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sur 37 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Selon le dictionnaire, un accident est un, je cite, "événement fortuit qui a des effets plus ou moins dommageables pour les personnes ou pour les choses". Olivier Bordaçarre a quant à lui bien raison de mettre un "s" à ce mot concernant le titre de son dernier roman.
Tout commence par un accident. On pourrait presque le mettre au pluriel, cet accident, tant il aura de conséquences sur le reste de l'histoire. Il s'agit en premier lieu d'un accident physique, un accident de voiture, avec des effets très dommageables sur la femme qui est à l'intérieur, puisqu'elle en portera les stigmates jusqu'à la fin de ses jours. Cette femme, on ne sait qui elle est, si elle conduisait ou était passagère, mais on la retrouvera plus tard. Ce premier accident aura bien d'autres effets, tout aussi dommageables pour tout un tas de personnes.
Et puis, un nouvel accident, aux effets nettement moins dommageables, pense-t-on, a lieu, à Paris, quelques années plus tard : Sergi tombe amoureux ! Sergi est un peintre d'origine espagnol, qui a son atelier (et sa couche de sédiments, nécessaire à sa création artistique) en face de l'appartement et du cabinet de psychanalyse de sa soeur. Et, comme dans la chanson de Calogero, en prenant l'ascenseur pour monter jusqu'à son atelier, il se retrouve en tête à tête avec un ange. Mais contrairement à la chanson, il ne se mélange pas les pinceaux (ce serait un comble pour un peintre) avec les chiffres et repère très bien que la femme fatale à la longue chevelure rousse dont il est sous le charme s'arrête comme lui au 3ème étage, et est une cliente de sa soeur !

