J'aimerais avoir le quart du dixième d'une once du talent de Bréhal pour vous faire toucher la beauté de son écriture, de son esprit. J'ai plus ressenti que compris mais il me semble que l'essentiel que je vais retenir de ce roman c'est le pouvoir des mots, ce pouvoir qui enivre et donne consistance aux sentiments, à la vie, à l'amour pour en faire sa religion. Le parfait amour. Tout est dit dans le titre.
Une masure sous le soleil, un jeune homme étudiant qui passe ses vacances sous la chaleur du sud de la France et en profite pour donner des cours de français à un enfant dont la mère envoûte les sens et l'esprit du jeune professeur. Amour courtois dans un huit clos où rien ne se dit, mais tout s'écrit. Entre sensualité et retenue, Bréhal joue.
Une écriture que j'aime énormément, brillante, fine, qui laisse à réfléchir et donne le sentiment que la vie regorge de surprises au-delà du dernier point qui termine un chapitre. Quand se termine-t-il réellement d'ailleurs ?
"Même s'il n'est qu'une récompense, le plaisir en vaut la peine… Vous venez ?"
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Comme un rappel de la fin'amor des chevaliers (amour courtois qui patiente, qui fait durer le désir avant l'étreinte), le roman de Nicolas Bréhal s'intitule le parfait amour.
Un jeune homme, le narrateur, est embauché pour l'été : il doit faire des dictées à Vincent, un garçon de onze ans qui vit avec sa mère dans une belle villa avec piscine. Tous deux ont quitté l'Afrique où est resté le père de l'enfant. Il semble que quelqu'un rôde dans la maison, en plus d'Edith et de Vincent, mais le jeune homme ne se pose pas trop de questions : il désire Edith, il l'aime, d'un amour qui se satisfait de ne pas la toucher, peut-être d'abord à cause de la timidité de sa jeunesse, mais aussi de l'attitude qu'elle adopte avec lui.
Au fil des jours, le narrateur se nourrit de cet amour inaccompli sans en souffrir pourtant.
Le parfait amour se lit très bien, on n'a pas envie de lâcher le roman avant la fin, pris dans l'atmosphère douce de l'été, et on se plaît dans cette attente d'un désir suspendu. Un livre qui mériterait une bonne adaptation cinématographique. Une leçon d'amour.
Nicolas Bréhal est aussi l'auteur des Corps célestes.
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