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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Géniale, une lecture captivante, jouissive.
D'abord, Bounine est un écrivain hors pair, autant pour les descriptions des paysages, de la nature que ses héros observe, autant pour les portraits qu'il dessine avec un crayon à la pointe acérée, quel régal, et enfin pour les relations sociales qu'il met en scène avec une causticité et une précision, un humour décalé, un réalisme indiscutable mais dérangeant.
Ce court roman nous plonge dans la vie des paysans russes au début du XXème siècle, les moujiks, qui seront défendus par les révolutionnaires menchéviks et bolchéviks contre les koulaks, eux petits propriétaires enrichis (!). Et les gros propriétaires dont est un des héros du livre. le portrait dressé par Bounine de ce monde des moujiks est sans concession et n'a pas trop dû plaire à la nouvelle Russie, celle d'après la révolution de 1917. Soiffards, violents, abrutis, bestiaux, ils n'ont pas grand chose pour eux. Et pourtant, Bounine réussit par un tour de plume incroyable, à nous les rendre pitoyables, donc fragiles, donc humains.
Et dans le détail, le subjonctif chez Bounine est délicieusement exquis.
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Lui qui ne voyait rien, qu'il avait dit à Tolstoï autour de sa 20 e année, lors d'une rencontre impromptue rue Arbat à Moscou, la rue des artistes, il verra bien clair pourtant à la création de ce roman quelques années plus tard, avec une lucidité que n'aurait certainement pas répudiée le maître intransigeant d'Iasnaïa Poliana (auteur de la Matinée d'un seigneur).

Plus tard, Ivan Bounine va connaître l'exil, et comme pour tous les exilés russes de cette époque, des russes blancs mais pas seulement, on ne mesurera jamais assez les ravages du déracinement que je mesure déjà par mes proches, sans ajouter l'accueil du pays qui les reçoit qui n'est jamais les bras ouverts par des politiques idéologues qui font "chier" le monde qui mériteraient cent fois d'être châtiés. Mais de ça, j'en ai déjà parlé ici, bien que cela vaille bien une messe plus qu'une bénédiction.

Alors il me vient une idée concernant l'exil dont on n'explore jamais toutes les facettes de ses effets ravageurs, douloureux, cela touche bon nombre d'exilés civils ou économiques qui laissent les parents vieillissants au pays, c'est de ceux-là dont je veux parler aujourd'hui, le jour où ces derniers se retrouvent seuls. Un jour, le téléphone ne répond pas .. et on se dit alors qu'il y a bien du chagrin qui les emporte plus vite, dans un rapport qu'on ne saurait évaluer. Bien sûr qu'il faut s'émanciper, mais comme la vie est mal faite quand viennent les vieux jours des parents. Comment penser autrement quand le fait de les voir régulièrement les apaise considérablement comme à chaque fois un évènement invisible mais au combien important; cela leur tient chaud le coeur pour quelques temps. Par contre je me demande comment peut-on voir ça si l'on n'est pas témoin soi-même de ces déconvenues rendues cruelles quand la demande se fait plus forte, au fur et à mesure que le terme de la vie se resserre ..
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