Alors qu'on vit une époque d'abondance de voyages, de nomadisme 2.0, d'instagrammeurs nous abreuvant de photos des plus beaux spots du monde et que tout ça semble d'une banalité affligeante.
En 1766, pour la première fois, un Français allait entamer un tour du monde de trois longues années. Entouré de savants, Bougainville emmène son équipage à la découverte de contrées inconnues ou peu visitées jusqu'alors. Si le but du voyage revêt des intentions scientifiques, diplomatiques, il est avant tout un exploit de navigation, élevant le prestige de la marine française. Rapidement, la rigueur militaire fait place à l'émerveillement, les océans, les continents, les peuples se succèdent, l'Atlantique sud et l'Amérique du Sud livrant la beauté presque encore vierge d'une Patagonie des origines. Puis viennent les îles du Pacifique et son immensité. Là, Bougainville surpris par l'accueil, découvre une société du bonheur et du temps long à Tahiti, témoignage important, qui analysera par la suite le mythe de "l'homme bon" au contact d'une nature intact et pas encore abîmée par la civilisation moderne.
Enfin viendra la Papouasie, l'Indonésie, l'océan indien et ses îles aux eaux turquoises, l'Afrique et ses côtes sauvages.
Si le voyage resta long et éprouvant, il demeura un moment d'exception, de souvenirs inoubliables, pour ces explorateurs des lumières, car en rapportant les visions, les partages, les contacts qu'ils ont eu, ils livrent à l'occident un apport culturel unique, sur la vie d'autre peuplades et leurs moeurs accès sur un certain hédonisme. En cela, ce récit est incroyablement contemporain, délivrant un message presque philosophique et écologique, sur les rapports vis à vis de la nature, du travail, du plaisir et du vrai sens à donner à la vie.
Commenter  J’apprécie         160
Un témoignage direct d'un des plus grands explorateurs et navigateurs français de son époque. Un véritable morceau d'histoire.
Commenter  J’apprécie         140
Un témoignage direct d'un des plus grands explorateurs et navigateurs français de son époque. Un véritable morceau d'histoire.
Commenter  J’apprécie         70
«Ce n'est pas l'usage à Taïti que les hommes, uniquement occupés de la pêche et de la guerre, laissent au sexe le plus faible les travaux pénibles du ménage et de la culture. Ici une douce oisiveté est le partage des femmes, et le soin de plaire leur plus sérieuse occupation... Les femmes doivent à leurs maris une soumission entière : elles laveraient dans leur sang une infidélité commise sans l'aveu de l'époux. Son consentement, il est vrai, n'est pas difficile à obtenir, et la jalousie est ici un sentiment si étranger, que le mari est ordinairement le premier à presser sa femme de se livrer. Une fille n'éprouve à cet égard aucune gêne ; tout l'invite à suivre le penchant de son cœur ou la loi de ses sens.»
Commenter  J’apprécie         70
Découverte de terres inconnues dans un journal de bord parfois un peu trop descriptif, se voulant plus technique et marin qu'il ne le faudrait.
Le dialogue entre A et B est prétexte à bien des arguments sur des notions encore pleines d'actualité.
Par l'entretien de l'aumonier et d'Orou, par le thème de l'hospitalité, la sexualité et l'inceste sont abordés. Révolutionnaire pour un dix huitième qui, quelques temps après s'auto détruira dans la violence la plus absolue.
D'une expédition navale, une analyse sociale et ethnographique se fait sur un peuple encore considéré comme "naturel".
Commenter  J’apprécie         51