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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Villette" a été écrit en 1853, quelques années après Jane Eyre (publié en 1847).
On y retrouve quelques éléments dans les échanges entre personnages, les tempéraments, l'étude des personnages, la discrétion de l'héroïne…
J'ai été un peu décontenancée au début du livre, ne parvenant pas à trouver un fil dans ce que Charlotte Brontë écrivait. Mais cette difficulté s'est évanouie peu à peu.
J'ai passé un bon moment de lecture, me replongeant dans la société anglaise et ses moeurs au XIXème siècle.


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Entrer dans l'histoire fut très compliqué pour moi. le personnage principal et la narratrice de ce récit, Lucy Snowe, est très énigmatique. Pendant les soixante premières pages, on ne sait rien d'elle ni de ce qu'elle ressent. Elle ne nous livre que la description de ce qu'elle voit, des personnes avec qui elle vit. Il arrive d'ailleurs fréquemment qu'elle parle d'elle à la troisième personne. Par la suite, passé le côté déroutant de cette narration détachée, j'ai pu m'immerger pleinement dans cette vie de jeune professeure recluse et morne.
Au fil des pages, on parvient à accéder aux émotions de la narratrice et la lecture n'en devient que plus agréable. Celles-ci se font de plus en plus intenses, prennent de plus en plus de place. A tel point que certains sentiments ou concepts sont personnifiés par la narratrice, comme s'ils devenaient des personnages à part entière, « Reason » ou « Despair » par exemple.
Il y a un autre élément qui m'a dérangée : les nombreuses coïncidences. Je me suis dit à plusieurs reprises que cela manquait de crédibilité.
Malgré cela, au final, j'ai beaucoup apprécié cette lecture. J'ai eu envie de savoir quelle fin Charlotte Brontë avait décidé pour son héroïne. Ou anti-héroïne plutôt, je crois que c'est ce qui m'a particulièrement plu. Lucy Snowe semble souvent être assez effacée, ne répond pas aux canons de beauté de l'époque, est sans fortune ni titre de noblesse.
En ce sens, Charlotte Brontë fait réellement figure de féministe avant-gardiste en exposant les limitations d'une femme à cette époque.
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Villette débute par la jeunesse de Lucy Snowe, jeune orpheline anglaise, qui rend visite à sa marraine et à son fils alors qu'ils accueillent une enfant noble du nom de Polly. le temps passe sans que le lecteur entende reparler de cette famille et de cette petite fille. Après le décès de la vieille dame qui employait Lucy comme dame de compagnie, notre héroïne se trouve confrontée à de nouvelles épreuves. Etant orpheline, désespérément seule mais courageuse et déterminée, Lucy décide de s'embarquer pour un pays francophone et qui lui est inconnu, Villette, afin d'y trouver une place de dame de compagnie. C'est finalement en tant qu'enseignante d'anglais qu'elle est employée dans le pensionnat pour jeunes filles de Villette. Lucy connaît divers tourments d'ordre psychologique tout d'abord, elle est victime d'une dépression et souffre de son isolement mais elle vit également avec des personnages mystérieux auxquels elle ne peut se fier à l'exemple de sa patronne qui fouille dans ses affaires. Un professeur, M. Paul la malmène mais de vieilles connaissances vont refaire surface, extirper Lucy de son mal être et elle découvrira alors que les choses et les hommes ne sont pas ce qu'ils semblent être.

Ma lecture s'est faite en demi-teinte: j'ai adoré le début et la fin du roman mais certains passages du roman m'ont semblé bien longs et en particulier les chapitres consacrés aux différends religieux qui opposent Lucy, anglaise et protestante, aux habitants et professeurs catholiques de Villette. Virginia Woolf et George Eliot considèrent Villette comme supérieur à tous les autres romans de Charlotte et je peux comprendre pourquoi sous certains aspects.

L'écriture, comme toujours avec les Brontë, est magnifique. J'ai apprécie l'héroïne mais je sais que c'est surtout parce qu'elle n'est pas sans rappeler Jane Eyre en étant moins passionnée et plus austère. Lucy, de par son caractère et de par sa place dans la société, ressemble à Jane Eyre: elle possède la même modestie et discrétion mais également la même détermination et la même force de caractère. Elle n'est pas sans rappeler également Charlotte Brontë elle-même: elles sont parties toutes deux vivre dans un pays étranger pour apprendre leur métier (la Belgique pour Charlotte), elles rêvent toutes deux de fonder leur propre école et elles vivent dans la même solitude puisque Villette est le dernier roman de Charlotte.

