Dans son dernier roman,
Nina Bouraoui m'a retenue en otage consentant à ses mots déclarant la guerre aux violences souterraines d'une existence dans les méandres de notre monde.
Au départ de l'histoire, on se retrouve totalement recroquevillé sous le poids de la société qui lèse la liberté de parole de
Sylvie MEYER, une femme à la cinquantaine effacée qui est quittée sans préavis par son mari et exploitée, corvéable à merci, par son patron.
Puis au fur et à mesure de la lecture de ce portrait féminin, on relève progressivement notre regard en même temps que l'envie de cette femme de sortir enfin de l'anonymat de ses sentiments, de vouloir briser ses chaines, de chasser le manteau de la vulnérabilité.
Les peurs sédimentées sous une vie docile et rangée resurgissent enfin à la surface par l'érosion de la vie et bouleversent totalement la trajectoire que l'héroïne souhaite désormais gouverner selon des choix affirmés.
Tour à tour, on est asphyxié par l'évocation de la domination violente de ces mâles alpha qui utilisent leurs forces bestiales pour asservir, on a le souffle haletant devant cette volonté de résister à la soumission, on reprend sa respiration en entendant la révolte sourde qui gronde dans le coeur de cette femme déclarée morte avant son heure et on crie devant le délit libérateur....oui mais à quel prix ?
Grand roman social pour ma part, on en ressort libre !!