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Citations sur Cahiers de poèmes (37)

En de secrets plaisirs, en de secrètes larmes,
Cette changeante vie s'est écoulée furtive,
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[...]
Qui des hommes misérables draine le sang,
Boit des larmes, non la rosée :
Ah ! puissé-je dormir sous son règne aveuglant
Avec vous seules réveillée !

[...]
That drains the blood of suffering men ;
Drinks tears, instead of dew:
Let me sleep through his blinding reign,
And only wake with you !
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[...]
Les longues boucles de ses cheveux noirs tombaient
Sur une joue d'une beauté cadavérique.
Il semblait jeune - usé toutefois comme ceux
Qui dépensent leur temps de jeunesse avant l'heure.
Quand il abaissait son regard, on avait peine
A réprimer le flot d'une émotion soudaine,
Et la pitié cachait malaisément ses larmes,
Si tendre était ce front avec tout son orgueil;
Mais, levait-il les yeux, aussitôt sa prunelle
Vous transperçait le cœur d'un frisson glacial.
Alors la compassion se changeait en horreur,
En effroi de croiser encore ce regard.
Ce n'était point la férocité de la haine,
Ni l'angoisse frénétique du désespoir,
Ni la détresse en pure perte qui dédaigne
La sympathie que lui montrerait l'amitié,
Non - dans les profondeurs de cette orbite sombre
Flamboyait un éclair rien moins que de ce monde,
Un éclair si dévastateur qu'on aurait cru
Que nul ne le pouvait lancer qu'un œil de spectre.
Aussi fut-ce d'un cœur soulagé qu'ils le virent
Se détourner, s'enrouler dans sa mante grise
Et, appuyant sa tête sur son bras, cacher
A leur vue son sortilège de basilic.

(Alors le chien de la maison réétendit)
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Ce fut cruel, déjà, de penser que les hommes
Étaient tous creux et serviles et insincères,
Mais pire, ayant confiance dans mon propre cœur,
D'y déceler la même corruption à l'oeuvre.


'Twas grief enough to think mankind
All hollow, servile, insincere;
But worse to trust to my own mind
And find the same corruption there.
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Toute fleur, avant de se clore,
Prie pour que vienne le soleil;
Lui de même, en toute innocence,
Humaine rose sans soleil.
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La sévère Raison siège au tribunal
Avec son lugubre appareil:
Vas tu rester muette, toi, mon avocate?
Non pas, ange radieux, tu vas parler et dire
Pourquoi j'au rejeté le monde;

Pour quoi j'ai fui sans cesse avec persévérance
Les sentiers battus par les autres,
Et voulu voyager par une route étrange,
Négligeant aussi bien que pouvoir et richesse
La couronne de gloire et la fleur du plaisir.
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........

Augusta - bientôt tu regagneras
Ce pays dans la fleur de l' âge et la santé
Et alors seule la lande pleurera
Sur ma tombe dont nul ne se souvient
Car tu oublieras le tombeau solitaire
Et le corps pourrissant sur la rive d'Elnor -

Augusta - you will soon return
Back to that land in health and bloom
And then the heath alone will mourn
Above m'y unrememberred tomb,
For you'll forget the lonely grave
And mouldering corpse by Elnor's wave -
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Ô Rêve, où es-tu à présent ?
De longues années ont passé
Depuis que sur ton visage d'ange
J' ai vu la lumière s' altérer -

Hélas, hélas pour moi,
Si radieuse était ta beauté,
Je ne savais pas que ton souvenir
Ne me livrerait que tourment !

Le rayon de soleil et l' orage,
La soirée d'été divine,
La nuit silencieuse au calme solennel,
La clarté pure de la pleine lune

Jadis entrelacés à toi
Le sont aujourd'hui au lourd chagrin -
Vision perdue ! il me suffit -
Tu ne peux plus resplendir -
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"Personne n'a regret de te voir t'en aller,
Nulle voix ne sanglote 'Adieu !'
Où tant souffrit ton cœur, comment peux-tu toujours
Avoir le désir de rester ?"

Le soir passe d'un train rapide [extrait]
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JE SUIS LE SEUL ETRE ICI-BAS
DONT NE S'ENQUIERT

Je suis le seul être ici-bas dont ne s'enquiert
Nulle langue, pour qui nul œil n'aurait de pleurs ;
Jamais je n'ai fait naître une triste pensée,
Un sourire de joie depuis que je suis née.

En de secrets plaisirs, en de secrètes larmes,
Cette changeante vie s'est écoulée furtive,
Autant privée d'amis après dix-huit années,
Oui, solitaire autant qu'au jour de ma naissance.

Il fut jadis un temps que je ne puis cacher,
Il fut jadis un temps où c'était chose amère,
Où mon âme en détresse oubliait sa fierté
Dans son ardent désir d'être aimée en ce monde.

Cela, c'était encore aux premières lueurs
De sentiments depuis par le souci domptés ;
Comme il y a longtemps qu'ils sont morts ! A cette heure,
A peine puis-je croire qu'ils ont existé.

D'abord fondit l'espoir de la jeunesse, puis
De l'imagination s'évanouit l'arc-en-ciel,
Enfin m'apprit l'expérience que jamais
La vérité n'a crû dans le cœur d'un mortel.

Ce fut cruel, déjà, de penser que les hommes
Etaient tous creux et serviles et insincères,
Mais pire, ayant confiance dans mon propre cœur,
D'y déceler la même corruption à l’œuvre.

17 mai 1837.
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