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4,35

sur 1174 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai accompagné Xavier à la lisière du chemin des âmes... Je les ai entendues murmurer leur ravage à son oreille, j'ai tremblé avec lui dans le fracas des armes, tellement fort qu'il en est devenu sourd. J'ai souffert avec lui. J'ai été dévastée devant la folie meurtrière d'Elijah, son ami. J'ai regretté le Canada, ses forêts sombres et ses animaux sauvages, la liberté de Niska, sa tante qui l'avait pris sous son aile.
Et Niska, justement, je l'ai admirée pour sa façon de vivre, libre et sauvage ; pour son refus de la Mort. Force de vie, elle est l'incarnation de la Déesse-mère qui fait fructifier ses petits et leur donne le courage de continuer.
La guerre des tranchées, en Belgique et dans la Somme, couplée à la chasse à l'orignal et à la magie de la religion des Indiens, forme un mélange détonant, hymne à la vie et à la mort.
Mais cessons d'évoquer cette histoire, car « évoquer sa mémoire ne ferait qu'inviter la tristesse et la tristesse, par ici, monte aussi vite que la pluie dans les tranchées, jusqu'à tout noyer. »

Ce roman, je l'ai donc aimé, mais pour ma survie, je suis contente de l'avoir refermé, il m'emportait trop loin et trop longtemps à la lisière de l'enfer.
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Peut-on trouver magnifique un ouvrage dont on n'a pas aimé la lecture ? Cette question peut sembler un peu étrange, mais elle a tourné en boucle dans ma tête durant ma lecture et reste sans réponse après avoir achevé « le chemin des âmes ».

Le sujet est dur : quelques temps après la fin de la Première Guerre mondiale, Niska, une vieille Indienne du Canada, vient chercher Elijah Whiskeyjack, le meilleur ami de son neveu Xavier à la gare, avec lequel il s'était engagé volontairement. Elijah est le seul survivant des deux. Quelle n'est donc pas sa surprise quand c'est en fait Xavier qui surgit, mais un Xavier qui n'est plus que le reflet de ce qu'il était avant la guerre : un être brisé, délirant à cause du choc post-traumatique et de la morphine dont il est devenu dépendant. Durant les trois jours pendant lesquels le roman se déroule, et qui est la durée de leur voyage pour revenir au campement de Niska, celle-ci va tenter de faire revenir Xavier du chemin des âmes, soit de cet autre monde menant vers la mort dénommé ainsi par les Indiens, en lui racontant des épisodes de sa vie. Lesquels alternent avec les souvenirs de la guerre de Xavier, dans lesquels Elijah joue souvent le premier rôle. Rien du vrai visage de cette guerre n'est épargné au lecteur, aucune description sordide, aucun détail de la boucherie quotidienne, où l'on finit par ne plus prendre la peine de connaître ses compagnons d'infortune, puisque de toute façon ils sont appelés à mourir rapidement. On ne regrette ainsi pas un inconnu…

La langue est très belle, d'une poésie rare, étant donné le sujet, et l'histoire chargée de symboles. le chemin des âmes est celui de la Première Guerre mondiale, où deux jeunes Indiens naïfs vont perdre leur innocence au point de ne plus savoir distinguer entre ce qui relève de la normalité (si tant est que cette notion existe encore en pleine guerre) de la barbarie. Mais le chemin des âmes peut être aussi ce Canada du début du XXe siècle dans lequel évolue difficilement Niska, qui ne demandait rien d'autre que de pouvoir continuer à vivre selon ses rites et ses traditions indiens, chose désormais impossible à partir du moment où les colons blancs ont pris le dessus et imposé leur règles.

Niska et Xavier sont ainsi deux survivant d'un monde qui n'existe plus, et qui sont donc prisonniers de leurs souvenirs. Deux survivants de leur propre monde auquel le lecteur n'a pas accès : beaucoup de mots cree sont employés sans être traduits, obligeant ce dernier à en déduire le sens. Jolie et ingénieuse manière peut-être de faire ressentir au lecteur ce que c'est que de se heurter à l'inconnu sans mode d'emploi ?