Accidents est ma première incursion dans l'univers d'Olivier Bordaçarre, et c'est plutôt une belle découverte, que je dois à Babelio et aux éditions Phébus (qui font des livres bien conçus et à la couverture soignée). J'y ai trouvé un belle écriture sensorielle, des dialogues familiaux plus vrais que nature, un sens du rythme plutôt bien maitrisé, de jolies réflexions sur l'art et l'artiste, et une touche d'humour pas désagréable. La première partie de l'ouvrage installe les personnages, l'histoire, amorce le suspense qui prendra le pas sur la seconde partie, plus intense. J'ai un peu moins aimé certaines facilités, comme l'artiste indépendant et coureur de jupon qui se transforme en "presque mari" modèle, le fait de tomber amoureux par "procuration", au travers de l'art, quelques personnages secondaires qui manquent un peu de finesse (le monde de la mode et de la publicité, par exemple), voire même une ou deux petites ficelles scénaristiques.
Ceci dit, j'ai trouvé ce livre de Bordaçarre très convaincant, agréable à lire, intéressant, et mystérieux. Une chouette découverte !
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Le livre s'ouvre brutalement sur un accident de voiture : les pneus explosent, l'huile se mélange à l'essence, la fumée commence à se répandre. La passagère est semi-consciente. L'explosion semble imminente : elle doit trouver la force de sortir de là mais sa blessure l'empêche d'agir… La scène est terrible, remarquablement décrite et l'on sort de ce premier chapitre déjà un peu secoué, il faut bien le dire… Qui conduisait ? Qui était la passagère ? On ne le saura pas, en tout cas, pas tout de suite…
Le deuxième chapitre présente les personnages principaux : une gentille petite famille très bobos parisiens : lui, c'est Paul, homme au foyer, féru de cinéma et visiblement doué en cuisine (miam, les crevettes au piment d'Espelette et à la coriandre fraîche !)
Il s'occupe de tout : ménage, courses, bricolage, leçons, cours de musique, goûter, sorties, RV chez le médecin, réunions de professeurs, de copropriétaires… sans s'énerver, très cool, très classe… (Les gens comme ça, en dehors des romans, je ne sais pas où on les trouve…)
Anouck et Valentine sont les deux filles : ados de chez ados. le portrait qui est fait des ces deux gamines est saisissant de vérité et qui possède ce genre d'individu chez lui se trouvera certainement rassuré de savoir qu'il n'est pas le seul à endurer le pire… Encore une fois, c'est excellent, les répliques sont très justes et très drôles (ça fait rire quand ça n'est pas chez soi…) Quant à la mère, elle s'appelle Julia Vélasquez, elle est psy et son cabinet se trouve dans son appart, rue Boulanger…
Leur voisin de palier, Sergi, est le frère de Julia. Il est peintre : son travail consiste à placer sur plusieurs toiles des « formes brunes pataoïdes d'environ cinquante centimètres de diamètre éclaboussées de taches blanchâtres. » On ne peut pas dire que Sergi soit tout à fait satisfait de son travail : il aurait préféré peindre comme Bacon mais une galeriste du Marais lui propose d'exposer… alors…
Tout ce petit monde vit sa vie presque tranquillement lorsqu'un jour, le gars Sergi se trouve nez à nez dans l'ascenseur de son immeuble avec la plus belle femme du monde (si, si !) : une belle rousse absolument irrésistible qui se rend… dans le cabinet de sa frangine !
Sergi tombe raide dingue amoureux de sa belle inconnue et est bien déterminé à savoir qui elle est… Et c'est là que les choses, comment dire… vont quelque peu se gâter… Ne comptez évidemment pas sur moi pour vous gâcher le suspense !
Est-ce que j'ai aimé Accidents ? Bien sûr ! Je me suis jetée dessus ! J'aime tout ce qu'écrit Olivier Bordaçarre et j'attends toujours avec impatience la sortie de ses livres… avec un coup de coeur particulier, je dois le dire, pour Dernier désir dont j'avoue ne m'être jamais totalement remise… Dernier désir m'avait intriguée, inquiétée, tendue à l'extrême… j'avais avalé ce bouquin en me demandant comment toute cette affaire allait finir. Un livre génial : une tension qui monte progressivement avec, toujours, l'évocation de la société et de ses valeurs (ou de son absence de) et de l'humour en prime.
Alors, oui, j'ai un peu moins aimé Accidents, même si je le classe quand même dans la catégorie des très bons. J'ai retrouvé l'humour de Bordaçarre dans la peinture de cette petite famille somme toute assez ordinaire et dans ses propos sur l'art… Je l'ai lu un peu comme un conte sur le thème du double.
En revanche, j'ai moins ressenti cette tension et ce mystère omniprésents dans Dernier désir, même si, vers la fin d'Accidents, mais peut-être justement un peu tard finalement, on commence à sentir se resserrer l'étau…
Je fais ma difficile parce qu'Accidents est incontestablement un bon roman que je n'ai pas lâché une seule seconde : les personnages sont attachants, l'humour décapant, l'écriture enlevée et superbe (certains passages sont de purs joyaux comme la baignade dans la cascade du Hérisson), la construction bien sentie, le portrait de la société virulent et très juste.
Merci encore, Monsieur Bordaçarre, pour ce grand plaisir de lecture… à quand le prochain ?

