AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,77

sur 251 notes
Petit dernier d'une fratrie d'intellectuels, Isidore se distingue par sa gentillesse et son grand coeur. Mais comment exister face à l'intelligence familiale? Ou exprimer ses émotions et son altruisme? On se plonge avec plaisir dans ce roman à la fois tendre et drôle ou l'humanité n'a rien à envier à l'érudition.
Commenter  J’apprécie          10
Isidore, 11 ans, est le seul enfant "normal" dans une fratrie qui se compose de cinq autres enfants surdoués. L'aînée vit à paris et s'apprête à présenter sa thèse, la deuxième est sur la même voie tandis que les deux frères sont musiciens et sociologues. Isidore partage sa chambre avec sa troisième soeur, qui en avance de trois classes lui demande d'écrire sa biographie. Isidore quant à lui est un élève sans histoires, mais fait montre d'une sensibilité et d'une maturité précoce. Pour exister dans cette famille exceptionnelle et parfois désorientée, il se cesse de faire de courtes fugues qui lui permettent peu-à-peu de s'affirmer, tandis qu'il tisse des liens autour de lui.

Isidore est censé ne pas avoir hérité du gène familial de la haute intelligence. du moins se présente-t-il comme tel, sans qu'il paraisse en souffrir. Cependant, au vu des conversations qu'il a avec sa soeur Simone ou avec d'autres personnages, on est en droit de douter de ses capacités moyennes, tant il fait preuve d'esprit et d'empathie. Et puis il vit, cet Isidore qui ne cesse de faire des fugues ratées, il espère, il rêve, il découvre des choses et des gens, et la vie, contrairement à ses frères et soeurs qui vivent davantage repliés sur eux-mêmes. On suit donc l'évolution de ce jeune garçon fort sympathique, malgré certaines longueurs au cours de ces quatre cents et quelques pages qui rendent compte de l'entrée dans l'adolescence.

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
Commenter  J’apprécie          10
Dans la famille Mazal, Isidore est le vilain petit canard. A 11 ans, son âge au début du roman, il passe inaperçu, n'a pas parlé avant l'âge de trois ans, est mal à l'aise dans son corps, a des bagues aux dents... Sacrilège suprême : il n'aime pas lire alors que Aurore, Bérénice, Simone, Léonard et Jérémie, ses soeurs et frères, sont plongés dans leurs bouquins, travaillent inlassablement sur leurs thèses (histoire de reculer leur entrée dans la vie active et d'éviter de se confronter au réel) sans regarder le monde qui les entoure pour lequel ils n'éprouvent que mépris. Ces jeunes asociaux élitistes pratiquent des séances de condescendance dans lesquelles ils débriefent leurs rencontres avec tous ceux qui leurs sont inférieurs c'est-à-dire la grosse majorité de l'humanité. Ils sont tellement hors-sol que l'un d'entre eux trouve chez une personne une ressemblance avec Alfred Stieglitz (pour les ignorants, il fut l'un des premiers à élever la photographie au rang d'oeuvre d'art (merci Wikipedia), à ne pas confondre bien sûr avec Joseph Stiglitz, Prix Nobel d'Economie) alors que le commun des mortels puiserait plutôt dans le registre des chanteurs ou des acteurs ! A l'inverse, Isidore, toujours dans l'empathie, est tournée vers les autres. La preuve : sa meilleure amie Denise souffre d'anorexie mentale et de dépression sévère ! Morale de ce feelgood book joliment tourné mais souffrant de quelques longueurs : l'égocentrisme isole. On le savait déjà mais une petite piqûre de rappel fait toujours du bien.

EXTRAITS
- J'étais le dernier des six et je ne voulais pas qu'on m'attribue les bizarreries des autres. Je voulais être unique (…) En même temps, je n'avais pas trop le choix (j'étais moins beau et moins intelligent que les autres).
- Aucun de mes frères et soeurs ne comptait prendre part à la société (ils voulaient tous êtres ermites et réfléchir)...
- Y a que quelqu'un comme Denise que ma transparence pouvait intriguer. Ca devait l'intéresser de voir si cette forme-là de néant pouvait l'aspirer.
Lien : http://papivore.net/litterat..
Commenter  J’apprécie          10
Une histoire sympathique et émouvante avec toutefois quelques longueurs. Isidore est attachant au milieu de cette famille ultra intello et un peu froide.
Commenter  J’apprécie          10
Dans la famille d'Isidore, tout le monde est brillant. Plus que ça, brillantissime. A table, on parle de philosophes et de la Critique de la raison pure ; devant la télé, on ne se contente pas de regarder le film, on le décortique et on le démonte ; face à un invité, on ne fait pas connaissance, on l'analyse ; dans la vie, on ne reçoit pas, on exige toujours plus.

