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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre que j'ai eu du mal à démarrer et pourtant il mérite d'être lu. Curaçao je ne connaissais pas- à part le nom de l'alcool -. C'est une île des Caraibes qui fait partie des Pays-Bas. Taxi Curaçao c'est une histoire de 3 générations. Au coeur du roman il y a la Dodge, voiture rutilante au début et son chauffeur, hâbleur, le père de Max qui avait peut-être le tort d'avoir un père.
La vie est rude et la pauvreté est comme un chancre dont ils ne peuvent se débarrasser malgré des rêves de réussite pour cette famille. C'est frère Daniel qui raconte, comme un témoin extérieur, il est présent pour la famille Tromp, à l'écoute, encourageant mais râlant aussi après cette destinée misérable qui ne se semble pas vouloir les lâcher.
Des personnages bien campés, une histoire qui montre que dès la naissance tu es marqué par un avenir sans espoir. Et pourtant ...
Chronique d'une famille comme une tragédie, ce n'est pas un roman optimiste. La "folie" du père de Max nous fait sourire quelquefois mais décidément c'est un roman bien pessimiste.
Avec une fin comme un uppercut.
Sinon cela a l'air paradisiaque Curaçao.



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Curaçao, les Caraïbes, ça évoque les vacances, et les cocktails sur une plage paradisiaque. La vie de ses habitants, en 1960, est pourtant loin de l'être, paradisiaque. L'île est en effet toujours gérée par les colons néerlandais, et les natifs subsistent comme ils le peuvent, à base de petites combines et d'aides alimentaires.

Le récit met en scène le Frère Daniel, un des rares religieux noirs de l'île. Déterminé à améliorer le quotidien de la population, il prend sous son aile un jeune garçon, Max, et sa mère, et tente de ramener le père, Roy, chauffeur de taxi qui a abandonné sa famille à la première occasion, dans le droit chemin.

Il pourra pourtant se mordre les doigts de cette dernière décision. Car si Max tente d'améliorer son avenir et ambitionne de devenir instituteur, son père ne voit pas les choses de la même manière. Pour lui, seul compte son taxi, et son fils doit reprendre sa succession. Il fera tout pour contraindre sa famille à suivre ses propres ambitions. Quand Max et sa mère économisent patiemment un petit pécule pour l'avenir, Roy tente de les convaincre de tout jouer au casino, ou de tout risquer sur une autre source d'argent facile. Plans qui se révèlent rarement fructueux, mais Roy balaie les reproches d'un revers de la main : avec le taxi, l'avenir leur est de toute façon assuré.

Le roman est assez sombre : derrière l'histoire de la famille de Max se dessine un système colonial en fin de vie, mais qui continue de peser sur l'avenir des noirs de l'île. Et quand les colons s'en vont enfin, ce sont les trafiquants de drogue d'Amérique du Sud qui flairent la bonne affaire et font miroiter aux plus pauvres des fortunes pour quelques menus services, qui ont cependant pour effet de raccourcir sérieusement leur espérance de vie. À Curaçao, le paradis n'existe que pour les touristes.
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L'île de Curaçao, pour le visiteur lambda, a tout d'une contrée paradisiaque. Moins bétonnée que sa voisine d'Aruba, prisée par les touristes américains, elle offre une nature exubérante et de merveilleuses plages de sable blond. Mais ce n'est évidemment pas ce qui intéresse Stefan Brijs dans Taxi Curaçao. L'auteur flamand, enfin traduit en français depuis le faiseur d'anges, avait frappé un grand coup avec Courrier des tranchées. Dans un tout autre genre, ce roman est tout aussi passionnant. L'histoire est racontée par un prêtre et enseignant noir autour d'un chauffeur de taxi, puis de son fils, victime d'un certain déterminisme social, effet collatéral du colonialisme (Curaçao est désormais un état autonome des Pays-Bas depuis 2010 après avoir fait partie des Antilles néerlandaises). le regard chaleureux et bienveillant de ce prêtre, qui ne pratique pas la langue de bois auprès de ses ouailles et s'exprime avec une une grande liberté et lucidité, donne au récit de véritables couleurs, loin d'un exotisme facile. La véritable transmission se révèle être celle de la pauvreté et des espoirs déçus et le dénouement du livre, particulièrement brutal, participe d'un pessimisme profond qui malheureusement ne semble pas être simplement une posture de l'auteur concernant les natifs de Curaçao mais bien proche d'une triste réalité. Une situation que, bien entendu, le touriste lambda ne verra pas lors de son séjour.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Comme le titre l'indique, le roman se déroule à Curaçao, une des îles Sous-le-Vent, dans la mer des Caraïbes, île qui a obtenu son autonomie en 2010 seulement, neuf ans après la fin de cette histoire racontée à la première personne. Le narrateur, le frère Daniel, un des premiers frères noirs originaire de l'île parmi cette communauté religieuse hollandaise, exerce le métier d'instituteur. Du 18 juillet 2001 en fin d'après-midi jusqu'au petit matin du 19 juillet, il va nous relater l'histoire d'une même famille, sur trois générations, de 1961 à 2001. Le très bref dernier chapitre se situe le 26 juillet. Le roman est donc constitué de fréquents retours en arrière, plus ou moins loin dans le passé, mais les confidences des protagonistes rapportées par le frère Daniel remontent parfois au-delà des années 60. La complexité de cette narration n'est qu'apparente : c'est très facile à suivre. On peut malheureusement déplorer un style assez plat et pas mal de scories linguistiques.

