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EAN : 9782807321236
256 pages
De Boeck Supérieur (19/02/2019)
3/5   3 notes
Résumé :
Bièronomics couvre l’histoire mondiale à travers le prisme de la bière, examinant le rôle qu’a joué la taxation de la bière et dessinant le paysage dans lequel s’inscrivent des marques notables aussi bien que les tendances et goûts des consommateurs.
On parle peu de l’influence exercée par la bière sur le monde et de la myriade de façons dont elle a façonné son cours. Bièronomics couvre l’histoire mondiale à travers le prisme de la bière, dessinant le paysage... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Pour Les Robins des bois, la bière est centrale et notamment dans la fameuse recette des crêpes :

« Didier : Fais nous ta recette des crêpes à la bière !
Marcel : Mais nan faut que tu me lançes, une présentation !
Didier : Bon alors Marcel... Comment fait on des crêpes à la biere ?
Marcel : Tu sais po ?
Didier : Bah si...
Marcel : Ben pourquoi tu demande alors ? »

L'écrivain Philippe Delerm a lui acquis une certaine notoriété avec La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules - une première gorgée de bière qui :

« [est] la seule qui compte. Les autres, de plus en plus longues, de plus en plus anodines, ne donnent qu'un empâtement tiédasse, une abondance gâcheuse. La dernière, peut-être, retrouve avec la désillusion de finir un semblant de pouvoir... Mais la première gorgée! Gorgée ? Ça commence bien avant la gorge. Sur les lèvres déjà cet or mousseux, fraîcheur amplifiée par l'écume, puis lentement sur le palais bonheur tamisé d'amertume. Comme elle semble longue, la première gorgée! On la boit tout de suite, avec une avidité faussement instinctive. En fait, tout est écrit . la quantité, ce ni trop ni trop peu qui fait l'amorce idéale ; le bien-être immédiat ponctué par un soupir, un claquement de langue, ou un silence qui les vaut; la sensation trompeuse d'un plaisir qui s'ouvre à l'infini... En même temps, on sait déjà. Tout le meilleur est pris. On repose son verre, et on l'éloigne même un peu sur le petit carré buvardeux. On savoure la couleur, faux miel, soleil froid. Par tout un rituel de sagesse et d'attente, on voudrait maîtriser le miracle qui vient à la fois de se produire et de s'échapper. On lit avec satisfaction sur la paroi du verre le nom précis de la bière que l'on avait commandée. Mais contenant et contenu peuvent s'interroger, se répondre en abîme, rien ne se multipliera plus. On aimerait garder le secret de l'or pur, et l'enfermer dans des formules. Mais devant sa petite table blanche éclaboussée de soleil, l'alchimiste déçu ne sauve que les apparences, et boit de plus en plus de bière avec de moins en moins de joie. C'est un bonheur amer : on boit pour oublier la première gorgée. »

Les italiens de Pankow, eux, célèbrent la bière allemande dans leur chanson Deutsches Bier :

« Deutsches Bier
Deutsches Bier
Deutsches Bier
Deutsches Bier
Deutsche Gier frisst mich auf
Im Niemands-Niemands-Niemandsland
Gewalt ist neugeboren
Im Niemands-Niemands-Niemandsland
Ich brauche dich so dringend
Ich brauche dich so dringend
Deutsche Sucht saugt mich auf
So schnell wie nur moeglich
Wir koennen wieder trinken
Wir koennen wieder saufen
Wir koennen wieder verlieren
Wir koennen wieder versagen
Wir koennen wieder trinken
Wir koennen wieder saufen
Wir koennen wieder verlieren
Wir koennen wieder versagen
Ja, ja, ja, deutsches Bier
Ja, ja, ja, deutsches Bier
Deutsches Bier
Deutsches Bier
Deutsches Bier
Geruch kommt von da unten
Es ist so suess zu atmen
Keine Angst mehr
Und so viel zu sagen
Ich brauche dich so dringend
Ich brauche dich so dringend
Gewalt, ist jetzt notwendig
Wir sind so frei wie nie
Du schmeckst genau wie Blut
Du schmeckst genau wie Milch
Du schmeckst genau wie Schnee
Du schmeckst genau wie Gift
Du schmeckst genau wie Erde
Du schmeckst genau wie Licht
Du schmeckst genau wie Erde
Du schmeckst genau wie Licht
Ja, ja, ja, deutsches Bier
Ja, ja, ja, deutsches Bier
Ja, ja, ja, deutsches Bier
Ja, ja, ja, deutsches Bier
Ja, ja, ja, deutsches Bier
Ja, ja, ja, deutsches Bier
Ja, ja, ja, deutsches Bier
Ja, ja, ja, deutsches Bier
Ja, ja, ja, deutsches Bier
Ja, ja, ja, deutsches Bier »

Dans Bièronomics : L'histoire du monde à travers la bière, le professeur d'économie et président de la « Beeronomic Society » Johan Swinnen et la journaliste Devin Briski racontent la bière et l'histoire du monde à travers la bière - un peu à la manière de Jean-Baptiste Malet racontant, à travers la tomate, l'histoire du capitalisme et de la mondialisation dans L'Empire de l'or rouge: Enquête mondiale sur la tomate d'industrie.

Alors que les livres sur la bière (notamment sur la fabrication de la bière) et les micro-brasseries explosent, ici, c'est davantage les aspects économiques, historiques, industriels et stratégiques que les auteurs explorent - voir également sur certains de ces sujets Heineken en Afrique : Une multinationale décomplexée de Olivier van Beemen. En une quinzaine de chapitres bien documentés, la concurrence entre le vin et la bière, les différents pays producteurs de bière (Allemagne, Belgique, France, Pays-Bas, République Tchèque,…), les différents types de bière (lager, porter, le conflit entre les deux Budweiser,…), le rôle des taxes sur le vin français dans l'essor de l'empire britannique, le rôle des innovations (dont la télévision) dans l'évolution du secteur brassicole, l'évolution de la consommation et bien d'autres sujets sont traités.

