Citations sur Loup y es-tu ? (24)
Je sais par expérience que l’opposition frontale, même si elle soulage à court terme, ne mène à rien. Je sais aussi qu’à force de concessions, on finit par oublier ses propres valeurs.
Non. Je ne regrette pas d’avoir dit la vérité. Les non-dits, ça ne mène à rien si ce n’est à la rancœur et à la colère.
(page 137)
Le nombre d’animaux sauvages condamnés à mort juste parce qu’ils sont apprivoisés est hallucinant. Et c’est toujours la même histoire : renard, sanglier, chevreuil, ils sont recueillis blessés, vivent leur vie aux côtés de celui ou celle qui les a sauvés ; et puis un jour, les autorités découvrent leur existence au détour d’une indiscrétion des voisins ou d’une dénonciation et les condamnent à mort. Pour punir leurs humains, hors la loi d’avoir été humains, justement. De s’être montrés coupables de sensibilité et d’attachement. C’est dégueulasse. Absurde.
(page 103)
Je comprends qu’il vient de me dévoiler l’origine de cette première blessure ; Une blessure qui l’a affaibli avant que la voiture ne le percute.
Je soupire. J’ai mal pour lui. J’ai mal pour moi.
Je ne sais pas comment dire… J’ai mal à l’humain, surtout. Quand est-ce qu’on arrêtera de détruire au lieu d’apprendre à aimer ? Quand est-ce qu’on arrêtera de détruire au lieu d’apprendre à partager ?
Il y a une Clara qui n’est ni défaitiste ni blasée, capable de voir la beauté autour d’elle, capable de croire en ses rêves et de prendre le risque de les rendre possibles.
Dreamer (nom qu'elle a donné au loup) serait-il venu jusqu’à moi, sinon ? Il a réveillé en moi l’envie de vivre et de partager, d’avoir confiance en l’autre et surtout d’avoir foi en moi.
(page 112)
Régulation, tu parles ! Comme si les six cents pauvres loups qui vivent dans ce pays étaient une menace ! Quant au reste, me dis pas que les blaireaux et les renards font plus de dégâts que Lubrizol ou les autres usines qui crament ou polluent !
(page 46)
On est dans une vallée paumée, en France. Je n’ai ni flingue à la ceinture ni cigarillo au coin des lèvres. Je ne suis pas ici pour régler mes comptes avec de vieux ennemis ou venger un fiancé/père/frère assassiné. Je suis là parce que je n’ai nulle part où aller.
(page 9)
Des louvetiers. Des tueurs. L’organisation date de Charlemagne, t’imagines ? Le but, l’éradication totale des loups. Sur le Net, tu lis qu’aujourd’hui, ils sont là pour éliminer les nuisibles et réguler la population… Régulation, tu parles ! Comme si les six cents pauvres loups qui vivent dans ce pays étaient une menace ! Quant au reste, me dis pas que les blaireaux et les renards font plus de mal que Lubrizol ou les autres usines qui crament ou polluent !
Une femme au regard délavé, au nez court et droit, nous accueille avec un immense sourire malgré ses cernes et son air fatigué.
(page 25)
Depuis que je suis arrivée ici, je me sens connectée aux loups. J’écoute leurs chants. Je rêve d’eux. Pourtant, au lieu de proposer des solutions et un peu d’aide à Ari, déterminé à tout faire pour qu’on les laisse en paix – et surtout en vie ! - je préfère détourner la tête et regarder mes pieds. Je me fais penser à ces passagers dans le RER ou le métro qui plongent le nez dans leur portable quand une fille se fait harceler ou quand un jeune se fait serrer par la police, juste parce qu’il n’a pas la bonne couleur de peau et porte un sweat à capuche .