Les trois aînés évoluent à différents stades de leurs thèses respectives, le quatrième est un compositeur de génie, la cinquième a sauté trois classes et se prépare à rentrer en prépa à Paris.
Et puis il y a Isidore.
Izzie - enfin, ça c'est le surnom qu'il s'est choisi, mais tout le monde chez lui s'obstine à l'appeler Dory. Il fait avec.

Isidore a douze ans. Et Isidore est complètement largué.
Les thèses, les ficelles intellectuelles, les références et les traités d'histoire antique, ça lui échappe complètement. Lui, il est et sera toujours le petit dernier, celui qui est largué dans les conversations, celui qui demande à ce qu'on répète la question, celui qui a renoncé à faire partie du délire il y a longtemps déjà.
Et puis, malgré les différences et les écarts, Isidore est aimé. Il se sent un peu ignoré, bien sûr, mais il est aimé. Alors ça va.

Mais un jour, son père, ou plutôt "le père" comme ils l'appellent, meurt brutalement. Et tout change.

Hébétude. Sidération.
Et puis la vie continue.

Chacun des frères et soeurs d'Isidore cherche alors à gérer le choc en se murant encore plus profondément dans ses lubies, ses passions, son domaine de niche, en s'absorbant dans ses occupations pour éviter le plus possible de se confronter à lui-même.
Il faut aller de l'avant.

Mais Isidore en est incapable, Isidore, qui avait déjà à gérer des milliers de questions insolubles chaque jour, se voit soudain assailli par une nécessité de tout changer, de tout comprendre, un besoin de liberté aussi irrépressible qu'insatiable. Alors Isidore va faire ce qu'il fait de mieux : chercher à comprendre. Les autres, les inconnus, les proches, les sentiments, les comportements, les codes, les tabous et les interdits, les rituels de passage et les accomplissements.

C'est terriblement galvaudé, mais il n'y a pas d'autre façon de le dire : Isidore et les autres est une célébration de la sensibilité, de la tendresse, de l'empathie, du respect de l'autre et de la bienveillance.
Voilà, c'est dit.
Maintenant que le quota de clichés de cette critique est épuisé, nous pouvons développer.

On le comprend très vite : Isidore n'a rien du vilain petit canard qu'il se croit être. Bien loin d'être l'idiot du village ou l'attardé de service, Isidore s'avère être un petit garçon d'une sensibilité extraordinaire, d'une inventivité sans nom, et oui, bien entendu, d'une immense intelligence. Ce n'est pas l'intelligence qui donne une moyenne de 18/20, ce n'est pas non plus celle qui permet d'écraser d'autres convives à table, ce n'est pas celle qui écrit des thèses ou encore celle qui compose des sonates.

Mais elle n'en est pas moins réelle. Elle n'en est pas moins valide.

Isidore a ses propres mécanismes innés et indicibles, sa propre grille de lecture intrinsèque, qui lui font voir le monde à travers un filtre ému et perplexe et qui le poussent à toujours tout comprendre.
Isidore évolue dans une surprise permanente qui ne se satisfait pas d'elle-même, un étonnement qui est à la base de toute réflexion philosophique. Personne dans sa famille ne parvient à distinguer ce qui est, et encore moins à comprendre le pourquoi de l'existence de ce qui est.
Mais Isidore voit tout. Et Isidore veut tout comprendre.

On a affaire à un narrateur tout sauf conventionnel, à un mélange de petit garçon immature, d'esprit hypersensible, de mémoire émotionnelle imbibée d'une infinité de souvenirs. Il aurait été plus que facile de sombrer dans une caricature de personnage, un petit sage savant qui aurait fait semblant de ne pas l'être, mais bien au contraire, l'autrice parvient à donner vie et corps à une personnalité si rare et si précieuse qu'elle reste dans les pensées du lecteur bien après l'instant où il tourne la dernière page.

C'est un roman excessif, bien sûr, dans tous les sens du terme, un roman qui exacerbe et suranalyse tous les éléments de la personnalité de ses protagonistes, tous les symboles, toutes les curiosités, tous les détails, mais sans jamais en devenir lourd pour une seule et excellente raison : l'émerveillement.

Tout est merveilleux. Et tout est naturel.

La vie avec Isidore est merveilleuse. La vie avec Isidore est naturelle.

