se réveillent pas, mères qui culpabilisent et tombent dans la dépression… Autant de souffrances qu'elle doit affronter avec professionnalisme et distance, pour ne pas être elle-même submergée, alors que son coeur crie à l'intérieur… Mais comment devenir hermétique à la douleur des autres quand on est une femme passionnée et vulnérable ?

Avec ce premier roman, Julie Bonnie nous offre un texte criant de réalisme, éblouissant par sa force et sa justesse. On navigue sans cesse entre le passé bohème de cette jeune danseuse, éprise de liberté, qui passera plusieurs années sur les routes avec sa troupe d'artistes, et son quotidien oppressant, à l'opposé de ce dont elle a toujours rêvé, où l'on découvre ce qui se cache derrière ses portes des chambres de la maternité que l'on ouvre l'une après l'autre… le corps est au centre du récit, corps libéré, épanoui, artistique, ou au contraire, corps souffrant, déformé, rejeté. Que dire de plus si ce n'est que ce texte m'a émue aux larmes, m'a bouleversée par sa maturité, sa beauté et la sincérité qui s'en dégage. Un premier roman magnifique qu'il serait vraiment dommage de manquer !
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Julie Bonnie nous invite à une promenade dans une maternité.
Béatrice y travaille et nous emmène avec elle de chambre en chambre, d'histoire en histoire, de drame en drame. Car Béatrice voit surtout les histoires dramatiques. Comme si elle n'entrait que dans les chambres dans lesquelles se jouaient des choses terribles, comme si elle évitait soigneusement celles des histoires heureuses. Mais peut-être est-ce elle, Béatrice, qui voit tout à travers un prisme déformant, qui ne lui fait voir que le côté sombre de chaque aventure qu'est une naissance ?
Car Béatrice n'a pas été gâtée par la vie, loin de là. Alors comment fait-elle cette écorchée vive pour tenir dans son travail ? C'est la question que je me suis posée, de façon de plus en plus insistante au fil des pages. Difficile d'être quotidiennement confrontée à toutes ces naissances, à ces couples, à ces histoires qui la renvoient sans arrêt à sa propre histoire, à sa propre expérience de la maternité, à sa vie d'autrefois, à ses blessures, à ses fêlures.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture, ces observations si justes et sensibles autour de la naissance. Bien sûr, Julie Bonnie ne nous montre que le côté obscur, mais c'est un choix, et son livre est très cohérent.
Pour voir le côté lumineux, il y a d'autres ouvrages, comme par exemple "Lettre à une mère" de René Frydman.
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Béatrice est une auxiliaire de puériculture qui voit des patientes toutes différentes les unes des autres. Chaque cas est différents et à la suivre à travers ses visites des chambres, on découvre des histoires de famille pas tout le temps rose, des drames qui peuvent se jouer, des grossesses au contraire qui se passent bien, des jeunes mères pleines d'angoisse ...

En parallèle de sa vie professionnelle, Béatrice nous raconte sa vie d'avant : danseuse nue avec sa troupe de chanteurs et musiciens. Au fur et à mesure du livre, on apprend comment elle en est venue à passer d'une vie de tournées à travers l'Europe à sa vie plus "rangée".

J'ai adoré ce livre, je l'ai lu d'un trait. C'était une lecture très agréable et très simple. Très bonne surprise pour ma part.

