Étrange comme on dédaigne les choses qui vous arrivent et comme on revendique celles qui vous échappent.
La folie n'est qu'une question de point de vue, de regard.
Deux mois où règne un froid si glacial que toute vie semble déserter le continent du triangle.
- Je suis un poids pour vous, murmura-t-il. Je vais partir.
[...]
- Tu n'es pas encore en état de partir. (Ezlin, la ventresec)
- Et vos anciens ? Ils sont en état de partir, peut-être ? (Orchéron)
- Ils connaissent le prix de l'errance, de la liberté, ils acceptent de le payer. S'ils ont eu une belle vie, ils n'ont pas de regrets.
- Qui te dit que je n'ai pas eu une belle vie moi aussi ?
Elle plissa les yeux et le fixa avec cette attention lointaine qui semblait la projeter au-delà des apparences.
- Tu es comme la plupart des permanents des mathelles, déclara-t-elle d'une voix songeuse. Tu n'as même pas commencé à vivre.
C'est la force de l'attraction qui m'anime et non l'accomplissement des désirs; la vigilance sur le chemin et non la jouissance de la terre promise.
Même absorbé par la terre, le métal renferme à jamais les larmes, les cris et les rires des quatre ou cinq générations d’Estériens qui se sont affrontés, haïs, aimés dans ses flancs.
[…] fouiller de fond en comble l’épave de l’Estérion qu’un interdit tacite mais dissuasif a préservé
de la curiosité des autres pendant plus de six siècles.
Ainsi court l'esprit , qui ternit le présent et glorifie le passé, qui se cherche des histoires pour tromper la marche du temps.
J’ai, quand cela m’arrange, tendance à m’agripper à la légende. Moi l’accapareuse, moi la marginale, moi l’incestueuse, je ne suis pas aussi différente des autres que je me complais à le croire.Sans leur soutien, sans leur lumière, je n’aurais sans doute jamais trouvé la sortie du labyrinthe, […]
[…]avoir comme lui «des événements une vision pénétrante, filtrée par ces tamis très fins que sont la mémoire cellulaire et le subconscient…» Je n’accéderai sans doute jamais à la qualité de son style, à la caresse ensorcelante de sa «danse de la plume sur le papier».