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Merci à Babelio et aux Editions Phébus pour m'avoir fait découvrir un nouvel auteur, ce que j'apprécie toujours.
"Accidents" s'ouvre sur un premier chapître intense: une femme est victime d'un accident de voiture. La prose est très visuelle, évoquant les faits matériels de l'accident, la fragilité de la vie et l'émotion ressentie par tous, témoins et victime. La puissance des mots, le choc émotionnel laissent présager un roman très fort.Tous les sens du lecteur sont en alerte: l'ouïe, la vue, l'odorat, le toucher. C'est une explosion d'émotions diverses ressenties par le personnage et par le lecteur; des phrases courtes, percutantes, sans mot de liaison. Un rythme oppressant: il faut faire vite avant que le véhicule accidenté ne prenne feu.
Mais au second chapître, contraste,changement de décor et de rythme, avec de nouveaux personnages, une famille heureuse. Sur le même palier, habitent Sergi Vélasquez, sa soeur Julia, psychanaliste, mariée à Paul Calmant, homme au foyer, et leurs deux filles, Valentine et Anouk.
L'émotion est retombée, comme un soufflé sorti du four, et le lecteur se retrouve dans une vie de famille qui ronronne et le désordre de l'appartement de Sergi, artiste peintre.
Tout au long des chapîtres suivants, le lecteur suit deux histoires parallèles: celle de la jeune femme accidentée, dont il ne connaîtra l'identité que tardivement et celle de Sergi, tombé amoureux d'une belle rousse, patiente de sa soeur Julia. Je me suis longuement demandé quand les routes des deux personnages allaient se croiser, et avec quels effets. Il faudra attendre environ 125 pages avant que leurs histoires ne se croisent enfin.
J'ai trouvé le rythme des cent premières pages (en dehors du premier chapître explosif) un peu pesant; il règne un certain immobilisme, certes lié aux hésitations du peintre. Sergi a du mal à créer, devient l'amant de Rebecca mais finit par ne plus savoir que faire de cette relation. En effet, Rebecca crée une atmosphère étouffante et emprisonne Sergi.
Le rythme change lorsque le peintre découvre Roxane, photographe, défigurée dans l'accident de voiture du premier chapître. Il fait d'abord connaissance avec ses photos dans le cadre d'une exposition. Ses clichés l'intriguent et il veut faire sa connaissance. C'est cette partie-là du roman qui m'a le plus accrochée, plus intéressante, plus rythmée et pleine d'émotion.
Deux rythmes, deux styles, deux femmes, deux coups de foudre. Olivier Bordaçarre serait-il intéressé par la dualité?
Un roman intéressant et original qui n'offre pas une vision idéalisée de la peinture. On lit ici une critique du milieu artistique et des acheteurs. En revanche, "Accidents" (pourquoi au pluriel? peut-on se demander) m'a donné envie de découvrir les autres romans de l'auteur.
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Mon avis: Je tiens à remercier tout d'abord les éditions Phébus pour l'envoi de ce roman et Babelio pour la proposition de lecture dans le cadre d'une masse critique privilégiée.

Je ne connaissais absolument pas cet auteur avant de découvrir ce roman, tout d'abord la couverture m'a énormément plu, je l'ai trouvé très jolie mais surtout énigmatique, puis vient la lecture du résumé, celui-ci est tout aussi attirant que la couverture, j'ai donc accepté ce partenariat sans vraiment savoir ce qui allait m'attendre et j'avoue que je ne suis pas déçue d'avoir accepté de recevoir ce roman qui change de ce que je lis habituellement.

Du coté de l'histoire: Nous commençons notre lecture par un tableau qui nous semble très réaliste, une femme est victime d'un accident de voiture, enfermée dans l'habitacle de son véhicule en feu, elle est sauvée de justesse. Puis vient la découverte de notre personnage principal, Sergi Vélasquez, un peintre qui se cherche et qui habite sur le même palier que sa soeur Julia, une psychanalyste. Une vie tout à fait normale que nous décrit ici l'auteur. Nous allons donc suivre ses deux histoires parallèlement pendant une bonne centaine de pages avant que ses deux destins se croisent réellement . Tout d'abord, Sergi est tombé fou amoureux de Rebecca , une sublime rousse pas mal hystérique , patiente de sa propre soeur. Puis Roxanne, la jeune femme défigurée dans cet accident, une photographe introvertie qui va croiser la route de Sergi . Celui-ci la découvre en tout premier lorsqu'il voit ses photos lors d'une exposition, ses clichés l'intriguent vraiment ce qui le décide à la rencontrer et à faire sa connaissance. Ses deux destins très différents vont alors nous donner une très belle histoire.