Le roman porte alors toute la détresse de l'auteur vivant seule avec son père et avec les fantômes de ses soeurs et de son frère disparus. Rien que pour ce désespoir palpable de l'héroïne et dans lequel on reconnaît celui de l'auteur le livre vaut la peine d'être lu.

Villette est une sorte de miroir dans lequel Charlotte s'est regardée et dans lequel nous sommes heureux de pouvoir la voir aujourd'hui.
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Je suis partie dans ce roman à l'aveugle, sans savoir dans quoi je m'embarquais. Et j'ai adoré, adoré, adoré ! Villette est un petit coup de coeur, un roman d'une profondeur à laquelle je ne m'attendais pas, et qui m'a troublée et émue.

J'ai eu le bonheur de lire ce roman avec d'autres lectrices, et d'échanger avec elles nos impressions de lecture. C'était très agréable de découvrir les avis de chacune sur le roman, et de voir qu'en fonction des connaissances de la vie de l'autrice que chacune possédait, notre opinion sur le thème principal du livre et sur son héroïne différait. En ce qui me concerne, ne connaissant que très peu la vie de Charlotte Brontë, j'ai eu un regard totalement extérieur. Et il est ressorti pour moi de ce roman une telle tristesse de par la solitude du personnage, que j'en étais bouleversée tout au long de ma lecture.

L'héroïne du roman, Lucy Snowe, est un personnage très particulier, duquel il est difficile de se faire une opinion. Elle est assez stricte et froide, et très solitaire. Pour autant, elle m'a énormément touchée. Pour moi, Lucy est une femme seule, c'est ce qui a fait son malheur. Donnez-lui un peu d'attention, et elle sera la personne la plus gentille et bienveillante possible. Et suivre cette femme dont le coeur et le moral balancent au fil des rencontres, retrouvailles, amitiés et amours m'a bouleversée; j'ai trouvé un peu de moi dans ce personnage qui ne à être heureuse que par le regard des autres. Sans compter que la fin m'a retourné le coeur et le cerveau, sans que j'y sois préparée…

Et que dire de la plume de Charlotte Brontë. J'en ai lu des passages à voix haute, ce qui signifie que la plume était magnifique. On peut y trouver des longueurs, des passages inutiles; pour ma part, l'attachement aux détails inutiles du quotidien de l'héroïne accentuaient la solitude qui la blessait. Charlotte Brontë a une manière bien à elle de décrire les émotions de son héroïne à travers ses actes, que chaque lecteur peut interpréter à sa manière. Nous placer dans la ville imaginaire de Villette nous permet de nous faire notre propre opinion sur le lieu où se trouve son héroïne, et pour les plus au fait de la vie de l'autrice, de la situer plus précisément…

Que vous connaissiez ou non la vie et l'oeuvre de Charlotte Brontë, je vous recommande chaudement de lire Villette : un roman unique, dont l'héroïne n'est pas près de vous sortir de la tête…
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Jane Eyre est définitivement un de mes romans préférés de tous les temps et il me comblait tellement à lui seul que j'ai mis du temps à avoir la curiosité de lire les autres oeuvres de Charlotte Brontë. Je commence avec Villette et je referme ce livre charmée et impressionnée par la puissance d'évocation de l'auteure, sa sagesse, sa force tranquille qui en impose réellement. Et ce, malgré le léger mépris qu'elle affiche pour les francophones, ces individus mal dégrossis, vulgaires et débauchés inconséquents, par opposition à l'Anglais distingué par essence, paré d'une gracieuse modestie et d'une retenue à toute épreuve. Allez, mieux vaut en rire ! Si on ne s'arrête pas à cela, ni aux noms propres qui dénotent là encore le peu de considération de l'auteure pour les continentaux, on découvre un roman puissant et touchant, oscillant entre réalisme et onirisme, et surtout on la découvre, elle, Charlotte Brontë. Elle est partout dans Villette, sous les traits flous de Lucy Snowe, dans toute la force de son caractère, de sa religion, dans ses tourments et ses élans romanesques. On se sent proche d'elle et c'est très émouvant. Je lui pardonne donc son oeil réprobateur et les petites longueurs dans lesquelles j'ai pu m'abîmer, ces quelques défauts n'entament pas la qualité de cette oeuvre.
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Quatrième et dernière visite des oeuvres de Charlotte Brontë et je tiens enfin le titre qui aura su me convaincre en dehors de son chef d'oeuvre Jane Eyre. Ouf, je n'y croyais plus !