Si Max Tromp est le personnage central du roman, Roy, son père, se révèle pesamment présent… Bel homme, bien bâti, séducteur, machiste, jouisseur, affabulateur et mythomane, brutal, dépensier, joueur, manipulateur, profiteur, il faut être amoureuse comme Myrna pour lui trouver la moindre qualité ! Myrna, la mère de Max rêve que Roy se mette enfin en ménage avec elle et qu'il élève leur fils comme un père devrait le faire. Roy n'aura aucun scrupule à briser tous les rêves de son fils pour satisfaire la passion inconditionnelle qu'il porte à son taxi, une Dodge Matador qui cristallisera bien des malheurs… Roy exercera ensuite une bien mauvaise influence sur le très malléable Sonny, le fils de Max.

De nombreux thèmes s'entrecroisent dans ce roman. La relation père-fils est évidemment importante, mais elle ne se révèle satisfaisante ni pour Max (Roy est assurément un père exécrable), ni pour Sonny : Max fait tout ce qu'il peut pour assurer à son fils et à sa femme un très relatif confort matériel malgré leur terrible pauvreté, mais Sonny rêve d'autre chose. Le poids du déterminisme social maintiendra les trois générations dans la misère. S'ajoutent à cela les aléas de l'histoire, les tensions raciales et les préjugés qui les accompagnent, la chape que constitue la colonisation ainsi qu'un certain fatalisme, tant de la part des colonisateurs que des colonisés. Le personnage qui m'a le plus intéressée, c'est frère Daniel. Originaire de l'ile, seul Noir au sein d'une communauté religieuse blanche, parfaitement calibré par la religion et la colonisation, il lui faudra un séjour en Hollande et le coup de colère d'un autre frère pour prendre conscience que, depuis toujours, il n'avait fait que « caresser [s]es coreligionnaires dans le sens du poil » (p. 145). Au retour, il quittera ses habits religieux pour adopter un costume civil qui lui fait perdre son statut particulier : il n'est plus identifiable, il est un Noir parmi les autres... J'ai trouvé ce livre intéressant parce que j'ai appris beaucoup de choses sur l'île et la vie qu'on y menait, qu'on y mène probablement encore. Je n'ai pourtant pas réussi à éprouver plus qu'une empathie passagère pour les personnages, même pour Max, même pour Myrna. Peut-être parce que, malgré leurs indéniables qualités, ni Max ni Myrna ne réussissent à mettre un terme à la domination de Roy, assez habile pour se poser en victime dès le début. En fait, je leur reproche la même chose que le frère Daniel. Bien involontairement, je partage sans doute quelques-uns de ses préjugés. Un conseil : amateurs de romans « feel-good », passez votre chemin…