Du coté de l'écriture: J'ai trouvé la mise en place de l'histoire assez longue, les cent première pages sont assez pesantes, l'atmosphère de la relation entre notre peintre qui n'a aucunement confiance en lui même et la jolie rousse explosive est je trouve très étouffante mais lorsque Sergi fait la connaissance de Roxanne, tout s'accélère et là nous plongeons réellement dans ce récit. Les pages défilent ensuite très rapidement et nous sommes embarqués dans l'histoire de ces deux personnages très différents. L'intrigue et le suspens sont omniprésents et nous tiennent vraiment en haleine jusqu'à la fin.

En conclusion : Accidents est un roman qui change vraiment de mon style habituel et même si j'ai eu beaucoup de mal au départ, j'ai ensuite vraiment apprécié la plume de l'auteur, c'est un roman original que je vous conseille vraiment.
Lien : http://aupaysdelire.blogspot..
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Julia est psychologue et vit avec Paul et leurs deux filles. A coté est installé l'atelier de son frère Sergi, artiste peintre et célibataire plutôt endurci, qui croise un jour une de ses patientes, Rebecca, dont il tombe éperdument amoureux. Julia voit d'emblée cette relation d'un mauvais oeil...
Parallélement, le lecteur suit Roxanne, photographe de talent, recluse à la campagne dans une maison dont elle ne sort jamais, depuis un accident de voiture qui l'a défiguré, seul son voisin, campagnard un tant soit peu bourru, est autorisé à la côtoyer...

Petit à petit, le scénario se tisse, les histoires s'entremêlent... et c'est un régal de justesse et de subtilité où l'âme humaine est décortiquée habilement...
Un roman fort, de par la multitude des thèmes abordés ( la conception de l'art, l'intégrité physique, la culpabilité, la gémellité, la fascination, le mensonge... ) et la construction de l'histoire au revirements inattendus.

A lire sans faute
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Je découvre l'écriture d'Olivier Bordaçarre avec ce roman et je ne regrette pas les quelques heures passées a le lire.
J'ai passé un excellent moment de lecture et je remercie vivement les éditions Phebus et Babelio de m'avoir permis de découvrir cet auteur.
Si vous ne le connaissez pas encore, n'hésitez plus.

Sergi Velasquez est un peintre empli de doutes en ce qui concerne son art.
Avec les femmes, c'est un peu pareil, c'est pourquoi il multiplie les conquêtes, jusqu'à ce qu'il rencontre Rebecca, une belle rousse hystérique dont il tombe immédiatement sous le charme et éperdument amoureux. Sa rencontre avec Rebecca est un véritable coup de foudre.
Mais Rebecca est névrosée selon les dires de Julia, psychiatre et soeur de Sergi.

Et puis un jour, Sergi tombe par hasard sur une exposition de photos prises par une photographe prénommée Roxanne.

Roxanne, s'est coupée du monde suite à un grave accident et lutte dés lors pour retrouver une intégrité et une confiance en elle désormais perdue qu'elle tente de ranimer à travers son art.

Rebecca est très sûre d'elle, Roxane est introvertie et mal à l'aise avec sa propre image.
Deux caractères visiblement opposés.
Sergi sera amené à rencontrer les deux femmes.
Qui sont-elles vraiment ? Que cachent-elles ?
Olivier Bordaçarre nous guide vers ces réponses en faisant intervenir différents personnages des deux familles.
Il nous distille au compte-gouttes des éléments qui peu à peu vont nous éclairer sur les circonstances de l'accident et ce qui en découle.
Une construction bien maîtrisé et une écriture fluide en font un roman très agréable à lire. L'intrigue se tisse, et nous appelle. On referme chaque chapitre avec l'envie d'aller toujours plus loin dans la lecture.
Deux récits qui s'entremêlent et qui finissent par se télescoper dans les derniers chapitres. Collision frontale entre deux femmes liées par un seul et même lien.
Une bien belle découverte que ce roman.
Je m'en vais de ce pas voir la bibliographie de l'auteur.
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Sergi est un coeur d'artichaut, c'est un artiste au feeling impromptu, à la folie douce, qui cède à l'impulsion d'une courbe bien dessinée. Mais lorsqu'il croise Rebecca, c'est un revirement de situation qui s'engage, une passion chavirante qui déstabilise, une vision au long terme qui s'ébauche.