Dernier titre paru du vivant de l'autrice, il est également l'un des plus autobiographique, puisque comme Le Professeur, qui en est la genèse, il s'inspire de ses mois passés à Bruxelles comme élève, puis enseignante, où elle avait développé une passion amoureuse non réciproque pour l'un de ses enseignants. Mais là où Le Professeur avait été long et sombre, Villette est long et lumineux. La plume de l'autrice est également bien plus assurée et cette fois, contrairement à Shirley, elle ne faiblit pas mais fait preuve d'une constance fort agréable. Il ne manque que la profondeur et l'originalité gothique de Jane Eyre pour en faire un chef d'oeuvre.

Villette est le nom du village où l'héroïne, Lucy Snowe, une jeune anglaise, va trouver un poste d'enseignante après quelques déboires. Celle-ci, fille toute simple, a quitté son pays natal pour se trouver une situation et ne pas dépendre de sa famille. Villette est donc le récit du désir d'indépendance d'une femme protestante en pays catholique à une époque où on n'envisage pas d'autre destin pour les femmes que celui d'épouse ou vieille fille à la charge de sa famille. Charlotte Brontë y fait donc preuve de beaucoup d'originalité. Elle ose dénoncer la situation des femmes mais ne s'arrête pas à ce constat et propose des solutions : ici, le travail comme enseignante et le désir d'ouvrir sa propre école pour en être directrice. Merci madame !

Cette ambition d'offrir autre chose que juste un simple récit, on le retrouve tout du long de l'histoire. Ses personnages sont tout sauf simples et linéaires. Chacun est complexe et change au fil des ans. Les situations sont aussi porteuses, dans un premier temps vues comme de banals clichés de l'époque, mais petit à petit fortes de messages féministes et universalistes, jusque dans la religion. L'autrice invoque pour chacun qu'il doit travailler pour réaliser ses rêves et ne pas laisser la situation d'étioler sans rien faire. J'aime.

Mais c'est aussi mon âme de fleur bleue qui a tant aimé ce looong texte, car oui, il y a encore des longueurs coupables et de nos jours un travail d'édition serait à faire pour supprimer les passages faibles et/ou inutiles. Cependant, j'ai beaucoup aimé suivre la destinée de Lucy Snowe, que ce soit dans un premier temps chez sa marraine où elle rencontre la singulière Polly (6 ans) et assiste à l'éclosion de son amitié avec l'amusant Graham (16 ans), puis lors de ses années comme enseignantes où elle peine à trouver sa place et la reconnaissance qu'elle souhaiterait, jusqu'à ses retrouvailles avec sa marraine et son fils qui vont lui ouvrir tout un tas de portes dans la vie sans s'en rendre compte et la changer du tout au tout ! Lucy est une jeune fille à qui le destin a réservé plein de surprises et le lecteur sera ravi de les suivre.

Il faut dire que Charlotte Brontë a fait d'énormes progrès pour conter ce genre d'aventures. Autrefois quand elle racontait les heures moroses de son héros comme professeur, c'était à se tirer une tirer une balle tant c'était ennuyeux. Ici, c'est bien plus fin, elle décrit réellement le quotidien de celle-ci, son rapport à ses élèves, à sa directrice, à ses collègues, ses ambitions et ses désillusions, mais surtout elle n'en reste pas là. L'héroïne est bien plus active dès qu'on lui en offre l'occasion, son destin est plus lumineux, elle se vautre moins dans le désespoir. En plus, l'autrice ajoute une petite pointe mystérieusement gothique avec un fantôme que l'héroïne croiserait à plusieurs reprises, ce qui rend la lecture frétillante.