Lu dans le cadre du prix des Lecteurs de Cognac 2019
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Juillet 2001, pendant que Max s'envole à bord d'un avion vers les Pays-Bas, Frère Daniel se souvient de ce premier jour d'école où Max Tromp débarque à bord de la Dodge Matador flamboyante de son père.
En ces années 60 sur l'ile de Curaçao, c'est la misère et la belle américaine impressionne même frère Daniel, le seul prêtre noir de l'île. Max est bon élève, il souhaite devenir instituteur. Il vit avec sa mère dans la bicoque misérable dénichée par son père. Mais si son père l'a reconnu, il continue malgré tout à courir les femmes comme beaucoup d'hommes dans ces iles Caraïbes, il faut bien maintenir sa réputation.
Max poursuit des études jusqu'au jour où son père tombe malade. Là il va se résoudre à prendre sa place à bord de la vielle Dodge Matador, les courses de nuits, les touristes à l'arrivée des bateaux, les travailleurs des chantiers, mais aussi la crise passent par-là, et les espoirs de vie meilleure fondent comme neige au soleil… Max épouse la jeune Lucia, après quelques difficultés, un garçon va naitre.
Sonny n'en fait qu'à sa tête sur cette ile déjà pourrie par les trafics en tout genre. Cocaïne, mule transport de drogue entre les Pays-Bas et Curaçao, tout est bon pour sortir du cercle de la pauvreté, se faire quelques dollars et arborer les signes extérieurs de richesse de ces jeunes désespérés, Nike, chaine en or, vêtements de sport de luxe, portable collé à l'oreille, scooters… Car sur l'ile, la colonisation a laissé des traces et l'émancipation ne se fera pas dans la sérénité mais bien dans la violence, la corruption, l'illégalité.
A travers ces trois générations d'une même famille, l'auteur dépeint la tragédie de la colonisation, montre le côté pervers de cette dernière, quand loin d'accepter les habitants natifs, ou immigrés, les colons ont tenté pendant de longues années de les soumettre à leur image.
Stefan Brijs présente une vision intéressante de la situation de cette ile, car elle n'a rien d'angélique et semble tout à fait réaliste.
Chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/09/23/taxi-curacao-stefan-brijs/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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TAXI CURACAO relate la vie de trois générations d'hommes sur la petite île de CURACAO, de 1961 à 2001.

D'abord Roy TROMP; peu de place dans sa vie pour autre chose que sa voiture, sa Dodge Matador; son outil de travail puisqu'il est taxi mais surtout son signe extrérieur de richesse - même si cette richesse ne se limite vraiment qu'à ça. Qu'à cela ne tienne si sa femme et son fils Max vivent dans une cabane délabrée et ont à peine de quoi se nourrir. L'essentiel est de paraître; paraître riche, paraître viril et faire croire qu'on a semé des enfants partout sur l'île, épater la galerie au volant de sa voiture rutilante et imposante. Roy est frustre, égoïste, cupide, irresponsable et très menteur. Mais Roy possède une voiture qui brille, et c'est déjà plus que la majorité des habitants de l'île.

Ensuite Max, son fils, que Frère Daniel, jeune instituteur, voit débarquer dans sa classe à l'âge de douze ans. Max, aux antipodes de son père haut aux couleurs, discret, timide, sensible, loyal, avec un vrai sens de la famille et des valeurs, généreux. Lorsqu'il émet le souhait de devenir instituteur et en démontre les capacités, Frère Daniel le prend sous son aile pour l'aider à se sortir de sa condition. Mais Max ne voit pas les choses de cet oeil; son fils sera évidemment taxi comme lui. Il faudra toute la ruse de Frère Daniel pour le convaincre de le laisser intégrer le collège...en l'assurant que ça pourra lui servir et ne lui coûtera presque rien, et en le laissant croire qu'une fois instruit Max prendra bien sa suite comme taxi. Mais c'était sans compter sur le mauvais tour du destin et Max est contraint de mettre ses rêves de côté pour les réalités concrètes de son quotidien : Roy ne peut plus travailler et quelqu'un dans cette famille doit ramener de quoi les nourrir; il prend donc à son tour le volant de la Dodge.

Enfin, Sonny, le fils de Max. Max veut être pour lui le contraire du père qu'a été Roy et veut pour son fils tout autre chose que ce que lui a eu. Sonny ne sera pas taxi, mais peut-être êut-il mieux valu.

Les sagas familiales peuvent se revéler passionnantes, mais pas celle-ci. Même si les personnages sont intéressants, fouillés et complexes, j'ai trouvé le récit assez plat, je me suis un peu ennuyée et même si la fin - cruelle - m'a réveillée en sursaut, ça ne suffit pas.

Ce roman possède toutefois d'indéniables qualités qui pourraient suffire à vous laisser y adhérer.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Frère Daniel, émouvant de par son impuissance, malgré ses louables efforts, à endiguer l'inéluctabilité des destins de Max et Sonny, de par sa volonté constante de protéger cette famille et de l'aider.

