J'ai découvert le personnage de Lise Lartéguy l'année dernière avec le précédent roman de
Jacques-Olivier Bosco (aka JOB),
Brutale ; une entrée sur la scène littéraire policière plutôt fracassante, mais j'ai été séduit par cette nana hors norme. J'avoue que j'ai un faible pour les flics borderline, et Lise Lartéguy ne se contente pas de flirter avec la ligne jaune, elle la piétine allègrement !
Afin de laisser libre cours à ses bouffées de violence en épargnant, autant que possible, les innocents, Lise Lartèguy s'efforce d'appliquer La Méthode que lui a inculquée son père ; sur le principe c'est on ne peut plus simple :
« le bien, on n'y touche pas. le mal, on peut. le mal, on le combat.
Les gens comme nous sont des gens bien. Tu souffres, tu as besoin de faire le mal, de transmettre ta souffrance.
Le mal doit combattre le mal. »
Sauf que cette chère Lise aimerait bien faire taire la Bête qui est en elle, plus facile à dire qu'à faire, surtout quand son passé refait surface.
Le bouquin alterne justement entre l'intrigue actuelle et les flashbacks qui permettent de découvrir aussi bien le passé de Lise que celui de son père et de son parrain. On comprend mieux (sans pour autant tout pardonner) les excès de Lise, et du coup le personnage gagne en profondeur (profondeur qui faisait parfois défaut dans
Brutale) et notre empathie pour elle ne peut que se renforcer au fil des pages.
JOB apporte beaucoup de soins à ses personnages… même s'il n'hésite pas à les malmener. Outre une (encore plus) forte sympathie pour Lise, j'avoue aussi avoir eu un faible pour le personnage de Linda malgré ses travers.
L'intrigue policière est elle aussi soignée et rondement menée ; à ce titre j'ai été scié en découvrant la vérité sur la mort de Boisfeuras. Encore un petit bémol (je n'irai pas jusqu'à employer le mot défaut) de
Brutale corrigé dans ce second opus, à croire que les enquêtes de Lise Lartéguy sont comme le bon vin et se bonifient avec le temps.
Il faut dire qu'en plus de son enquête, Lise va devoir faire face à l'acharnement du substitut du procureur Martignon qui semble très près de découvrir son terrible secret et ainsi briser sa carrière. Celui-ci trouvera d'ailleurs un allié inattendu en la personne d'Eric Boisfeuras, le fils de Pierre.
Enfin la plume incisive et percutante de l'auteur, associée à des chapitres courts, assure une lecture d'une grande fluidité. Difficile de lâcher ce bouquin une fois qu'il vous aura pris dans ses mailles.
Faut-il avoir lu
Brutale avant de se lancer dans
Coupable ? Je serai tenté de répondre oui même si cela n'est pas franchement impératif, ne serait-ce que pour suivre l'évolution de Lise Lartéguy et garder intacte l'intrigue du précédent roman.
En refermant le roman, j'ai eu un petit pincement au coeur à l'idée de ne peut-être plus croiser la route de Lise Lartéguy ; j'espère me tromper sur ce point, seul JOB serait en mesure d'apporter une réponse claire à ce questionnement.
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