Depuis mon énorme coup de coeur pour
Brutale en janvier, j'attendais la sortie de
Coupable avec une impatience difficilement contenue.
Rencontrer Lise Lartéguy, justicière schizophrène ultra-moderne et déstabilisante, m'avait fait l'effet d'un shoot monumental.
Une expérience littéraire hors du commun, menée à 250 km/h, dont la dernière page tournée résonna bien vite comme une sorte de manque.
Je me suis donc jetée sur
Coupable comme un camé sur sa dope afin de combler ce manque de Lise.
Quel shoot, de nouveau !
L'écriture, toujours aussi incisive et tendre à la fois, nous propulse littéralement dans l'univers torturé de l'héroïne. Chaque mot, chaque phrase déclenche des émotions. On se surprend à avoir l'oeil humide après certains passages d'une douleur infinie.
Il y a vraiment un style JOB, reconnaissable entre tous, rythmé, nerveux, sobre et moderne.
Par une alternance subtile des chapitres, l'intrigue nous permet de remonter aux origines du Mal qui ronge Lise. Les flash-back dans deux périodes différentes nous aident, comme avec des pièces de puzzle, à reconstituer peu à peu son enfance et son adolescence et à comprendre le gouffre affectif qui la sépare de sa mère. On est très vite en état de sidération en découvrant ce que furent ses jeunes années et l'influence exercée par sa « jumelle » par la suite.
Le dénouement est juste bluffant, avec une dernière scène comme un cliffhanger qui nous laisse déjà en état de manque absolu...
Je pourrais écrire des paragraphes entiers sur la manière incroyablement subtile avec laquelle l'auteur développe le personnage de Lise, mélange sulfureux et tendre à la fois de toutes les douleurs humaines physiques et psychologiques. Je préfère vous faire saliver...
Loin de simplement jouer les seconds couteaux, les personnages secondaires sont très finement construits également et apportent une forme d'humanité aux coups donnés et reçus par Lise.
J'ai particulièrement aimé découvrir qui était son père et comment il fonctionnait avec son binôme Boifeuras. Ça aussi c'est la magie du style JOB : donner vie avec une telle intensité à un personnage qui pourtant est décédé.
Et bien sûr, comme dans
Brutale, on se délecte d'une bande-son absolument déchirante, là aussi véritable label du style JOB.
Marylin Manson, ACDC, The Cure, Archive et Depeche Mode martèlent les mots de l'auteur de leur rythmique pulsatile, comme un écho à la douleur des personnages. C'est tout simplement entêtant et addictif.
Ruez-vous chez vos libraires pour découvrir ce nouvel opus époustouflant, puissant et brutal, je vous promets que vous deviendrez addict vous aussi.
Moi ? Accro au style JOB ? Je plaide bien évidemment
coupable.