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3,69

sur 121 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Faudra-t-il une dictature écologique pour sauver la Terre ? La question revient régulièrement dans les débats depuis quelques années, mais elle n'a jamais été aussi brûlante (c'était facile).

L'urgence est telle face au désastre climatique qui se profile, que le seul moyen de l'empêcher, ou même l'atténuer, serait la contrainte.

C'est l'application de cette funeste thèse que nous propose de lire Thomas Bronnec dans son nouveau thriller de politique-fiction parfaitement huilé.

Alors, la dictature ou la mort ?

La contrainte ici se veut démocratique, puisque l'action se situe après l'élection au suffrage universel direct d'un président qui a fait ses classes sur YouTube. Sorte de gourou sorti de nulle part, Pierre Savidan applique un programme de sobriété drastique : covoiturage obligatoire, limitation de la consommation de viande, mais surtout notation et évaluation de la citoyenneté selon son empreinte carbone, avec des camps de redressement qui ne disent pas leur nom pour les bonnets d'âne.

Si au départ les mesures peuvent paraître de bon sens voire évidentes, on prend vite conscience du glissement progressif vers la dictature dominé par "l'écologiquement correct". Une idéologie évidemment totalement hors des clous des réalités sociales et des aspirations humaines.

Extraits : "On dote de statuts juridiques des rivières et des forêts, mais on laisse crever des jeunes femmes et des bébés."

Une sombre dystopie bluffante de réalisme, comme si toute révolution aussi verte-ueuse soit-elle ne reviendrait en fait qu'à remplacer une caste de dominants par une autre...

À méditer ou à lire dans la toujours excellente Série Noire.
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Coup de Coeur 2023 du comité de lecture et d'analyse polar des bibliothéque de la ville de Paris.
Devenu président de la République, Pierre Savidan, leader des écologistes, enchaîne les mesures impopulaires pour faire face à l'urgence climatique. Il a notamment créé des centres de rééducation idéologique où sont envoyés les citoyens les moins écologiques. Fanny Roussel, une de ses collaboratrices, le pousse à aller plus loin tandis que Lisa Viansson l'invite à considérer la colère du peuple.
Voilà ce qu'on dit Véra de la bibliothèque Valeyre
Déjà auteur d'une trilogie sur le pouvoir politique et les élites face au pouvoir, Thomas Bronnec nous plonge à nouveau dans un roman de politique-fiction. le récit est poussé si loin qu'il en glace le sang mais il a le mérite de poser la question de la limite fragile de nos démocraties, sur lesquelles il faut garder un oeil. Les magouilles des politiciens et de leurs communicants sont déjà de bien trop fidèles reflets de notre société réelle. Roman où l'humanité n'est pas forcément là où on le croit…

Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Dès la 4ème de couverture, j'ai été happée par le sujet d'actualité de ce roman. En effet, enseignante, je travaille sur cette thématique depuis plus de 20 ans et tente de sensibiliser les jeunes, de les soutenir et de les former. Une thématique passionnante et essentielle dans notre monde en « multi » crise, qui nous divertit (quel suspense), tout en nous faisant réfléchir sur notre avenir, car, nous le savons, nous allons devoir nous adapter, faire des efforts et évoluer si nous voulons protéger notre planète. Un récit qui, sous couvert de fiction, nous pousse dans nos retranchements, nous ouvre les yeux et nous offre une réflexion poussée sur les dangers du « grand effondrement » pour reprendre les mots de Yves Cochet, ancien ministre et membre des Verts puis d'Europe Écologie. Un texte utile, à lire et à faire découvrir car toute réflexion sur ce sujet brûlant est précieuse. Merci à l'auteur !
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Elu par défaut, le nouveau président de la République est un écolo pur et dur bien décidé à mettre en oeuvre son programme pour sauver la planète et faire le bonheur des français malgré eux.
A coup de lois et de décrets, il entraîne le pays dans un intégrisme vert qui inclut même des centres de redressement pour les réfractaires à la doctrine du chef. La rébellion qui couve et sa cote de popularité en berne n'arrête pas le président qui poursuit sa politique dévastatrice et décrète l'état d'urgence.
On sent que Thomas Bronnec connaît bien les arcanes du pouvoir et ses dangers. Cette brillante satire politico-policière n'en n'est que plus crédible. Ce qui n'est pas pour nous rassurer !
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Pierre Savidan est élu président de la République française. Mais qui est cet homme ? Un écolo doux et rêveur qui veut notre bien-être et celui de la planète ? Non, il est du genre gourou écolo pur et dur avec des idées peu démocratiques : Contrôle des naissances, covoiturage obligatoire, sortie du nucléaire... Vous avez un score selon vos habitudes de consommation, de vie, votre richesse, votre bilan carbone et plus le chiffre est élevé plus vous êtes mauvais. Mais, vous êtes repêchable ! Pour cela vous devez, et c'est obligatoire, vous inscrire dans un centre de rééducation à l'écologie qui fleure bon son centre de redressement.
On se représente les écolos comme des gens un peu cool, mais ici, c'est la radicalité, l'extrémisme, la dictature qui prévalent.
Le plus drôle, enfin doux euphémisme, c'est que les français semblent résigner…. Sauf, non pas un village gaulois, mais un groupe de patrons français avec à leur tête Olivier Fleurance. Mais, lorsque la présidence rend le végétarisme obligatoire, ce n'est plus la même chose et notre président devient de moins en moins populaire
Mené de main de maître, ce livre fait froid dans le dos lorsqu'il dépiaute l'envers du décor, les coulisses du pouvoir, les égéries, l'intérieure des intentions... son réalisme fait peur. L'écriture sèche renforce l'angoisse et monte crescendo.
Toute révolution se fait dans la douleur. Thomas Bronnec le démontre avec un grand brio et comme dans « En pays conquis », on peut reconnaître, en filigrane quelques personnages publics.
La démocratie est une chose fragile, nous ne sommes jamais loin d'une dictature ou d'une autocratie même pour une bonne raison, telle que le sauvetage de la planète… Derrière les tentures, dans les coins, le sectarisme attend son heure.
Un livre au contenu addictif que je vous recommande et….Soyons vigilants. L'écologie, la sécurité ne peuvent justifier une dictature, une autocratie

Lien : https://zazymut.over-blog.co..
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Pierre Savidan, sorte de gourou écolo vient d'accéder aux plus hautes fonctions de l'État. Il a profité d'un trou de souris, de mouvements de colère désordonnés et d'une experte en communication politique pour se faire élire président de la République face à l'extrême droite. Jusque-là, il cultivait son jardin, à la manière de Pierre Rabhi. Désormais, c'est lui qui décide.
Conscient de l'urgence à juguler les dérèglements climatiques, il impose petit à petit des règles de plus en plus contraignantes : scoring écologique individualisé prenant la forme d'un permis à points, régulation des naissances, centres de rééducation basés plus ou moins sur le volontariat, réduction de la consommation de viande ; toutes les solutions sont bonnes pour retarder la catastrophe qui s'annonce.
Pierre Savidan est suivi par quelques activistes, ragaillardis par son arrivée au pouvoir et qui font feu de tout bois, mais la résistance s'organise, avec à sa tête Olivier Fleurance, patron d'un des fleurons de l'industrie agroalimentaire, cible privilégiée du nouveau programme et victime collatérale des manifestations des soutiens du président. L'impopularité grandit, la colère gronde face aux mesures drastiques, pourtant il faut agir. Porté par de bonnes intentions, mais engagé dans une spirale infernale face aux réticences, Pierre Savidan glisse petit à petit vers l'autocratie, voire la dictature.

Collapsus : syndrome aigu caractérisé par un malaise soudain et intense (…) généralement causé par une brusque défaillance (…)