Un roman riche, donc, d'une profondeur littéraire à laquelle j'ai été sensible. En revanche, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, ni à me sentir concernée par l'histoire. Quelle injustice…
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Deux voix dans ce roman , celle de ' Neveu ' ou Xavier , jeune Amérindien qui s'est enrôlé avec son ami Elijah et celle de Niska , vieille indienne , guérisseuse , un peu sorcière , qui vit encore à l'ancienne , dans les bois , loin de toute civilisation .
C'est l'histoire de leurs retrouvailles , inespérées , chacun croyait l'autre mort .
Niska va raconter sa vie , la vie des Indiens Crees à l'arrivée des ' blancs ' avec tous les bouleversements qui ont suivi , cette histoire , elle la raconte à son neveu , pour qu'il échappe à la mort , en effet il est revenu gravement blessé de la grande guerre , a perdu une jambe et est devenu dépendant de la Morphine , elle va essayer de le faire revenir chez les vivants .Niska a un don , c'est elle qui est chargée de lutter contre les Wendigo ; il s'agit d' Indiens qui ont mangé un être humain , elle tient ce 'don ' de son père et est gardienne des traditions . Elle raconte que c'est elle qui doit donner la mort à ceux qui ont mangé un de leur semblable . Elle va tomber amoureuse d'un homme blanc mais sera trahie .
Elle refusera toute sa vie de vivre parmi les ' blancs ' mais elle sera rejetée aussi par les Indiens qui ont rejoint la civilisation , qui se sont christianisés , pour eux aussi , elle est une sauvage , une barbare .
Elle est objective , montre que les Indiens sont aussi parfois bien cruels .
Son neveu , lui va raconter ' sa ' guerre , les Indiens étaient reconnus pour être des chasseurs experts , ils ont calmes , patients , ont l'habitude de marcher dans la boue pendant les périodes de chasse , à la guerre , ils font des soldats souvent remarqués pour leurs qualités , la seule différence c'est qu'ici le gibier , c'est l'ennemi . C'est ce qui fait froid dans le dos , Elijah , l'ami d'enfance de Xavier sera vite répéré par ses sup"rieurs car il est un tireur d'élite hors-pair , ses qualités d' Amérindien vont faire de lui un soldat exemplaire mais Elijah va malheureusement découvrir la 'Morphine ' et sa dépendance terrible , il va finir par devenir fou , il tuer des Allemands , de plus en plus nombreux , il va les traquer dans leur sommeil , jusqu'à commettre l'irréparable .
Xavier se rend compte de la folie de son ami ,de sa déchéance , il est impuissant devant les actes de plus en plus insensés , barbares de son aami , jamais celui-ci n'aurait dû connaître la guerre , d'abord , il se bat pour être reconnu , pour être célèbre , puis par plaisir , à ce moment , il est pris dans un engrenage terrible , qui rien ne peut endiguer .
Voilà pour moi , où le bât bleses car trop c'est trop , ces pages de violence qui rien ne peut justifier m'ont hantée , pour moi , malgré le talent de conteur indéniable de l'auteur , ce ne sera pas un coup de coeur .
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La vieille Niska, indienne Cree, surmonte son appréhension des « wenistikoshiw », les hommes blancs, pour aller chercher le meilleur ami de son neveu de retour de la guerre dans laquelle ils se sont engagés tous les deux volontairement.
Ce n'est pas Elijah qui débarque du train mais bien Xavier, mutilé, qui n'est plus que l'ombre de lui-même. Ils vont remonter la rivière durant plusieurs jours afin de rentrer chez eux, au coeur de la forêt.
Niska, pour maintenir Neveu en vie, lui raconte le passé de son peuple jusqu'à l'arrivée des colonisateurs blanc. Xavier gisant au fond du canoé, entre sommeil et délire, se remémore les années passées dans les tranchées françaises, où Elijah et lui vont officier comme tireurs d'élite, où leur amitié va être mise à rude épreuve dans l'horreur des combats de la 1ère guerre mondiale.
Si j'ai beaucoup apprécié les récits de Niska, la vieille chamane, les croyances, la vie avant, la confrontation avec les blancs, si l'évolution du rapport entre les deux amis est bien restituée, j'ai trouvé malgré tout que le récit des combats menés par Xavier et Elijah bien répétitif.
Je ne me suis pas ennuyée pour autant puisque je suis allée au bout de ma lecture
Je remercie @Gwen21 et @Sevlipp qui m'ont offert cette lecture lors du challenge Pavés 2023.
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1919. Xavier Bird, jeune Amérindien, rentre au Canada, après avoir passé quatre années dans l'enfer des tranchées de la Somme. Il rentre seul : son ami d'enfance, Elijah, avec lequel il s'était engagé comme tireur d'élite est mort.
Niska, sa tante, vieille indienne Cree, l'attend à Toronto, sur le quai de la gare, afin de le ramener, en canoë.
La remontée du fleuve, jusqu'au Nord de l'Ontario, durera trois jours : trois jours au cours desquels Xavier, malade, infirme et dépendant de la morphine, erre entre le monde des vivants et celui des morts. Trois jours au cours desquels Niska cherchera à maintenir Xavier en vie afin de le sauver – car la guerre a lacéré son amitié avec Elijah et broyé leurs destinées - pour le ramener sur « le chemin des âmes ».

