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EAN : 9791094225523
94 pages
Actualités Editions (18/08/2022)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Ici, ce n’est pas un endroit pour mourir s’ouvre sur la découverte d’un cadavre, celui d’un chien par un jeune garçon, le narrateur. Cette collision psychique est prise en charge par la composition même de la pièce qui se déplie jusqu’à nous découvrir une famille empêtrée dans son drame, sa douleur, sa honte, son silence. Une famille qui a cru devoir travestir le décès de son fils par un voyage lointain, le transformer en secret. Une famille qui vit sur un cadavre e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Parce que son chien est mort, là dans ce village où les bonnes âmes qui s'ennuient, n'en finissent pas de regarder les autres, de chuchoter et de raconter, le jeune narrateur se remémore le temps où son frère est revenu et y a choisi de terminer sa vie. Pourtant ici n'est pas un endroit pour mourir.

C'est le coeur serré que j'ai terminé cette lecture où chaque mot, chaque scène pèse un poids lourd. C'est une chape de plomb qui s'abat sur ce jeune garçon qui soudain comprend le sens des mots, des mots dits et d'autres tus. C'est la mort de son chien qui d'un coup fait ressortir de sa mémoire ce qui est enfoui : la tristesse de la mère, la honte du père, la fuite et le retour du frère pour cause d'homosexualité, et son propre déni ou indifférence face à la tragédie qui s'est jouée. Mais les apparences resteront car rien ne sera révélé aux habitants du village. le qu'en-dira-t-on ne sera pas alimenté. Les convenances ne seront pas bousculées. La norme se sera pas dépassée. le secret restera enterré avec le chien. Sa mémoire n'a fait que convoquer les souvenirs.
« Les mots, c'est la vie. C'est de ce que les autres disent de toi et des tiens que dépend la place qu'ils t'accordent pour vivre. »

J'ai beaucoup aimé la disposition du texte qui permet de mettre en avant certaines scènes, tout en mettant les mots en retrait. C'est très visuel et permet facilement de mettre en scène ce qui se joue. Car oui, c'est une pièce de théâtre mais la lecture en est ainsi facilitée. Les personnages sont peu nombreux et pas nommés (contrairement au chien) : le père, la mère, le frère, le garçon, le voisin et le commerçant. Ces deux derniers sont là pour apporter un certain éclairage sur le village et les rumeurs.
C'est un texte court et puissant, mais qui donne irrésistiblement l'envie de le voir et l'entendre sur scène.

Je remercie Babelio et Actualités Éditions de m'avoir permis d'assister à la Générale de cette pièce de théâtre contemporain espagnol. En attendant peut-être un jour d'assister à la Première.
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Un grand merci à Babelio et aux Actualités Éditions pour cette escapade théâtrale à six personnages. Tous sont anonymes (le chien est le seul à porter un nom) : le Garçon, la Mère, le Père et le Frère issus d'une même famille. Puis, le Voisin et le Commerçant.

Dans un petit village espagnol où la rumeur va bon train, le Garçon découvre le cadavre de son chien Buster écrasé sur le bitume.

Le décor est alors planté...

En regardant l'état de son chien, le Garçon fait face à des souvenirs enfouis qui dévoilent une histoire tragique ...

Puis, vient le dialogue avec le Commerçant, chez qui le Garçon va acheter une bâche en plastique pour enterrer son chien.

Un dîner avec sa Mère, qui s'évertue à cuisiner ses fameuses boulettes, toujours en compagnie de son Voisin qui est également son amant.

Son Frère est parti en Australie sans jamais en revenir et le Père qui lui répète sans cesse qu'ici, ce n'est pas un endroit pour mourir... !!

La pièce est courte. Les scènes du passé et du futur se manifestent, se croisent et se répétent sans doute par l'imagination. Cependant, j'ai réussi à me représenter le scénario.

Le texte est poignant et d'une grande force, qui tient sans doute à l'écriture d'Albert Boronat.

Comment se libérer de certains souvenirs et les transformer en force quand parfois, le passé nous entrave ?
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Texte court, émanant d'une pièce de théâtre, où l'on est surtout centré sur un jeune homme qui retrouve son chien écrasé en bord de route. de cette intrigue, l'auteur tire progressivement une trame qui emmène le lecteur à la découverte de la famille du narrateur. Celle-ci compose sans arrêt entre la pression du qu'en dira-t-on dans cette petite commune où l'on veut absolument sauvegarder les apparences, les non-dits et le manque d'affirmation clair des sentiments en son sein.


L'originalité de cette production repose sur le fait d'aborder différents degrés de conscience du narrateur ainsi que différentes temporalités. Cela est d'ailleurs exprimé par des marges plus ou moins en retrait pour permettre au lecteur de s'y retrouver. C'est un troublant mélange entre les diverses époques, avec évidemment le passé qui a un poids sur le présent mais aussi et surtout l'utilisation du futur qui est assez original dans une pièce.


Cette oeuvre est une des premières de l'auteur puisqu'écrite en 2013 et il la décrit comme une oeuvre de jeunesse où il a voulu faire ses preuves et créer un procédé de divers temps sur l'intrigue. Théâtre contemporain où les silences font écho aux non-dits et l'enfouissement des sentiments. le poids du regard des autres fait qu'on en vient même à cacher l'impossible pour s'éviter des explications qui somme toute sont légitimes.


Une découverte pour ma part de cet auteur et j'avoue que la forme du texte est assez intrigante pour titiller mes envies de le voir mis en scène.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le garçon : Je songerai que c’est sûrement...
... le privilège des cadavres, que d’être pure vérité. Et que l’apparence a si peu d’importance pour eux, qu’elle s’estompe lentement mais sûrement, jusqu’à ce qu’il ne reste d’un corps plus que ça...
... sa seule vérité...
... le vide laissé par le trou qui le contient...
... tout comme les mots ne prennent sens que dans les silences qui les entourent.
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Le père : Un jour, il m’a dit qu’il n’existait que dans les insultes et les chuchotements. Il devait pas avoir plus de quinze ans à l’époque. Plus tard, il a pu constater que oui, qu’on savait qu’il était là au village. C’est à force de coups de poings et de coups de pieds qu’il a vraiment commencé à exister. C’est à force de bleus que vous lui avez gravé le nom du village sur la peau.
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