Lien : https://letempsdelalecture.w..
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Une naissance c'est souvent rose, ou bleu, mais parfois noir. Ici Béatrice, aide soignante dans une maternité, parle de vie et de souffrances, parfois de mort aussi. C'est tragique. L'auteur du roman, Julie Bonnie, fait des allers/retours entre le quotidien de cette femme, qui vit la naissance au quotidien, et le passé de cette danseuse nue-Béatrice- qui a vécu tant de joies dans sa vie itinérante avec Gabor, son amour, avec lequel elle a eu deux enfants, et leurs compagnons de route et de spectacles. Un roman que j'ai lu sans reprendre mon souffle, un très beau texte.
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La chambre 2, c'est celle où tout commence : la vie, la mort, le souvenir. Celui de ces femmes qui souffrent, dans leurs corps et dans leurs âmes, qui se donnent et s'abandonnent. Un endroit de solitude et d'attente, où la puéricultrice, maillon de la chaîne, se perd à son tour, entre confiance et folie. Un hymne au corps des femmes et à ses souffrances porté par une très belle écriture, fluide, fine et efficace.
Une jolie plume pour un premier roman poignant et terrifiant à plus d'un titre. Une oeuvre souvent difficile mais qui se pare de moments de grâce sublimes. A découvrir !
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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C'est un regard sur les corps : Béatrice, ex-danseuse nue qui vivait en camion aménagé au gré des spectacles, devenue auxiliaire de puériculture dans une maternité nous livre son regard sur son corps, le corps des danseurs et sur celui des jeunes accouchées. Un regard sur le corps vivant, sur le corps qui donne la vie, mais aussi -on y pense moins souvent- la mort. C'est un regard, le témoignage d'une marginale qui doit remplir un rôle nouveau comme auxiliaire de puériculture. Les chapitres alternent entre sa vie d'avant, de danseuse amoureuse de Gabor, dans une marginale et épanouie et sa fonction actuelle auprès des mères, des bébés, fonction qui ne lui va pas et organisation qu'elle dénonce. C'est un récit fort et touchant. Il y est question des propres maternités de Béatrice: 3 dont une fausse couche à trois mois, ils placeront le foetus dans une boîte en carton qu'ils iront enterrer au père Lachaise. On assiste au suicide choisi de Pierre et Pierre, début de l'enfer pour la troupe. C'est un récit plein de sensibilité, avec beaucoup de vérités. Une belle découverte. Je ne savais pas qu'il s'agissait du livre qui a inspiré Voir le jour dans lequel la dénonciation des conditions de travail en maternité est une évidence. A regarder: le discours de l'auteure lors de la remise du prix du livre Fnac. (dans les liens babelio)
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Le premier roman de Julie Bonnie est un petit bijou.

J'ai toujours des difficultés Lorsqu'on "navigue" entre le passé et le présent dans un roman.
Ici, d'un côté le passé d'une jeune danseuse bien dans sa peau, qui est restée plusieurs années en tournée avec une troupe d'artistes, de l'autre son quotidien stressant dans lequel on apprend ce qui se cache derrière les portes des chambres d'une maternité …
On oppose la beauté et la liberté du corps (danseuse) à la souffrance qu'il peut subir à la maternité.

A lire sans s'arrêter :)
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C'est un roman sur le corps, le corps des femmes, celui qui vit, celui qui bouge, celui qui se donne à voir, celui qu'on maltraite, celui qui souffre, celui qui donne la vie et qui donne aussi, parfois, la mort.
Béatrice a eu deux vies. Dans la première, elle a aimé, elle a dansé, elle s'est montrée, elle a eu deux (en fait, trois) enfants, elle a été abandonnée. Dans la suivante, elle a dissimulé son corps et ses sentiments sous la blouse rose d'une auxiliaire de puériculture, et dans le difficile quotidien d'une maternité, a commencé à côtoyer, jour après jour la vie, la mort, la peur. Elle passe en revue chaque chambre de son service (à commencer par la numéro 2), trouvant derrière les portes parfois le bonheur, souvent la tragédie, toujours des élèments qui la ramènent à des souvenirs de sa vie d'avant. Dans ce lieu d'immense solitude qu'est l'hôpital, Béatrice s'efforce de se protéger en restant neutre et professionnelle devant l'absurdité de certaines situations, mais à l'intérieur c'est un concentré d'émotions brutes, de colère et de sensations violentes que l'on sent progressivement monter au fil des pages, qui ne demande qu'à exploser.
C'est le premier roman de Julie Bonnie (Lauréate du Prix du Roman Fnac), qui est elle-même chanteuse et puéricultrice, et l'on sent qu'elle a écrit avec ses tripes et toute l'empathie possible pour ces mères perdues, épuisées et brisées à l'un des moments les plus importants de leur vie. Absence de communication, manque de temps, médecins hautains, infirmières débordées, fatiguées, agressives... l'univers hospitalier dépeint est réellement effrayant, et même si le tableau est volontairement noirci puisqu'on se trouve bel et bien dans un roman et que les anecdotes sont fictives, on entrevoit la part de réel où un accouchement peut être une jouissance comme une déchirure. Avec crudité et réalisme, Julie Bonnie parle des femmes et de la maternité avec une liberté rare.
Lien : http://anyuka.canalblog.com/..
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J avais lu ce livre à sa parution je me souvenais qu il m avait plu mais je ne me rappelait pas l l'histoire.
La normalité c est quoi ? faut il y adhérer malgré soi ?
La détresse au travail dans le milieu soignant toujours présente est aussi évoquée
Et si notre heroine revenait à sa vie d avant ?
le livre est paru en 2013
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