Nos plus grands désirs sont les plus inavouables, et ils le sont, inavouables et les plus grands, parce qu'ils sont les plus contrariés.
Dans l'arrière-pharmacie, un soir : "Qui ou quoi que tu sois, n'aie pas peur. Si tu ne fais de tort à personne, tu n'as pas à en rougir. Regarde-toi bien en face, c'est le principal. Il se peut que le parti que tu prennes, en accord avec ce que tu sauras que tu es, te rende la vie difficile. Bon courage. Si tu as des ennuis, viens me les dire. Si je peux t'aider, je le ferai. Mais j'en doute. Ne compte que sur toi. L'expérience ne vaut que pour soi - et encore. Celle des autres est nulle et non avenue."
Vous, moi, toi, l'Autre même si tu n'es pas la moitié d'orange, aide-moi à changer le monde.
Dénonçant la peste, il la nomme ; la nommant, il la crée, c'est clair comme deux et deux font quatre. Sans tes hi-han, les pestiférés mourraient de la peste en ignorant qu'ils l'ont. (p.123)
L'admirable dans ce métier, c'est de faire lever le jour dans ces visages. Petit-fils d'instituteur, fils d'institutrice, j'appartiens à une famille d'éclaireurs de visages. (p.100)
Donc la normalité est affaire de majorité, et par conséquent susceptible de renversement ? (p.71)
En morale, appeler la nature à la rescousse, c'est installer l'enfer à tous les étages. (p.70)
Le but de la vie c'est la vie, il n'y a rien de mieux, c'est formidable, il n'y a que ça. faut-il parler de but ? Dans la vie le but ne compte pas, qui est la mort. Ce n'est pas l'arrivée le but du voyage, c'est le voyage. (p.37)
Le surnaturel est du naturel encore inconnu. (p.36)
Ces intermittences de la solitude, je réussis à me les aménager loin de mes arbres et de ma rivière, en société. Ce congé invisible que je prends en laissant derrière moi mon corps, les gens l'appellent distraction. (p.22)