Récit à deux voix : deux voix qui s'entrecroisent : - celle de Xavier, de retour de la guerre, qui nous confie son incompréhension, son impuissance, sa peur, devant l'horreur des combats et la folie des hommes ;
- celle de Niska qui nous révèle les croyances et coutumes ancestrales d'une nation amérindienne chasseresse, et nomade ; nation, dont le refus d'une assimilation et d'une sédentarisation dans des réserves, est perçu avec dédain, curiosité, peur…

Bref, une histoire poignante qui nous montre à la fois la fragilité et la force des hommes capables du Pire comme du Meilleur.
Une réflexion sur notre propre humanité, ce qui la menace, ce qui peut nous la faire perdre.
Une réflexion aussi sur la Renaissance Cree et la conduite vers le Chemin des Âmes ; car, sinon, comment guérir de l'Enfer quand on n'est plus qu'un fantôme brisé dans son âme ?
Enfin, une réflexion sur l'engagement des amérindiens, de l'ethnie Cree, aux côtés des britanniques et des français dans les tranchées de la Grande Guerre et l'utilisation de leurs qualités de chasseurs et de guetteurs pour frapper dans le camp ennemi.
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Jamais je ne me serais arrêtée dessus, si ce bouquin ne m'avait pas été suggéré par mon club de lecture (que vous pouvez rejoindre quand vous le voulez).
Des indiens canadiens dans le nord de la France pendant la première guerre mondiale.... cela avait de quoi me laisser sceptique..
Il s'agit de Flashback entre Xavier soldat qui a vécu des horreurs sans nom et de Niska une vieille amérindienne qui raconte son histoire depuis son adolescence. Entre magie, croyances, racisme, attentes interminables sur le front, soif de sang, acte sans foi ni loi .... je reste indécise : incapable de vous dire si j'ai aimé ou non.
Parce que je me suis perdue dans la lecture, je devais revenir un peu en arrière régulièrement pour me retrouver dans les flashback.
Parce que le ton était trop léger pour raconter de telles horreurs.
Mais aussi parce que les amérindiens combattants de la première guerre mondiale n'est pas un sujet tant exploité.
Parce que l'histoire des guerres et les témoignages romancés sur fond de vérité permettent de toucher un public plus large.
Peut être que ce n'était pas le moment pour moi pour adhérer à 100% à ce livre.. je le recommencerai certainement un jour car je suis certaine d'être passée à côté.
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Un bon roman, alternant entre le retour à la vie civile du héros blessé (un amérindien du Canada), et ses souvenirs de champ de bataille sur le front de l'Ouest. J'ai été d'ailleurs davantage intéressé par ses aventures de guerre (notamment en tant que sniper) que par ce long, long, et parfois longuet cheminement en pirogue pour rentrer au bercail, qui débouche sur une révélation qu'on a devinée depuis un moment.
Le camarade rendu fou par la guerre m'a fortement rappelé le personnage de Brad Pitt dans Légendes d'Automne.
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La guerre de 14 : 18 sur 20
J'avais rangé Un Long Dimanche de Fiançailles à côté de Madame Bovary, dans le tout petit coin "livres pas finis" de ma bibliothèque.
J'ai tenté à nouveau le thème de la guerre de 14 avec celui-ci et cette fois ci je ne suis pas déçue.
Oui je suis une femme et non je n'ai pas vraiment de fascination pour les uniformes, ni pour les récits de combats glorieux. Mais Joseph Boyden réussi à nous embarquer dans les tranchées, dans la gadoue et l'horreur, sans concession, sans s'apitoyer ni décrire à outrance les blessés et les morts.

On suit 2 amis indiens, venus du Canada pour sauver la terre des blancs européens et combattant pour la survie, physique mais aussi et surtout psychique.
Mais il n'y a pas que des combats. Il y a aussi la mort de l'innocence, de la simplicité.
Le narrateur l'un des 2 amis, est revenu au pays auprès de sa tante et seule parente. Récit croisé de la vieille femme indienne qui lutte pour 2, et du jeune homme désabusé qui après avoir lutté pour 2 avec son ami, ne sait même plus s'il va trouver la force de lutter pour lui seul. le ton est un peu mélancolique, sent les feuilles mortes qui craquent sous les pas et glisse sur l'eau comme le canoë qui les ramènent à la nature.

