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Citations sur Le Disciple (86)

Il se plongeait dans la contemplation des idées avec une sorte de vertige, il les sentait avec tout son être, en sorte que ce bonhomme assis à sa table, servi par la vieille bonne qui cuisinait à côté, dans un bureau garni de rayonnages encombrés, la mine chétive, les pieds dans sa chancelière, le torse pris dans un paletot râpé, participait en imagination au labeur infini de l'univers. Il vivait la vie de toutes les créatures. Il revêtait toutes les formes, sommeillant avec le minéral, végétant avec la plante, s'animant avec les bêtes rudimentaires, se compliquant avec les organismes supérieurs, homme enfin et s'épanouissant dans les amplitudes d'un esprit capable de refléter le vaste monde. Ce sont ces délices des idées générales, analogues à celles de l'opium, qui rendent ces songeurs indifférents aux menus accidents du monde extérieur, et aussi, pourquoi ne pas le dire ? presque absolument étrangers aux affections ordinaires de la vie. [...]. Et si bizarre que doive paraître une telle conclusion après une telle esquisse, il était heureux. (p.77/78)
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(...) la plupart des êtres n'ont de sentiment que par imitation; abandonnés à la simple nature, l'amour, par exemple, ne serait pour eux, comme pour les animaux, qu'un instinct sensuel, aussitôt dissipé qu'assouvi.
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Chez un pauvre petit collégien d'un lycée de province qui trottait, son cartable sous le bras, les mains cuisantes d'engelures, les pieds gourds dans ses galoches, par les rues glacées de sa ville de montagnes, l'hiver, ce n'était qu'un obscur et douloureux instinct.
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Un sentiment naît, grandit, s'épanouit, se dessèche comme une plante, par une évolution parfois ralentie, parfois rapide, toujours inconsciente. (p. 163)
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Le hasard voulut que je rencontrasse, au commencement de ma troisième, quelques échantillons de la poésie moderne dans le livre d’auteurs français qui devait servir aux récitations de l’année. Il y avait là des fragments de Lamartine, une dizaine de pièces de Hugo, les Stances à la Malibran d’Alfred de Musset, quelques morceaux de Sainte-Beuve et de Leconte de Lisle. Ces pages, deux cents environ, me suffirent pour apprécier la différence absolue d’inspiration entre les modernes et les maîtres anciens, comme on apprécie la différence d’arome entre un bouquet de roses et un bouquet de lilas, les yeux fermés.

Chapitre IV. Confession d'un homme
&. II. Mon milieu
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Il y avait juste quatorze ans que M. Sixte, au lendemain de la guerre, était venu s’établir dans une des maisons de la rue Guy-de-la-Brosse, dont tous les indigènes le connaissaient aujourd’hui. C’était, à cette époque déjà lointaine, un homme de trente-quatre ans, chez lequel toute physionomie de jeunesse était comme détruite par une si complète absorption de l’esprit dans les idées, que ce visage rasé n’avait plus ni âge ni profession. (...)
Un front haut et fuyant, une bouche avancée et volontaire avec des lèvres minces, un teint bilieux, des yeux malades d’avoir trop lu, et cachés sous des lunettes noires, un corps grêle avec de gros os, uniformément vêtu d’une longue redingote en drap pelucheux l’hiver, en drap mince l’été, des souliers noués de cordons, des cheveux trop longs, prématurément presque tout blancs et très fins sous un de ces chapeaux dits gibus qui se plient par une mécanique et se déforment aussitôt, – voilà sous quelles apparences se présentait ce savant, dont toutes les actions furent dès le premier mois aussi méticuleusement réglées que celles d’un ecclésiastique.

Chapitre I. Un philosophe moderne
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(...) j’étouffe de remords. J’ai besoin d’être compris, consolé, aimé ; qu’une voix me plaigne et me dise des paroles qui dissipent les fantômes.

Chapitre 4. Confession d'un homme
&. VII. Conclusion
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Je sais que c’est horrible, mon cher maître, ce que je dis là, mais je ne serais pas digne d’être votre élève si je ne vous donnais ce document aussi sur l’arrière-fond de mon cœur.

Chapitre IV. Confession d'un homme
&. III. Transplantation
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(...) et j’arrive maintenant à l’exposé d’un drame qui n’aurait pas de sens si je ne vous avais pas fait entrer d’abord dans l’intime de ma pensée et de sa formation.

Chapitre IV. Confession d'un homme
&. II. Mon milieu
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La science d’aujourd’hui, la sincère, la modeste, reconnaît qu’au terme de son analyse s’étend le domaine de l’Inconnaissable. Le vieux Littré, qui fut presque un saint, a magnifiquement parlé de cet océan de mystère qui bat notre rivage, que nous voyons devant nous, réel, et pour lequel nous n’avons ni barque ni voile. À ceux qui te diront que derrière cet océan de mystère il y a le vide, l’abîme du noir et de la mort, aie le courage de répondre : « Vous ne le savez pas… »

A un jeune homme
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