Bien sûr cette définition est tronquée ; j'en ai volontairement gommé les aspects médicaux, mais elle colle parfaitement à mon propre ressenti après avoir terminé la lecture de ce roman de Thomas Bronnec et confirme la trouvaille que constitue le choix de ce titre.
Certains trouveront dans Collapsus un certain nombre d'incohérences, un manque de précision et quelques raccourcis audacieux, oubliant que si Thomas Bronnec exerce également le métier de journaliste, c'est en tant qu'auteur de fiction qu'il s'adresse ici à nous et que le principe fondamental de cette « distraction » qui nous est chère est de se laisser guider, berner, bercer par celui qui la propose. Au final, s'il a bien fait son travail, on termine avec des points d'interrogation supplémentaires dans la tête.
C'est justement le cas avec cette dystopie qui prend à rebrousse-poil le discours habituel en mettant en scène une dictature écologique. Certes, la cause est noble, l'urgence palpable, et l'inaction des acteurs politiques traditionnels flagrante, mais vaut-elle d'en arriver à ces extrémités ? La certitude de bien faire, voire de faire le bien de la population, autorise-t-elle tous les excès ?
Thomas Bronnec s'empare de ces questions et les triture dans un roman dérangeant qui fait froid dans le dos. L'inversion des « rôles » est en elle-même troublante. Arrivé gagnant face à l'extrême droite, le « bon » écolo, fort de ses convictions et face à l'évidence du risque climatique se fait dictateur. L'urgence pourrait lui donner raison d'agir ainsi pour la survie du plus grand nombre. Mais alors, si on réinverse les positions, un climatosceptique convaincu, voire un populiste notoire, s'il croit vraiment à ce qu'il propose…
Assurément, avec Collapsus, Thomas Bronnec a bien fait son travail. Et vous savez quoi ? le prochain vendredi 30 avril (premiers mots du roman), c'est en 2027…
Lien : https://polartnoir.fr/livre...
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Lire Collapsus, c'est se heurter d'emblée au malaise de la citation mise en exergue dans le quatrième de couverture : Pour sauver l'humanité, faut-il en sacrifier la moitié ?

Je tenterais la comparaison avec un jeu d'échec, une partie politique, où les pions blancs seraient les sauveurs du climat et les pions noirs ceux de la démocratie. Est-ce que la sauvegarde de la vie sur terre doit passer par la privation de liberté ?

Le roi blanc serait le président Pierre Savidan. Blanc pureté ou blanc cassé ? Il se voudrait vert. Mais la dame de l'échiquier, Fanny, qui n'est pas la première dame, virerait vers le rouge. Des écolos radicaux de son équipe la traiteraient plutôt de une khmère verte. Et le roi Pierre Savidan lorgne sur une troisième dame, Mathilde, de quel bord est-elle ?

Parmi les pions noirs, il y a le roi de l'industrie laitière. Il s'est vu supprimé sa dame d'entrée de jeu. Son avocat est traité comme un fou, envoyé dans un camp de redressement. Car dans cette partie, les points se compte en SEI, Score Ecologique Individuel. Ceux qui n'ont pas le compte, la moitié de l'humanité, doivent changer de camp, en passant par ces colonies écolos.

Est-ce pour autant une dystopie ? le récit est glaçant. Deux visions de possibilités d'avenir s'opposent. Certains épisodes sont à la frontière entre le réel et la caricature. Les occasions de se réjouir sont rare dans la politique des blancs basée sur les privations. C'est dérangeant si l'on est persuadé que manger moins de viande ou voyager moins fait partie de la solution. Oui pour rester en dessous des 2°C de réchauffement climatique, mais pas comme dans Collapsus !

Le pouvoir de la fiction, c'est d'expérimenter par l'imaginaire ce qu'on voudrait voir se passer ou pas. Et Collapsus permet de barrer de la liste quelques solutions autoritaires.
Lien : https://linumer.wordpress.co..
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Pierre Savidan, un grand gourou qui oeuvre dans une association pour les comportements responsables dans l'ouest de la France se retrouve à candidater pour devenir président de la République. Contre toutes attentes il est élu et commence alors son quinquennat par la mise en place de mesures drastiques en faveur du climat et contre l'industrie et les conduites polluantes. le président a bien l'intention de mettre les hommes face à leurs comportements qu'il estime irresponsables. Vu comme ça, ça pourrait donner des résultats intéressants et devenir un tournant dans la politique française, mais lorsque le président fait passer ses lois de manière de plus en plus arbitraire, les choses se compliquent dans la société et même dans son propre camp on commence à regretter de l'avoir soutenu. Dans ce roman noir d'un réalisme glaçant, Thomas Bronnec imagine une société où la dictature pourrait rimer avec écologie. Loin de prendre parti, l'auteur écrit une fiction qui fait réfléchir sur notre futur et sur les possibilités qui s'offrent à nous aujourd'hui pour limiter le réchauffement climatique. Pas mal de propositions sont mises en perspective et donnent à réfléchir, pour autant les magouilles des politiques sont toujours de la partie et cet auteur n'a pas son pareil pour les restituer. Un polar prenant qu'on ne lâche pas et qui donne envie de découvrir les autres romans de l'auteur. du costaud cette première lecture de l'année.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Après une trilogie axée sur les hommes politiques ( Les Initiés, En pays conquis, La meute), l'auteur, journaliste, continue a creuser la scène politique avec ce nouveau roman d'anticipation .