Charlotte Brontë a aussi appris à affiner ses personnages. Ils ne sont plus aussi monolithiques qu'avant et vivent de belles évolutions. J'ai été charmée ici, en particulier, par le collègue de Lucy : M. Paul Emmanuel, que l'autrice nous révèle au fur et à mesure que Lucy elle-même le découvre derrière la première impression un peu froide et guindée qu'elle s'était faite de lui. Elle va découvrir un homme à multiples facettes bien plus généreux et ouverts qu'elle le croyait.

Enfin, l'autrice propose ici une double, voire triple, romance qui m'a beaucoup séduite et il en va de même pour les relations amicales qu'elle fait naître au cours du récit pour lutter contre la solitude de son héroïne. Dans sa propre vie, Charlotte a connu l'importance des sentiments et elle en rend compte dans ce récit. Elle aussi avait de grandes amies avec qui elle échangeait des lettres, il en sera de même pour Lucy quand elle trouvera chaussure à son pied. Charlotte a fini par se marier, elle donnera également des compagnons de vie à ses héroïnes. J'ai beaucoup aimé la subtilité de l'écriture des romances dans ce roman où jusqu'au bout il y a eu mystère et hésitations pour certaines. L'autrice prend le temps de faire éclore les sentiments amoureux et se base souvent sur une amitié préexistante, ce que j'adore. Même si les sentiments sont forts, ce ne sont pas des passions qui feraient tout oublier et perdre tout sens commun, on a des couples qui tiennent compte de leur entourage, ce que j'ai apprécié et qui m'a touchée. Chaque couple est à la fin exactement tel que j'aurais voulu qu'il soit, avec une belle entente, de beaux sentiments éloquents, et une situation peut-être banale, simple, mais dans laquelle ils connaissent le bonheur. Ça me touche.

Loin du coup d'éclat très sombre de Jane Eyre, c'est la simplicité et le cheminement vers la lumière des héros de Villette qui m'ont touchée dans ce dernier roman. J'ai aimé le portrait réaliste et cru d'une enseignante sur qui la solitude pèse. J'ai aimé la finesse d'écriture des relations qui se nouent et permettent à tous de trouver leur voie dans la vie. L'autrice a fait de sacrés progrès dans l'écriture d'un long récit, de personnages et situations crédibles et dans la délivrance de messages, ici féministes et universalistes, importants depuis Le Professeur et Shirley. J'ai enfin ma 3e oeuvre préférée des soeurs Brontë après Les Hauts de Hurlevent et Jane Eyre.
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Villette est un beau pavé de 710 pages. Autant dire qu'il faut un peu de temps devant soi pour s'y plonger. J'ai donc mis plus d'une semaine pour en venir à bout. Si j'ai globalement apprécié ma lecture, il y a certains points du roman qui m'ont profondément dérangée.

Villette c'est d'abord l'histoire de Lucy Snowe, une jeune femme de 20 ans. Elle ne vient ni de l'aristocratie ni de la bourgeoisie. Orpheline et sans fortune, elle n'a d'autre choix que de travailler. Au début du roman, Lucy est dame de compagnie auprès d'une vieille femme. Si cet emploi ne lui convient pas forcément, elle fait contre mauvaise fortune bon coeur. A la mort de la vieille dame, Lucy décide de quitter l'Angleterre, son pays dans lequel elle n'a plus aucune attache.

Elle s'embarque pour la Belgique et débarque à Villette (ville imaginée par l'auteur). Alors que la tempête fait rage, Lucy se perd dans les rues inconnues et inquiétantes de la ville. Par hasard, elle sonne à une porte. Il s'agit d'un pensionnat de jeunes filles de bonne famille. Lucy est aussitôt engagée par la directrice Mme Beck comme gouvernante puis comme institutrice en anglais.

Charlotte Brontë a été influencée par les courants romantique et gothique. Elle fait de son personnage Lucy une héroïne perdue, sans le sous. J'ai apprécié le personnage de Lucy car sous ses airs de jeune fille naïve, elle cache en réalité un caractère fort et audacieux. Elle débarque dans un pays inconnu dont elle ne parle pas un mot. Doué d'une certaine intelligence, Lucy va apprendre seule la langue. Les filles du pensionnat vont lui mettre des bâtons dans les roues. Il faut lire la première scène dans laquelle elle donne son tout premier cours. Elle doit affronter une horde de jeunes filles prêtes à lui faire payer son étrangeté et sa différence et elle s'en sort avec brio!