Alors, faut-il le lire ? Oui, même et surtout si vous êtes pacifiste et/ou une femme. Par contre, ne prévoyez pas de fou rire. C'est beau et triste, comme un concerto de Tchaikovski.
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Il est indéniable que l'écrivain Joseph Boyden a une grande capacité à nous plonger dans le monde des protagonistes de ce roman. Excellente composition !
Cela dit, en tant que femme, je me pose la question s'il y a des livres féminins et masculins. J'aimerais ne pas le penser, mais je dois avouer que les récits de combat répétitifs m'ont plutôt ennuyé. Pourtant j'ai voulu le lire jusqu'au bout, sans en éprouver le plaisir, mais la curiosité de connaître le sort de Xavier et Elija.
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Joseph Boyden nous emmène, avec "Le chemin des âmes", au coeur des tranchées du Nord de la France, louvoyer entre les obus et les tirs allemands. C'est à la suite d'un bataillon canadien que nous entamons ce funeste et périlleux voyage, plus précisément en compagnie de Xavier et Elijah, duo inséparable d'indiens Cree.

C'est pourtant seul que Xavier rentre d'Europe, squelettique, dépressif, amputé d'une jambe et morphinomane. Avec une immense surprise, il retrouve sa tante Niska, qu'il croyait décédée, à son arrivée à la gare de sa région natale... et la surprise est partagée puisque Niska attendait Elijah, dont un courrier lui avait annoncé le retour, en même temps que la mort de son neveu.

C'est dans son canoë qu'elle embarque ce dernier pour une remontée au fil de la rivière qui les ramènera chez eux. Consciente que Xavier est très malade, et que ses blessures les plus graves ne sont pas physiologiques, elle entreprend de le soigner par la "médecine du conte", l'abreuvant du récit de souvenirs antérieurs à la naissance du jeune homme, ou se remémorant des épisodes de leur existence commune.

Niska est l'une des rares indiennes qui, refusant toute compromission avec le monde des hommes blancs, a continué de mener une vie solitaire dans la forêt, perpétuant les coutumes ancestrales de son clan. Fille d'un sorcier tueur de Windigos (indiens acculés par la faim, ayant succombé à la tentation du cannibalisme, et donc définitivement perdus pour la communauté), dont elle a hérité du don pour prévoir l'avenir, elle a enseigné à Xavier, qu'elle a extirpé des griffes des bonnes soeurs qui tentaient de lui inculquer l'anglais à coups de trique, l'art de la chasse. Ce dernier l'a ensuite transmis à Elijah. Les deux garçons, liés par une amitié fusionnelle, sont devenus maîtres dans l'art du camouflage et de la traque, et d'imbattables tireurs. Talents qui vont leur permettre, au sein du bataillon où ils se sont volontairement engagés, de se distinguer.

La relation des souvenirs de Niska est entrecoupée par les immersions de Xavier dans le cauchemar de la guerre. le temps de leur remontée vers leur foyer, plongé dans la brume de délires entretenus par la morphine, il revit les étapes de son baptême du feu... les longs mois passés dans la boue et le chaos, imprégné de l'odeur de charogne, gagné par une surdité grandissante, la culpabilité qui vous ronge, et cet espèce d'hébétement moral provoqué par le piétinement de toute valeur humaine... la nostalgie du pays, de plus en plus pressante, la mort devenue banalité... et au milieu de cet enfer, l'exaltation d'Elijah, galvanisé par la liberté que lui offre la guerre, celle de tuer, et d'accéder à une reconnaissance qu'il n'aurait jamais pu espérer en d'autres temps, d'autres lieux. Elijah le fanfaron, qui acquiert par sa faconde, son assurance et surtout la précision de ses tirs une réputation qui dépasse bientôt le simple périmètre de leur bataillon. Xavier lui, reste en retrait. Peu bavard, taciturne même, il voit son ami sombrer peu à peu dans une sombre démence.

J'ai eu un peu de mal dans un premier temps à m'immerger dans ce roman, dont les passages "guerriers" me semblaient longs et répétitifs. L'aspect surnaturel du récit, en amoindrissant sa crédibilité, m'a également parfois gênée. Mais je garderai dans l'ensemble un bon souvenir de cette lecture, car je me suis finalement laissée charmer par la voix de Xavier, personnage attachant et atypique, qui s'exprime avec une sincérité touchante, créant une proximité qui contribue à la puissance d'évocation de ce douloureux "Chemin des âmes".
Lien : http://bookin-ingannmic.blog..
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