Les passagers du vent, tome 3 : Le comptoir de Juda

La cérémonie du passage du tropique du cancer me rappelle la cérémonie du passage du cercle polaire, là aussi une cérémonie existe .... un seau de glaçon dans l'encolure pour les heureux gagnants du concours qui a lieu pour deviner l'heure de passage exact, et un petit verre d'aquavit pour tout le monde ... le passage des lignes imaginaires nécessitent toujours une vraie cérémonie !
Après royaume de Juda ? Actuellement Ouidah ?
Ouidah, commune du Bénin,située près de Cotonou, ancien fort portugais qui a été au XVIIIe siècle l'un des principaux centres de vente et d'embarquemenf d'esclaves dans le cadre de la traite occidentale.

Le tome 3 se laisse redécouvrir ... les enjeux économiques du marché du bois d'ébène sont effrayants... comment a t on pu supporter ce commerce, comment des hommes ont pu se prêter à ces marchandages, à ces considérations sur d'autres hommes certes différents ! ... comment supporter que la considération sur un être humain soit conditionnée par la couleur de sa peau !
Nous abandonnons pour quelques temps Isa et Mary ... la brune et la rousse ... au milieu des pires dangers ... vite le tome 4.

Obligés de fuir la France, Isabeau, Mary, Hoel et John ont trouvé refuge sur la "Marie-Caroline", un navire négrier nantais.
Bientôt ils font escale au comptoir de Juda et l'aventure continue.

Après avoir situé majoritairement l'histoire des deux premiers tomes à bord d'un navire, l'action de ce troisième tome se situe à terre, au comptoir de Juda.
Seule la scène d'ouverture se situe à bord du navire et apporte d'ailleurs une touche d'humour à une histoire plutôt sombre.
Très vite Isabeau fait l'objet avec Mary d'un pari de Viaroux : il compte les mettre toutes les deux dans son lit, et pour cela il va jusqu'à empoisonner Hoel.
Isabeau trouve alors du réconfort auprès du prêtre qui, malgré la franchise de la jeune fille : "Soyez-en remercié ! Mais tant de mains suppliantes sont en vain tendues vers le ciel, que j'ai depuis longtemps cessé de croire qu'il est habité.".

Il y a beaucoup de diversités dans ce tome : dans les paysages, dans les couleurs, dans les personnages rencontrés mais aussi beaucoup d'oppositions, avec Isabeau découvrant l'Afrique et ses habitants et se faisant un ami fidèle d'Aouan.
Tout oppose ces deux personnages mais étrangement ça fonctionne et les dialogues entre les deux sont savoureux.
Mais la principale opposition réside entre les hommes et les femmes, faisant dire à Isabeau : "Le niveau du plafond de cette pièce limite, sans doute, l'élévation de vos pensées.", ou à Mary : "Toi, tu deviens con ! Et la bêtise, c'est pire que la méchanceté.".
Je reprocherai parfois des expressions trop modernes mises dans la bouche des personnages.
Certes, les femmes de François Bourgeon sont libres, modernes et féministes, mais je doute fort que de telles expressions étaient utilisées au 18è siècle.

"Le comptoir de Juda" est un troisième tome qui joue sur les oppositions le Yin et le Yang et qui introduit une touche dramatique, donnant une nouvelle dimension à cette série, alors qu'Isabeau est la première femme blanche à prendre la route d'Abomey pour plaider sa cause et sauver Hoel auprès du roi Kpëngla.
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Ce tome 3 s'ouvre avec des planches historiques, plan du fort Saint-Louis de Juda et plans du navire la Marie Caroline, L'auteur a ouvert la voie à la BD historique. On apprend toujours même en s'amusant !

Ah, on reprend la mer ! Direction l'Afrique ! Et on embarque sur un négrier mais ça on l'apprend après...

Mon avis

Un tome 3 très réussi que j'ai préféré au tome 2 car plus dépaysant et plus sérieux avec en toile de fond, l'esclavage. Mais surtout, une Isa qui mène la danse, et qui se révèle fine stratège. Encore une fois, elle vient au secours de son marin adoré. En gros, elle est incroyable. J'attends la suite avec impatience.

Bon... L'album par lequel j'ai découvert Bourgeon...
Un cadeau d'un copain, pour l'anniversaire de mes onze ans.... Blam ! Prends-toi ça dans la face ! ...
Alors j'avais pas lu ceux d'avant, et j'ai du attendre longtemps pour lire ceux d'après...(les libraires tiquaient à ma demande)... Mais j'y suis arrivée depuis non mais...