Lucy sera perçue tout au long du roman comme une étrangère, comme celle qui est différente. Elle est anglaise et se comporte en anglaise. On lui reproche surtout d'être protestante donc hérétique. Tour à tour, les différents protagonistes essaieront de la convertir à leur religion, sans succès. C'est d'ailleurs dans ces pages que je me suis le plus ennuyée. En effet, l'auteur fait la part belle à la religion. Les grandes envolées lyriques de Lucy sont certes belles mais d'un ennui profond à ce sujet.

Au-delà de cette difficulté dans la lecture, j'ai apprécié le rythme du récit. On voit Lucy gravir tous les échelons du pensionnat. Elle passe de gouvernante à institutrice. Elle aura d'ailleurs un statut spécial par rapport aux autres professeurs. Charlotte Brontë dissèque les rouages de l'institution dans laquelle travaille Lucy avec un oeil expert (rappelons qu'elle a elle-même exercé ce travail). Tous les coups sont permis et c'est souvent Lucy qui en fait les frais. Elle rappelle aussi qu'au 19ème siècle, une femme instruite, cultivée est souvent dénigrée et rangée dans la catégorie "non mariable". Lucy sera d'ailleurs traitée de "bas-bleu" à plusieurs reprises.

Au-delà de l'apprentissage de Lucy, l'auteur tisse une histoire d'amour qui en surprendra plus d'un tant elle paraît mal partie au départ. Les bals, les réceptions et les thés se succèdent et j'ai vraiment aimé me retrouver dans cette ambiance faite de conventions et de protocoles. Bien sûr, il y a des moments qui paraissent vraiment exagérés. L'auteur multiplie les scènes dites de reconnaissance dans lesquelles les personnages s'aperçoivent qu'ils se connaissent en réalité depuis très longtemps. C'est un peu grossier mais dans l'esprit romantique de l'époque.

Si certains passages extrêmement lyriques ou très tournés vers la religion m'ont ennuyée, j'ai cependant aimé suivre l'apprentissage de Lucy Snowe. Villette reste un roman complexe qui mérite qu'on s'y attarde.
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Lucy Snowe, fille d'une bonne famille déchue, atterrit à Villette, au pensionnat de jeunes filles de Mme Beck. de gouvernante, elle devient institutrice, et petit à petit s'intègre dans le quotidien de Villette et de ses habitants un peu particuliers.

Mesquinerie des unes et grandiloquences des autres. Rien n'échappe à l'oeil acéré de Lucy et de sa Raison. La raison, avec un grand R, qui pèse son poids dans la balance et tempère les sentiments et pensées de Lucy. Ces derniers sont rapidement étouffés dès qu'une lueur d'espoir voit le jour… Elle porte un regard perçant et assez dur envers les autres et elle même, et il en ressort une solitude extrême, du début à la fin. Lucy n'est ici qu'une spectatrice qui n'a pas droit au bonheur mais se réjouit pourtant de multiples détails.

Un roman que j'ai beaucoup aimé, et qui sort de l'ordinaire de par sa mélancolie constante. Un personnage que nous jugerions secondaire ou insignifiant est soudain mis en lumière. Et derrière la façade se cache une personnalité que nous devinons passionnée. Un roman qui, dit on, se rapproche de la personnalité et de la vie de Charlotte…

Cette volonté de s'effacer, d'être neutre, m'a fascinée, puisque derrière se cachait un tempérament qu'on devinait pourtant fougueux. La personnalité passionnée de Charlotte se dévoile entre deux paragraphes… au travers d'une Lucy qui cherche à être passive, mais dont les envolées romantiques s'échappent parfois, au détour d'une tempête, ou d'une représentation théâtrale.
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Alors que j'avais adoré Jane Eyre et beaucoup apprécié Le Professeur, je m'attendais au même constat avec cette nouvelle parution sauf que malheureusement, je ressors quelque peu déçu de cette délicate lecture.

