"Je connaissais bien cette sensation... l'impression de tomber dans un abîme de ténèbres sans savoir quand on touchera le fond ni même s'il y en a un."
Après avoir découvert via une copinaute le tome 1 et l'avoir dévoré jusqu'à la dernière goutte, autant dire que j'étais impatiente de me plonger à nouveau dans les aventures de Ruby et des siens. Surtout que le premier volet ne propose pas une fin à la Disney... *
Pour rappel,
Les Insoumis nous plonge dans un futur proche où un virus inconnu, le NIAA (Neurodégénérescence idiopathique aiguë des adolescents), s'attaque à la jeunesse avec, à la clé, la mort ou le développement d'aptitudes jugées monstrueuses aux yeux de la population. Dans ce tome, Ruby, une orange, capable de manipuler les autres par la pensée, se retrouve - à son corps défendant - à La ligue des enfants. Officiellement, celle-ci se bat contre le président Gray, responsable de la politique des camps où sont parqués les enfants dotés d'aptitudes psychiques. Mais, dans l'ombre, une menace plane. Certains agents ne cachent pas leur animosité contre ces jeunes qu'ils jugent responsables du chaos... Ruby avance en terrain miné. D'un côté, elle doit retrouver une clé USB impliquant le gouvernement dans la propagation du virus et, de l'autre, se méfier des adultes qui l'entourent. Pourra-t-elle compter sur les membres de son équipe pour mener à bien sa mission ? Sa quête lui permettra-t-elle de retrouver ses compagnons de route dont elle a été brutalement séparée : Chubs, Zu et... Liam ?
Je dois avouer que j'ai eu bien du mal à entrer dans ce deuxième volet. Est-ce le laps de temps important entre la lecture des deux tomes ou le fait qu'on redémarre quasi à zéro avec pour seul personnage connu, Ruby ? Il y a sans doute des deux... Quoi qu'il en soit, il m'a quasi fallu dépasser le premier tiers du livre pour raccrocher à l'histoire. A un moment où Ruby replace ses pas dans l'aventure précédente et qu'on retrouve avec plaisir un personnage clé de cette époque. Moment où les nouveaux personnages commencent également à prendre un peu plus de consistance. Jusque là, Ruby s'était bien gardée d'établir le moindre contact personnel avec ses partenaires. Pour elle, s'attacher c'était forcément souffrir ! A ce moment charnière, elle va quelque peu baisser sa garde et des relations plus intenses vont pouvoir se tisser. Ce qui fait à mon sens tout le sel d'une narration.
Les événements se bousculent alors. Les dangers aussi. Avec, en filigrane, la loi du plus fort. Dans ce monde où les enfants se retrouvent livrés à eux-mêmes, devant se débrouiller pour survivre, la violence fait loi... Ruby, elle-même, est terrorisée par son don. Où se situe la limite entre le bien et le mal ? En manipulant l'esprit de ses ennemis, n'agit-elle pas en monstre, tout comme eux ? Des questions intéressantes qui apportent au récit une dimension supplémentaire. A l'aventure s'ajoutent des questionnements plus philosophiques voire éthiques. Car, derrière cette société qui parque les jeunes "monstres" dans des camps, mène des expériences sur eux ou veut les utiliser à des fins politiques, on retrouve les relents nauséabonds de notre propre histoire...
Pour contrebalancer cette vision noire de l'humanité, il y a heureusement toujours le sens de la justice, l'amitié et ... l'amour.
"Mais tu dois savoir que, si certaines personnes sont prêtes à livrer des jeunes parce qu'elles ont peur ou sont cupides, il y en a des milliers qui se sont battues bec et ongles pour que leur famille ne soit pas dispersée."
Des valeurs qui peuvent soulever des montagnes. Des valeurs qui retrouvent petit à petit leur place au fur et à mesure que le tome se déroule. Ce retour à un certain équilibre malgré une fin, à nouveau, apocalyptique permet d'attendre plus sereinement le tome 3 !
* Petit clin-d'oeil à l'édition originale publiée par Hyperion, une marque de Disney Book Group
Lien :
http://lacoupeetleslevres.bl..