La France des années post-Covid est gouvernée depuis 3 ans par un Président Pierre Savidan, issu d'un mouvement écologique, sans aucune expérience politique et arrivé au pouvoir par surprise face une concurrente d'extrême droite.
Face au désastre écologique annoncé , il met en place des mesures sévères : impôts énormes pour les pollueurs grâce au SEI ( Scoring Ecologique Individuel) mesuré pour chaque habitant en fonction de son empreinte écologique, contrôle des naissances, impôts punitifs pour les banques peu propres, fin du nucléaire. Malgré une opposition relative, tous ses décrets sont mis en place avec une mise au ban de certains acteurs politiques gênants dans des centres de rééducation avec lavage de cerveau écolo-idéologique .
Mais surgissent des manifestations pro-Savidan violentes qui entraînent la mort de la femme du riche homme d'affaire Olivier Fleurance, patron d'un groupe alimentaire puissant et de son bébé.
La colère gronde dans le pays divisé entre les pro-gouvernementaux et les opposants qui sont internés en masse dans les centres de rééducation sans aucun espoir d'en sortir.
Lorsque le Président tente de faire voter une loi lui donnant tous les pouvoirs, Olivier Fleurance décide de mener une opposition au gouvernement avec l'aide de plusieurs sénateurs et parlementaires , en usant de tous les moyens possibles.

Ce roman noir politique nous interpelle par son sujet écologique , sa proximité de notre vie politique, par l'ascension irrésistible d'un tyran qui pourtant semble prêcher le bien pour le futur de notre planète ! le titre résume bien la chute rapide d'une démocratie malgré les barrières institutionnelles comme le Parlement, le Sénat .
Le rythme du roman est haletant, addictif et glaçant à la fois car si proche de notre univers politique actuel.
L'auteur décortique patiemment les questions écologiques en s'appuyant sur des théories contraires . Fanny Roussel, conseillère du Président, veut aller le plus loin possible dans les décisions impopulaires employant la force s'il le faut , acharnée et perverse.
Lisa Vianson, ex-ministre de l'écologie du gouvernement précédent, est plus modérée et veut entendre les récriminations de la population , en instaurant des mesures écologiques mais dans le cadre de la démocratie.
Jusqu'où peut-on aller pour pour empêcher la catastrophe écologique annoncée ? Des mesures autoritaires au prix de la liberté ?
Il décrit l'abus de pouvoir, les manigances politiques, la montée des violences populaires par la haine instillée par un pouvoir en place.
Ce roman démontre judicieusement la montée d'un despote malgré lui, emporté par la fièvre du pouvoir, si solitaire même entouré par ses conseillers, enfermé au sein de l'Elysée, si éloigné de la vie du pays . Par moments, on se dit que l'auteur exagère et se positionne loin de la réalité mais pourtant il dérange quand notre société s'en rapproche malgré tout et on tremble !
J'apprécie beaucoup ce roman sans aucune théorie développée mais plutôt imprégné de multiples questions sur notre avenir politique. Chacun peut cheminer à son rythme.
C'est un roman utile et intelligent !
Merci à Babelio et la Masse critique pour cette lecture.




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C
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Un écologiste arrive au pouvoir avec des mesures radicales : covoiturage obligatoire, compteur de points (notamment pouvant vous permettre de procréer ou pas), stages pour devenir un meilleur citoyen-écolo. À venir : la mise en place d'un quota hebdomadaire de consommation de viande. Cela peut-il réellement tenir ? Un roman coup de poing dans les scènes, la prise de partie qui pourrait tenir la route.
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