En effet et même si de nombreux parallèles peuvent être fait entre Villette et Jane Eyre, je dois bien admettre qu'on est loin du compte et que je me suis parfois ennuyé. Pourtant, l'histoire commençait très bien mais plus l'intrigue prenait place, moins j'avais l'impression qu'elle avançait. La faute a de nombreuses longueurs qui sont venues parasiter mon rythme de lecture. Ainsi, nous suivons les traces de Lucy, une jeune orpheline que personne ne remarque débarquée en terre inconnue, la Belgique, dans laquelle celle-ci fera ses premiers pas dans le monde en tant qu'enseignante dans un pensionnat. J'attendais énormément de ce roman initiatique et je pensais être autant heurté et saisi que par mes précédentes lectures sauf qu'il n'en a pas été ainsi. Pour autant, j'ai aimé retrouver le style si beau et la plume si poétique de Charlotte Brontë. Une nouvelle fois, cette dernière démontre toute l'étendue de son talent et parvient à faire passer de nombreuses émotions à travers son style si pur et complet et parfaitement maitrisé. J'ai même été agréablement surpris par l'inspiration gothique et surtout par sa mise en situation, octroyant à ce roman une dimension parfois fantastique plaisante et mystérieuse à lire. D'autant plus que comme à l'accoutumée, l'auteure s'inspire de son vécu et apporte une très large dimension autobiographique à Villette. C'est pourquoi, j'ai aimé les sujets abordés tels que les différences sociales et religieuses et le sentiment d'inappartenance dont souffre Lucy.

Celui-ci la poursuivra jusqu'à la fin du roman, qui reste très largement ouverte et interprétable de milles manières, faisant de ce personnage, un personnage attachant et captivant. C'est une héroïne tout en lucidité et en sensibilité qu'il nous est dévoilé. D'autant plus que Charlotte Brontë explore le moindre détail de la psychologie de Lucy, la mettant complètement à nu. Malgré tout, je dois reconnaître que malgré son tempérament pondéré et mesuré, j'aurais apprécié que cette dernière se dévoile un peu plus tourmentée et beaucoup plus active. En effet, cette dernière subit plus qu'elle impose et cela peut parfois paraître assez irritant. Néanmoins et en remettant le contexte autobiographique de ses oeuvres, je pense que Charlotte Brontë exorcisait ses propres démons à travers ses écrits. Malheureusement, je n'ai pas apprécié plus que cela le personnage de Mr Paul. On est loin des gentlemans charismatiques et emblématiques dignes des romans victoriens. En ce sens, je n'ai pas spécialement apprécié la trame romantique de cette intrigue. Heureusement que nous rencontrons d'autres personnages et que certains, comme Polly et le Dr John, parviennent à se démarquer.

En somme, je ressors mitigé de cette lecture en dent de scie et même si j'ai aimé retrouver la plume si sensible et poétique de Charlotte Brontë, je ne suis pas parvenu à être totalement transcendé par cette dernière. La faute à une héroïne un poil trop résignée et a quelques longueurs présentes et cassant mon rythme de lecture. Je pense néanmoins qu'il doit être lu par tous les amateurs de l'auteure.
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Très contente de ma lecture. Toujours avec Charlotte Brontë.
Il faut dire que j'aime beaucoup son univers, sa plume, ses personnages féminins.. , d'ailleurs les points de ressemblance entre Lucy et Jane Eyre sont nombreuses , dans la personnalité des personnages comme dans leurs destins.
Je pense qu'elles sont en réalité toutes deux le reflet de la personne de Charlotte Brontë.
Je ne ferais pas de résumé car j'ai tjs la crainte d'en dire trop.
Mais il est claire que ce roman est l'un des meilleurs de l'auteure après, pour ma part, Jane Eyre (qui est excellent ! Mon préféré de l'époque victorienne); la différence entre la culture anglaise (protestante) et française ( catholique) est bien décrite avec évidemment, un partie pris de l'auteur de par ses convictions.
Le romantisme de l'époque, plein de pudeur, y est évidemment bien présent.

Les personnages sont vrais et parfaitement bien étudiés, de la froide et impériale Mme Berck à l'étonnant Mr Paul en passant par le parfait Mr John. Nous sommes gâtés.

Ce n'est pas un roman d'action mais plutôt une balade traversée par des orages et des pluies suivie de quelques rayons ensoleillés.


Bonne lecture
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