La relation nouvelle fait jaser. Julia est méfiante, s'inquiète pour son frère mais elle reste ne retrait, elle ne va pas jouer les psychanalystes avec la famille. le beau-frère est plus confiant, après tout, elle est un peu spéciale et alors ? Il préfère continuer à discuter peinture, motiver Sergi à préparer sa prochaine expo, ou l'entrainer dans des galeries en quête de découvertes inattendues.

Roxane entre en jeu. Elle est photographe. Depuis un grave accident qui lui a couté le visage, elle s'est mise au vert, à l'écart, loin du regard des autres. Sauf quand elle signe une série d'autoportraits et qu'elle expose. Sergi est littéralement secoué et il veut en savoir plus, mais il va surtout plonger dans un sac de noeuds familial lourd, pesant, violent.

Le précédent roman de l'auteur, Derniers désirs, m'avait bluffé comme très rarement. Avec Accidents, il récidive, entamant son récit avec un chapitre glaçant qui m'a séchée sur place dans le tramway. La suite est un peu plus contenue, s'installe insidieusement pour devenir au fil des pages presque aussi obsessionnelle. le grand talent d'Olivier Bordaçarre, c'est sa capacité à décrire très précisément les sentiments humains, avec une exactitude déstabilisante. Il soupèse chaque situation, sculpte ses personnages, pose les tempéraments avec une justesse rarement observée à ce point. Il creuse encore davantage le thème de la rivalité, du double, en poussant ses personnages dans leurs retranchements, jusqu'à l'implosion si nécessaire.

Encore une sacrée belle claque, frémissante et galvanisante.
Lien : http://casentlebook.fr/accid..
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J'aimerai d'abord signaler la qualité de la couverture, son papier épais texturé qui est très agréable à manipuler. Et personnellement, j'apprécie vraiment le soin apporté à la confection d'un livre. J'aime toucher le livre, le sentir, etc. Oui, c'est presque une histoire d'amour !

Passons maintenant au contenu.

Le premier tiers m'a laissé à peine mitigée, certainement dû à la narration changeante, à ce vouvoiement qui intervient parfois et qui impose une distance. Mais dans cette partie, je tiens à souligner la beauté du chapitre 7 qui nous enveloppe d'amour paternel mais aussi de sa perte. C'est une partie attendrissante et émouvante qui a su réactiver mon intérêt.

En revanche, c'est bien la deuxième moitié de ce roman qui m'a envoûtée. L'amour, le désamour, la jalousie, la folie, l'hystérie, la vengeance, tout est là pour entrer intimement dans une partie de la vie des personnages. En effet, les quelques 200 pages nous entraînent dans un pan du quotidien d'un artiste peintre, Sergi Vélasquez, dans ses tourments artistiques mais aussi au coeur de son coup de foudre pour une rousse étincelante. Par là-même, nous découvrons la personnalité de cette dernière qui explose de plus en plus au fil des chapitres jusqu'au point de chute, que je ne vous révélerai pas évidemment.
D'autre part, nous suivons Roxane, photographe tourmentée par son passé et par la trace qu'il laisse dans son présent. À travers son art, elle apportera une nouvelle vision d'elle-même qui tendra à la guérir un peu. Son visage à demi-brûlé laisse des séquelles et elle apprend ainsi à s'exposer au regard d'autrui. Professionnellement accomplie, Roxane a par ailleurs du mal à croire qu'elle puisse encore séduire, et pourtant…

« Dans sa nouvelle chair, elle est aux premières loges, face à la représentation de sa propre catastrophe. »

Ces deux histoires en parallèle finissent bien sûr par se rejoindre, et c'est à partir de ce point de rencontre que tout s'éclaire. La centaine de pages restantes est dévorée.

