Les habitants du village étaient possessifs, sans doute parce que leurs femmes restaient souvent seules pendant qu'ils emmenaient leurs précieux troupeaux dans les pâturages. Les bergers prenaient au sérieux tout ce qui concernait leurs bêtes et leurs épouses. Si l'on s'immisçait dans l'un ou l'autre de ces aspects de leur vie...
Lorsqu'il eut fini, Arlen avait fait un cercle d'un mètre cinquante de diamètre. Il vérifia les runes trois fois et ne décela pas d'erreurs. Il rangea la bâton dans sa poche et s'assit au milieu du cercle, observant les ombres s'allonger et le soleil descendre en colorant le ciel.
Peut-être allait-il mourir ce soir-là. Ou peut-être pas. Arlen se disait que cela importait peu. Mais son courage s'évanouissait à mesure que la lumière faiblissait. Il sentait son cœur battre dans sa poitrine, et son instinct qui lui disait de se relever et de s'enfuir. Mais il n'avait nulle part où aller. Il était à des kilomètres du plus proche endroit où demander asile. Il trembla, mais pas de froid.
A en croire les livres, le monde était plus vaste qu'il l'avait jamais imaginé
Arlen se mit à lire avidement et se demanda même comment il avait pu s’en passer toute sa vie. Il se plongeait dans les livres pendant des heures d’affilée, ses lèvres remuant doucement au début, puis, bientôt, tournant rapidement les feuillets, ses yeux glissant à toute vitesse sur la page. (P 242)
J ai dévoré tel un chthonien ce premier tome, peut être qu une rune puissante était secrètement dessinée sur la couverture, qui sait? J ai aimé la fluidité de l'écriture et le rythme de progression du récit. L humour ainsi que des réflexions sur la liberté étaient très intéressantes. Je suis plus réservé sur l originalité, car même si il y a de l inventivité, je trouve qu il y pas a mal de déjà lu.
« On racontait qu’autrefois les démons n’étaient pas si audacieux. A cette époque, les meilleures runes n’étaient pas encore tombées dans l’oubli ; les chtoniens craignaient la puissance des hommes et restaient dans le Cœur. Mais cette ère, si elle n’avait jamais existé, était oubliée depuis l’époque des arrière-arrière-grands-parents du plus vieil homme encore vivant. Désormais, ces protections n’étaient plus qu’un conte de Jongleur.
Tandis qu’il regardait les créatures qui, pour une nuit encore, s’étaient emparés de son monde, Arlen se mit à rêver de retrouver ces vieilles runes. Il râve de voyager hors du Val Tibbet et prit la décision de partir un jour, même s’il devait pour cela passer la nuit dehors.
Avec les démons. »
Je crois que parfois, lorsqu'il est occupé à t'aimer, il oublie de se haïr.
Les journées ne rallongent pas lorsqu'on dort, dit Arlen.
Il s'est caché dans la cave parce qu'il avait peur de mourir, puis il s'est tué parce qu'il avait peur de vivre, dit Arlen.