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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
A bord du négrier La Marie-Caroline, nous suivons une nouvelle fois les pérégrinations de nos quatre protagonistes Isa, Hoel, Mary et John. Mais ne vous y fiez pas, les aventures de ce troisième volet se passeront sur terre et non en mer.

Cette terre, c'est celle, brûlante et sauvage, de l'Afrique. La Marie-Caroline fait escale au comptoir du Juda que l'on situe dans l'actuel Bénin pour faire « le plein » d'esclaves. Nous sommes au coeur du commerce triangulaire. Logés par les « administrateurs » français du comptoir, nos « passagers du vent » vont connaître la chaleur qui altère la raison sans désaltérer la soif ; la cruauté apparentée à la justice ; la misogynie la plus méprisable (Isa sera l'enjeu d'un pari qui dégénèrera en drame) et la noirceur d'âme des colons à la peau blanche.

François Bourgeon, de son trait précis et acéré, sait rendre une fois encore palpable une ambiance oppressante et prégnante. Pour un peu, on sentirait nous aussi la brûlure du soleil immuablement zénithal et on perdrait peu à peu le sens des réalités…
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Et voilà encore un tome des Passagers avalés d'un seul coup de gueule, comme le ferait un boa avec sa proie.

Le navire négrier « Marie Caroline » transporte Isa, Hoel, Mary et son anglais de compagnon sur les côtes du Dahomey, futur Bénin. le commandant du navire souhaite acquérir de la « bonne marchandise » auprès du roi local et nos héros vont devoir au fort français Saint Louis de Grégoy attendre le temps des transactions. Ils n'ont pas le temps de s'ennuyer. Les filles font immédiatement l'objet d'un pari de la part des nobles colons du fort ; il s'agit de les emballer toutes deux. Mais le malheureux candidat Estienne de Viaroux qui doit s'y coller se heurte à deux os difficiles à ronger. Furax, Viaroux emploie des méthodes qui deviennent dangereuses ; le sang coule et Isa rend coup pour coup avec sa ruse habituelle. Elle en profite pour plaquer tous ces généreux esclavagistes qui voient dans ce commerce bénéfice de bon aloi. Elle est décidément la tête pensante de la bande.

L'aventure quitte donc un instant la mer pour l'Afrique occidentale. Tout dans l'histoire est délicieux, depuis le détail des tractations et des jeux de pouvoir entre les européens et le roi du Dahomey jusqu'aux machinations d'Isa qui essaie de sauver Hoel de son dramatique sort, en passant par les notes d'humour cruel permanentes et le réalisme de la description d'un temps où l'esclavage des noirs était dans l'ordre de la nature.

Délicieux dis-je ? Voire ! Il y a aussi le choc. Un instant on débat sur la morale de l'esclavage entre gens civilisés, et puis ce dessin : une pièce surpeuplée, suffocante, femmes noires presque nues enchainées par le cou à des poteaux, gamins nus partout, moustiques, miasmes. Insupportable et révoltante vision.

Bourgeon ne cherche pas à nous épargner l'horreur. Il ne dessine pas pour ne rien dire. C'est un cri humaniste qu'il porte au travers d'Isa qui porte en elle les conceptions d'une femme européenne de notre siècle. En écoutant attentivement, je suis sûr qu'on aurait pu entendre l'héroïne s'écrier « Je suis Charlie » en janvier dernier.

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Plus j'avance dans cette série, plus je l'apprécie. Il faut dire que les auteurs s'améliorent de tome en tome, alors même que le 1er volet était déjà excellent. L'histoire est de plus en plus prenante et devient carrément addictive. Les personnages sont de plus en plus intéressants. On retrouve Isa telle qu'on l'aime, combattive et audacieuse. Mary prend un peu d'épaisseur dans ce tome au fur et à mesure qu'elle découvre la dureté du monde. Il faut dire que dans ce 3ème volume, on s'intéresse de près à la traite négrière et certains passages sont très durs.
Les seconds rôles ne sont pas en reste et constituent une bien belle galerie. Ainsi on rencontre le formidable Aouan, j'ai adoré ce personnage de caractère. Et j'ai adoré détesté Viaroux. Un bon méchant c'est important dans une histoire et Viaroux est un très bon méchant, totalement abject sous un aspect bien lisse et propre.

De tome en tome, « les passagers du vent » est en train de s'imposer à moi comme une de mes séries préférées.
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Accostage au Dahomey, trafic de bois d'ébène, moiteurs et touffeurs tropicales...

Le commerce triangulaire montre son vrai visage: du côté du roi du Dahomey: tortures, violences, insupportables, têtes coupées, fourmis grouillantes...mais du côté des marins français, habilités à ce type de commerce: cynisme, cruauté et perversion qui ne laissent rien à envier aux potentats locaux..

Dans le microcosme colonial, l'arrivée de la belle Isa fait l'effet d'une bombe: ce ne sont que paris sordides pour "accrocher" la jeune femme au palmarès de leurs conquêtes...ou de leurs viols...Mais c'est sans compter avec l'intelligence vengeresse d'Isa..

Qui s'y frotte, s'y pique!.

"M'âme Isa" fait aussi la conquête d'un magnifique noir , Aouan, qui lui tient la dragée haute: "Femmes blanches pas bien belles...M'âme Isa pas bien belle.." mais qui la protège et l'aime sans en convenir! Un beau personnage!

