cette conviction même – qu’il n’y a pas de véritable liberté – est capable de bouleverser toutes les sociétés et toutes les républiques du monde. Les lois qui défendent ce qu’on ne peut éviter sont injustes. Toutes les délibérations sont vaines si chaque chose est soit nécessaire soit impossible. Qui a déjà délibéré pour savoir si le soleil allait se lever le lendemain ou passer au-dessus des montagnes?
... quiconque a le pouvoir d’élection a la vraie liberté car le propre acte de la liberté est l’élection. Une spontanéité peut être compatible avec une détermination à une unique chose, nous le voyons chez les enfants, les idiots, les fous et les bêtes sauvages dont les fantaisies sont déterminées aux choses qu’ils font spontanément comme les abeilles qui font du miel ou les araignées qui tissent leur toile. Mais aucun de ces êtres n’a une liberté d’élection qui est un acte de jugement et d’entendement et qui ne saurait être compatible avec une détermination à une unique chose.
Si je suis libre, je gagne alors la cause et je ne dois pas souffrir pour la vérité. Si je ne suis pas libre, je ne dois cependant pas être blâmé puisque ce que je fais, je le fais non par une élection volontaire mais par une inévitable nécessité.