Je trouve que le court du roman est un vrai plus qui ne fait pas perdre en consistance le récit. C'est vif et tout en variation d'émotions.
Je l'ai globalement apprécié même si les différents styles de narration dans le premier tiers m'ont un peu échaudée (ce qui n'est pas réellement grave étant donné que cela se joue sur moins de 80 pages). En revanche, la seconde moitié est clairement plus captivante pour l'intensité des sentiments qu'elle dégage. Un roman à découvrir donc !

Je remercie sincèrement Babelio et les Éditions Phébus pour cette lecture.
Lien : https://ducalmelucette.wordp..
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Dès les premières chapitres d'Accidents, deux univers sont posés. Celui de Roxane que l'on « rencontre » au cours de son accident, violent, marqué, qui laisse à bout de souffle. Et celui de Sergi, artiste peintre, éternel torturé, constant insatisfait, qui vit dans le confort que lui offre sa soeur, sa voisine psychanalyste.
Rien ne prédestinait ses deux personnages à se rencontrer et les premiers chapitres s'enchaînent avant que l'on mette le doigt sur le lien qui va pourvoir les rapprocher. Avant cela, on se prend petit à petit d'affection pour chacun, on s'intéresse, on se questionne jusqu'à ce que l'on perçoive doucement la trame qui se tisse sous nos yeux. A ce moment, l'intrigue se met doucement en place et ce qui semblait être un banal roman vire doucement en roman noir sous la plume d'Olivier Bordaçarre.
J'ai été accrochée rapidement par cette histoire qui a su attiser ma curiosité dès les premières pages et retenir toute mon attention dans la seconde partie. La psychologie fouillée des personnages, leur condition sociale et le monde dans lequel ils évoluent, parviennent à créer une atmosphère intéressante et vite captivante. Mais ce qui marque dans ce roman ce sont les relations qui se nouent pour certains ou qui se sont déjà nouées pour d'autres, entre les personnages. Amitié, amour, fratrie, dépendance, recherche d'indépendance… la complexité des rapports humains et leurs dérives sont particulièrement bien évoqués à travers cette galerie hétéroclite qui compose cette histoire.
Accidents est un roman rythmé et prenant qui amène une lecture fluide et captivante. Un très agréable moment!
Merci à Babelio et les Editions Phébus pour cette lecture!
Lien : http://lalydo.com/2016/11/ac..
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Quel beau roman !
Je découvre cet auteur avec livre et ce qui m'a tout de suite séduit, et cela dès les premières pages, c'est l'écriture, très belle, la richesse du vocabulaire, les dialogues ciselés à la perfection, un humour discret mais plaisant et le tout au service d'une histoire plutôt classique mais développée avec talent. de plus les caractères des personnages du roman, y compris les rôles secondaires, sont décrits avec soin et participent à la crédibilité du roman.
Le petit monde de l'art est croqué avec bonheur, et si les différences entre Rebecca, la belle névrosée et sa soeur, artiste introvertie laisse vite présager une tragédie annoncée, la façon dont Oliver Bordaçarre amène son récit jusqu'au drame laisse des espaces de suspenses et donne un réel plaisir de lecture.
Les petites mésaventures de la famille, cinéphile, de la soeur de Sergi désamorcent aussi, et pour notre plus grand plaisir, certaines situations dramatiques et introduisent un humour feutré particulièrement bienvenu.
ACCIDENTS et donc un roman noir sans excès, superbement bien écrit, érudit et vraiment agréable. Je l'ai dévoré et je vous le conseille.
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