La saga gagne en cruauté et en épaisseur: les personnages , lentement, se trempent ou se dégradent...Folie chez Smolett, futilité chez Mary, réalisme un peu borné chez Hoël...Lucidité et solitude chez Isa...L'esclavage est un baptême du feu...
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Nous sommes maintenant en Afrique et nos héros se trouvent confrontés à une société bien différente de celles qu'ils connaissaient jusqu'alors.
Les appâts de ces dames les mènent au centre d'une sordide et sanglante machination dont Hoel fait les frais.
Le récit est toujours fort noir et magnifiquement mené. Les personnages sont toujours aussi intéressants et si certains s'affirment en terres africaines d'autres perdent petit à petit le sens commun.
Un des éléments principaux de ce récit, la traite des esclaves, est admirablement documentée et débattue avec les arguments (parfois effrayants à nos yeux) de l'époque dont certains sont d'une actualité édifiante.
Le dessin est toujours aussi bon, avec, dans cet épisode, des paysages africains à couper le souffle.
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Devant fuir la France nos compagnons partent sur le Marie Caroline qui les mènent tout droit en Afrique, pour aller chercher le bois d'ébène. Mais c'est sans compter sur Isa qui est révoltée par ce commerce.

L'Afrique est une terre difficile et de nouvelles aventures attendent nos héros sur ce sol aride.
Les dessins sont toujours une pures merveilles... je n'oublie bien sûr pas l'histoire qui montrent encore une fois de façon magistrale les déboires de cette époque aussi bien vis à vis des femmes que dans l'oppression des peuples africains
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C'est certainement ce tome de la série qui fut le premier à beaucoup me marqué lors de ma première lecture adolescente.
Ici, tout est présenté sur le commerce de l'esclavage, la "politique" avec le Roi local et les relations entre Français et Anglais (en guerre dans le reste du monde).
C'est rude, c'est moite de la chaleur qui tombe sur les occidentaux, c'est un choc des cultures.
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Et voilà le troisième tome de cette superbe série avalée à vitesse grand V. Il est tellement plus riche que les deux autres tomes, que je trouvais déjà très bon. Mais oh combien plus révoltant... c'est que l'esclavage nous est montré avec des dessins à couper le souffle. Âmes sensibles s'abstenir. Je regrette de ne pas avoir déjà sous la main le 4e. Vraiment une belle découverte !
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Obligés de fuir la France, Isabeau, Mary, Hoel et John ont trouvé refuge sur la "Marie-Caroline", un navire négrier nantais.
Bientôt ils font escale au comptoir de Juda et l'aventure continue.

Après avoir situé majoritairement l'histoire des deux premiers tomes à bord d'un navire, l'action de ce troisième tome se situe à terre, au comptoir de Juda.
Seule la scène d'ouverture se situe à bord du navire et apporte d'ailleurs une touche d'humour à une histoire plutôt sombre.
Très vite Isabeau fait l'objet avec Mary d'un pari de Viaroux : il compte les mettre toutes les deux dans son lit, et pour cela il va jusqu'à empoisonner Hoel.
Isabeau trouve alors du réconfort auprès du prêtre qui, malgré la franchise de la jeune fille : "Soyez-en remercié ! Mais tant de mains suppliantes sont en vain tendues vers le ciel, que j'ai depuis longtemps cessé de croire qu'il est habité.".

Il y a beaucoup de diversités dans ce tome : dans les paysages, dans les couleurs, dans les personnages rencontrés mais aussi beaucoup d'oppositions, avec Isabeau découvrant l'Afrique et ses habitants et se faisant un ami fidèle d'Aouan.
Tout oppose ces deux personnages mais étrangement ça fonctionne et les dialogues entre les deux sont savoureux.
Mais la principale opposition réside entre les hommes et les femmes, faisant dire à Isabeau : "Le niveau du plafond de cette pièce limite, sans doute, l'élévation de vos pensées.", ou à Mary : "Toi, tu deviens con ! Et la bêtise, c'est pire que la méchanceté.".
Je reprocherai parfois des expressions trop modernes mises dans la bouche des personnages.
Certes, les femmes de François Bourgeon sont libres, modernes et féministes, mais je doute fort que de telles expressions étaient utilisées au 18è siècle.

"Le comptoir de Juda" est un troisième tome qui joue sur les oppositions le Yin et le Yang et qui introduit une touche dramatique, donnant une nouvelle dimension à cette série, alors qu'Isabeau est la première femme blanche à prendre la route d'Abomey pour plaider sa cause et sauver Hoel auprès du roi Kpëngla.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Bon... L'album par lequel j'ai découvert Bourgeon...
Un cadeau d'un copain, pour l'anniversaire de mes onze ans.... Blam ! Prends-toi ça dans la face ! ...
Alors j'avais pas lu ceux d'avant, et j'ai du attendre longtemps pour lire ceux d'après...(les libraires tiquaient à ma demande)... Mais j'y suis arrivée depuis non mais...

Et celui-là je l'ai lu et relu, les pages s'en décollaient... Quand je ferme les yeux en pensant à cet album, j'ai la lumière, en même temps que les visages déformés... J'ai le sourire et la rage.. Les regards blancs au fond de la cale..
J'ai "elles entrent dans le palais et il les perd..." il les perd ? "... "oui .."
J'ai des tas et des tas de cases, pour plein de raison...
Pour l'histoire, pour le trait, le dessin, la couleur la lumière, et tout tout ce que ce mélange fait remuer dedans.... fait remonter dedans....
De la Bd historique oui, de la Bd d'aventure oui.... mais pas que, tellement plus que ça.... tellement plus.
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