J'ai aimé découvir l'île de CURACAO au travers de ce récit. Stefan BRIJS explique parfaitement l'histoire de cette île, la pauvreté qui la gangrène et les trafics qui s'y développent lorsqu'il est plus lucratif de tomber dans l'illégalité que de gagner honnêtement sa croute, même si c'est au péril de sa vie. J'ai fait un inévitable parallèle avec la GUYANE, pour ce que j'en sais.

Je dirais donc que cette lecture fut dépaysante et instructive, mais j'ai regretté sa monotonie et son message quelque peu déprimant, à savoir l'impossibilité d'échapper à sa condition.
Lien : http://cousineslectures.cana..
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Une très agréable surprise , l'auteur le titre m'était inconnu. J'ai peut être été attiréé par le jaune et le bleu vif de la couverture .
C'est l'histoire d'un homme Max qui rève d'etre instituteur aux Caraibes^malgré que son père souhaite de le voir continuer son métier chauffeur de taxi
les années passent Max reste chauffeur de taxi et a un enfant pour lequel il sacrifie sa vie pour lui donner une vie meilleur.
Avec l'évolution de la vie , de la société ce fils ne rève que de téléphone portable belles voitures , Nike etc et pour obtenir ceci va se plonger dans le traffic de drogue avec les Pays Bas
Histoire sur trois générations qui devient assez sombre au fil des pages , un roman assez court mais qui se lis avec passion.
Est ce cela l'évolution de la société?
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Merci à Babelio et aux Édition Héloïse d'Ormesson de m'avoir permis de découvrir ce livre grâce à la dernière masse critique.
Avec « Taxi Curaçao », je suis sorti de ma zone de confort car je lis principalement du thriller et de la fantasy.
Ce livre a été une belle surprise pour moi. On y suit la vie de Max sur une période d'environ 40 ans. L'auteur arrive à nous faire ressentir les différentes émotions de Max. On est content pour lui, on s'inquiète, on est déçu du comportement de son père.
Cette saga familiale fut une vraie et belle découverte pour moi et je le conseille fortement.
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Ce livre, reçu dans le cadre d'une masse-critique Babelio, a été une bonne lecture. Je ne connaissais pas l'auteur auparavant et c'est lors de sa sortie en poche chez 10/18 que ce titre a commencé à susciter mon intérêt.

On y aborde de nombreux thèmes et en premier lieu la colonisation, qui constitue une part importante de l'histoire du lieu et aura forcément aussi son rôle à jouer dans la vie des personnages. Il y est aussi question des relations père-fils, de rédemption et de stagnation social, de la force du déterminisme, de racisme ... Bref, vous l'aurez compris, c'est un tableau plutôt sombre.

Le roman est relativement court (moins de 300 pages) mais n'en est pas moins fort, et cela grâce à un style fort, très fluide à lire, qui insuffle une vie immédiate aux personnages et nous immerge au plus près de leurs histoires. Tant d'ailleurs qu'on a l'impression de voir certaines scènes se déroulées sous nos yeux.

J'émets tout de même une petite réserve en ce qui concerne le dernier tiers du roman (exceptée la toute fin) car le rythme m'a semblé retomber et la plume, être moins alerte. Néanmoins, si les sujets cités au-dessus vous intéressent en littérature, n'hésitez pas à donner une chance à ce petit roman qui en vaut la peine.
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Je tiens tout d'abord à remercier les éditions 10/18 et Babelio pour l'envoi de ce roman. Je l'ai reçu il y a une semaine dans le cadre d'une masse critique et je l'ai lu avec beaucoup de plaisir.
Loin des clichés paradisiaques, l'auteur nous dépeint une île en proie à la misère, au post Colonialisme et à la violence. Au milieu, trois generations, trois destins tragiques et malmenés.
J'ai ressenti énormément d'empathie pour les personnages, jusqu'aux larmes. Leurs espoirs, leurs rêves, leurs relations de confiance pour certaines, toxiquues pour d'autres, les joies mais aussi leur tristesse, leur entêtement, leur accablement, leur détermination, toutes les émotions sont présentes, fortes et poignantes. Rien n'est laisse au hasard, tout est décrit avec réalisme et pudeur. Jusqu'à la dernière ligne, on est pris dans le roman, jusqu'au dénouement tragique comme les protagonistes, comme l'Île elle même.
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