En jetant l'ancre du navire «La Marie-Caroline» à Fort Grégory, Bourgeon entre dans le vif du sujet en abordant l'esclavagisme et les négriers à la fin du 18ème siècle. Bourgeon parvient à décrire la dureté de cet abominable commerce d'êtres humains, enchaînés et marqués comme du bétail, dans un contexte historique.
Graphiquement on retrouve ce dessin détaillé, le respect des coutumes, des vêtements, des moeurs et des décors, avec les plans annotés du «Marie-Caroline» et du Fort Grégory en début d'album. Même les dernières phrases de ce tome, sans manquer d'humour, vont contribuer à l'authenticité de ce merveilleux voyage.
Isa, Mary, Hoel et John se retrouvent dans des situations délicates et pleines de rebondissements, au milieu d'une aventure africaine mêlant amour, barbarie, sensualité, trahison et exotisme. Les nouveaux personnages sont à nouveau d'une authenticité surprenante, avec une mention spéciale pour l'abbé qui a su me séduire en même temps qu'Isa.
Et si dans ce troisième tome, les trois principaux dirigeants du Fort ne se préoccupent que de leur richesse personnelle et de la séduction acharnée d'Isa et de Mary, la vraie richesse se trouve dans les planches et c'est surtout le lecteur qui s'en retrouve séduit.
Même si le fond est révoltant, la narration est d'une justesse et d'une finesse incroyable et le dessin d'une beauté étonnante. Quand la barbarie est décrite par un poète et grand artiste d'une manière aussi grandiose et authentique, le lecteur se retrouve au milieu d'un série culte à grande valeur didactique.
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