Mobilisant outils et concepts des économistes afin de « [expliquer] en quoi les marchés de la bière ont façonné l'histoire, et vice versa », Swinnen et Briski livrent ici une petite « brique » (sic) - terme utilisé par le traducteur au sujet de de la Richesse des Nations d'Adam Smith - instructive et pleine d'érudition. Certes, elle ne modifiera probablement pas cette fameuse première gorgée de bière mais permettra aux lecteurs de mourir moins bête.
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Bien que je sois un buveur de bière curieux et averti, le bouquin de Johan Swinnen et Devin Birski ne m'a pas séduit. Il est fort mal écrit, et c'est sans doute une des raisons pour lesquelles il m'est tombé des mains. Phrases interminables, style journalistique sans imagination ; on paie sans doute une traduction un peu indigente. Donc, au premier abord, le livre m'a semblé rugueux et soporifique.

Est-ce intéressant ? Jusqu'à un certain point ; c'est un bouquin d'économistes qui peinent à sortir de leur zone de confort. Une sorte de compilation d'articles de l'Echo de la Bourse mis en perspective. Evidemment on apprend beaucoup de choses, il y a des dizaines d'anecdotes et d'explications sur l'évolution des goûts, l'émergences de techniques nouvelles. On apprend ainsi que la contrainte technique liée à la nécessité de conserver les bières lorsque l'Empire britannique les exportait en Inde a forcé la création des IPA. Et comment l'amertume résultant de ce houblonnage excessif au regard des critères de l'époque à modifié les préférences des consommateurs. On découvre l'histoire de la blanche de Hoegarden sauvée de l'oubli par un entrepreneur audacieux. On parle peu de recettes, focalisant davantage sur l'évolution économique, les techniques de marketing. Les auteurs relatent la concentration graduelle du secteur et l'émergence, comme un retour de flammes, des brasseries artisanales dans les années 1970 puis des microbrasseries.

Ce qui est intéressant, et parfois un peu agaçant, c'est l'analyse du rôle du monde brassicole dans les grands basculement historique. On voit Maxilimien utiliser les taxes sur la bière pour financer ses guerres contre les protestant, les compagnies du monde entier se ruer sur l'ex URSS et prendre le contrôle des brasseries. C'est parfois un peu exagéré, c'est certainement une ôde aux vertus du capitalisme, mais c'est drôlement intéressant. La conclusion est une sorte de synthèse libérale entre les vertus de l'artisanat et la force de frappe des entreprises de stature mondiale qui assurent la diffusion des création de petits brasseurs éclairés. On en pensera ce qu'on veut. Forcément.
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Je dois avouer que j'ai vraiment du mal à me mettre dedans. Je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi "pointu" sur la bière. Et puis surtout après avoir lu l'introduction, j'avais un peu l'impression d'avoir eu un résumé assez détaillé du livre, donc ma motivation pour continuer a un peu baissé...
J'ai donc fait une longue pause, puis j'ai repris. le livre est très détaillé et on sent que les auteurs ont fait beaucoup de recherches, surtout au niveau historique.
Le livre est plutôt complet sur le sujet, mais gare aux redites, que l'on a dès le début...
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Les auteurs essaient de faire le tour de la question. L'angle économique choisi est croisé avec une approche historique. Certes les différences de fabrication ne sont pas esquivées, mais elles sont présentées en ce qu'elles permettent de comprendre comment cela a aidé à modifier la confection du produit et sa commercialisation. du coup, les intérêts économiques des puissants qui régnaient au moyen-âge ou les ceux des grands groupes qui constituent le marché actuel, prennent un sens à travers les choix des taxes, des prix ou des rachats d'anciennes brasseries.
Malheureusement l'intérêt est parfois gâché par les redites un peu trop nombreuses malgré le côté pédagogique de certains chapitres. On pourra consulter aussi en parallèle cet autre ouvrage sur la bière qui permet de mieux appréhender les différences entre les types de bière, leur couleur, leur saveur ou leur texture dans le lien ci-contre
Lien : https://www.natureetdecouver..
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Je sais pas
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Sur chaque bouteille de blanche de Hoegaarden, se chevauchent deux symboles: une crosse d'évêque et un fourquet de brasseur. Il s'agit du sceau de la petite commune brabançonne de Hoegaarden, mais c'est également la propriété intellectuelle du géant multinational AB Inbev, propriétaire de la bière blanche homonyme de la commune. L'histoire de Hoegaarden en tant que centre brassicole remonte au XVe siècle. Fermée car incapable de concurrencer la lager industrielle, la brasserie fut relancée vers les années 1970, sous la forme d'une petite activité artisanale luttant pour préserver son riche goût de froment. On imagine l'indignation lorsqu'elle fut rachetée par AB Inbev. Pourtant, cette dernière a emporté la Hoegaarden dans le monde entier et l'y vend désormais. Cela a aussi motivé des brasseurs, partout autour du globe, à produire de la bière blanche dans le style belge et a permis le succès de marques comme la Blue Moon et la Shock Top, aux Etats-Unis.
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Il mangea donc du pain, jusqu'à plus faim ; et il but de la bière : sept chopes ! Son âme, alors, fut à l'aise et ravie, et son coeur, en tel enchantement que son visage s'éclaira.
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