Et celui-là je l'ai lu et relu, les pages s'en décollaient... Quand je ferme les yeux en pensant à cet album, j'ai la lumière, en même temps que les visages déformés... J'ai le sourire et la rage.. Les regards blancs au fond de la cale..
J'ai "elles entrent dans le palais et il les perd..." il les perd ? "... "oui .."
J'ai des tas et des tas de cases, pour plein de raison...
Pour l'histoire, pour le trait, le dessin, la couleur la lumière, et tout tout ce que ce mélange fait remuer dedans.... fait remonter dedans....
De la Bd historique oui, de la Bd d'aventure oui.... mais pas que, tellement plus que ça.... tellement plus.

Un très bon tome! L'auteur arrive a nous faire ressentir ce climat très dur qu'est ce lui de l'Afrique à cet époque. L'ambiance est donc excellente et les personnages évoluent dans un univers qu'ils n'arrivent à contrôler qu'en s'en mettant à l'écart virtuellement, de par leur supériorité de blanc non encore remise en question. Les querelles internes chez nos héros vont bon train mais restent encore, et c'est là l'unique défaut que j'y trouve, trop brouillon, diffus. Dans un sens, c'est peut-être juste mon impatience qui fait de cette réalité un défaut! :-)

La mise en page, image et texte font un effet des plus prenant.

Vite, la suite.

Arrivés sur les iles, Isa, Mary et Tragan et les autres sont confrontés à l'esclavage....Chacun a sa position sur le sujet, et l'auteur les utilise à bon escient pour poser des questions de fond !
Les filles sont également mises à rude épreuves, car elles sont belles, et font l'objet de convoitises....
Un tome terriblement efficace, qui met nos nerfs à rude épreuve !

Après avoir réussi à quitter les côtes anglaises, rejoint les côtes françaises à Noirmoutier, et de nouveau embarqué depuis Nantes, c'est à bord de la Marie-Caroline, un navire négrier que nous retrouvons Isa et Hoel, Mary et John, et leur bébé Énora. Arrivés au Comptoir de Juda au royaume du Dahomey, ils vont se mêler à la petite colonie française dont l'activité de trafic bat son plein.
Bourgeon livre là un des meilleurs tomes de sa série. En effet, au-delà du dessin qui frôle l'excellence, c'est une sorte de pièce de théâtre sordide qui se joue sous nos yeux, mêlant les personnages qui nous sont bien connus, à une brochette de canailles plus viles les unes que les autres. le blanc et le noir ne sont pas les seules couleurs de ce récit…

Dans ce troisième tome je n'ai pas retrouvé l'ambiance si particulière du grand large qui m'avait tellement plu. Cela dit le sujet et les questions qu'on aborde dans le comptoir de Juda me plaisent particulièrement.



En effet, on aborde la question de l'esclavage et de la traite des noirs. Sans être totalement plongé dans le sujet, les prémices sont posés : on y découvre les campements français en Afrique et le choix des africains qui vont être emmené sur le bateau, sans oublier leur esclavage sur place, en Afrique.

J'aime beaucoup la façon dont Isa remet toutes ces choses acquises en question : sans qu'elle ai pour autant le point de vue que la majorité des personnes ont sur ce qu'il s'est passé, elle dit des choses très intéressantes tout comme les questions qu'elle pose. Je l'apprécie vraiment de plus en plus !

J'apprécie d'autant plus ce tome qu'il est très bien documenté, sans pour autant ressembler à une encyclopédie.



Les dessins me plaisent de plus en plus : je n'ai pas fait une seul fois attention aux visages dans ce tome-ci !

Le comptoir de Juda est un tome très agréable :)
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Ce troisième tome des passagers du vent nous emporte sur les rives du Bénin, ou plutôt du royaume du Dahomey, où l'on découvre la triste source du commerce triangulaire. Les capitaines de vaisseau ont hâte d'embarquer leur marchandise au meilleur prix, tandis que les éminences locales aspirent vainement à séduire leurs compatriotes blanches de peau...

La vision de la traite négrière présentée par François Bourgeon est loin d'être manichéenne, et donne au récit une dimension qu'il n'avait pas jusque-là, d'autant plus que le décor dans lequel il s'inscrit est minutieusement détaillé, preuve du travail de recherche entrepris par Bourgeon.

Je n'arrive malheureusement pas à me départir d'une impression de manque, d'incomplétude quant à la lecture des Passagers du vent, et je reste sur ma faim.

Dessins précis et magnifiques; l'histoire est moins palpitante.