Lisez ce livre, bon sang. C'est fantastique. C'est doux-amer - Dieu sait que j'aime ce mot et que je ne l'emploie pas à la légère.
C'est Isidore et ça tombe sous le sens.
Lien : https://mademoisellebouquine..
Commenter  J’apprécie          10
« Isidore et les autres » est un roman de Camille Bordas publié aux éditions Inculte…Coïncidence amusante, puisqu'il y est question d'une famille aux antipodes de l'inculture, où l'on voit par exemple l'un des rejetons invoquer Flaubert et Bourdieu pour négocier son départ en internat – avant de se lancer quelques années plus tard dans une étude micro-sociologique sur les membres de sa tribu…
C'est donc l'histoire d'une famille un peu spéciale, dont les enfants, filles et garçons, sont tous ultra-brillants intellectuellement, mais assez isolés socialement. Dans la maison, silence, on entend seulement le crépitement des claviers d'ordinateurs des thésards. Isidore, 11 ans, le petit dernier, est pourtant différent : peut-être un peu moins doué pour les études que ses aînés, il est aussi plus sensible, et ouvert sur l'extérieur. Ses rencontres successives vont l'aider à grandir, à mûrir, dans un contexte familial affecté par la disparition subite du ‘père'.
Isidore étant le narrateur, on est tout de suite happé par une langue ‘parlée' et par des raisonnements issus de la logique d'un gamin de onze ans : en résulte un récit vif, très drôle, facile à lire, et par moments, très émouvant. Il est vrai que déjà le postulat de départ est à l'inverse des schémas habituels : en effet, Isidore semble être le plus ‘normal' de la fratrie mais il doit tout de même imposer comme il le peut sa ‘différence' au sein de sa propre famille – et la dissimuler à l'école ! Dès lors, la découverte du monde extérieur est vécue comme un impératif : outre son obsession pour les fugues (tentatives avortées la plupart du temps), il va réaliser son propre parcours initiatique, en allant piocher des enseignements non pas dans les bouquins, mais dans la vie, et surtout dans les relations à autrui. On voit ainsi défiler une galerie de personnages secondaires attachants, qui tous vont l'aider à trouver son chemin. Mais cette voie est semée d'embûches, car Isidore n'est pas tout à fait un garçon comme les autres. Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2znDs51
Commenter  J’apprécie          10
Isidore a 11 ans au début du livre. Il est le petit dernier d'une fratrie de 6. Tous ses frères et soeurs sont surdoués, tous ont sauté au moins deux classes, et considèrent comme but ultime de leur vie de rédiger une thèse. Eux qui ont une constante soif d'apprendre, la thèse répondra sûrement à toutes leurs questions.
Isidore, lui, est normal. Il se trouve un peu bouboule, va devoir porter un appareil dentaire, n'a pas beaucoup d'amis (voire pas du tout) à part Denise, aux tendances suicidaires. Il se demande sans cesse comment sortir du lot. Mais c'est un être sensible, qui aime les gens et qui est fin observateur de la condition humaine, à l'inverse de ses frères et soeurs, handicapés des sentiments et des relations sociales. Lorsque sa famille est confrontée à un deuil, chaque membre se replie sur lui-même, à l'exception d'Isidore.
Au travers de l'écriture de Camille Bordas, subtile et chargée de tendresse, ce roman relate son histoire, son apprentissage de la vie, avec la candeur et la naïveté de sa jeunesse. On aperçoit l'adulte qu'il deviendra, on suit avec lui les deuils qu'il traverse, on s'interroge sur le bonheur malgré tout, et sur l'amour que l'on ressent pour sa famille sans se le dire.
Isidore et les autres est le troisième roman de Camille Bordas, jeune auteure qui vit désormais à Chicago. Ce roman a d'ailleurs d'abord été écrit en anglais et publié à l'étranger avant d'être édité en France. le titre anglais « How to behave in a crowd », comment se comporter au milieu de la foule, en dit long sur le propos du livre.
Commenter  J’apprécie          10
Isidore et les autres, c'est un petit bonbon ! Une oasis de fraîcheur et de drôlerie dans une rentrée littéraire marquée par des thèmes sombres et des écritures sophistiquées. Je n'ai rien contre, au contraire, mais ça fait du bien de respirer simplement un air comme celui qui souffle dans les pages de ce roman.
Isidore est donc un jeune garçon comme les autres. Et c'est là toute la différence, car les membres de sa famille, eux, ne sont pas du tout comme les autres ! Au fil des pages, il cherche puis trouve sa place, apprend à faire de ses différences des forces, il devient un soutien pour ses frères et soeurs, pour sa mère et découvre les choses de la vie, les belles et les moins belles.
C'est un très beau roman d'apprentissage, à l'écriture légère, presque orale, mais jamais relâchée ni vulgaire. A offrir ou conseiller sans modération, on ne peut rêver plus beau cadeau !
Commenter  J’apprécie          10
Roman d'apprentissage décalé, Isidore et les autres suit les tribulations d'un pré-adolescent un peu perdu au coeur d'une fratrie de surdoués handicapés des relations sociales. Soit une ribambelle de scénettes drôles, touchantes, sensibles, et un magnifique personnage d'ado - le plus réussi depuis des lustres, à mon sens.
Commenter  J’apprécie          10
Malgré quelques longueurs, ce roman a vraiment un ton très personnel et original. Les événements y paraissent atténués ; on ne se rend compte qu'après coup qu'ils étaient importants : comme dans la vie. L'écriture est fluide, agréable, très délicate. le récit est émaillé de réflexions souvent pertinentes et bien tournées, notamment sur les études, la culture, la mort. Un livre à la fois intelligent et sensible.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (510) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1437 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}