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EAN : 9781097531141
Marika Daures (12/06/2018)
4.14/5   7 notes
Résumé :
Chargé des fonctions de concierge au Palais Victoria, un vieil immeuble bourgeois dans un chef-lieu de province, Amédée, en homme fruste et introverti, vibre à l'idée d'une liaison avec certaines locataires dont il ne manque d'espionner le quotidien.

Soucieux de ses besoins affectifs, il est également inquiet des conséquences d'un projet immobilier visant le Palais Victoria dont il va s'efforcer de contrecarrer la réalisation par les pires moyens.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique

Dans le tout premier paragraphe de son oeuvre, l'auteur nous prévient : "Les personnages de cet ouvrage sont des créatures purement romanesques, la lourdeur de leurs opinions, l'inimitié qui s'en dégage, les fantasmes qui les guident, ne sauraient être en adéquation avec les sentiments de l'auteur ayant connu quelques plaisirs à les créer sans pour autant les reconnaître, ni tenter par charité, de les humaniser d'un trait de plume."

Le protagoniste principal de ce conte s'appelle Amédée, un homme simple et solitaire qui est concierge au Palais Victoria et qui rêve que le bonheur "sous les traits d'une femme vienne lui dire des mots doux à travers son hygiaphone". Peu lui importe qu'elle ne soit pas de toute beauté. Même une laideronne ferait l'affaire et justement où il réside, en vivent deux. Il y a Mademoiselle Sorenson, d'origine danoise, distante, affreusement mal fagotée et donc tout sauf une pin-up scandinave sexy. Puis, il y a dans le voisinage Albertine Torenza, une "Méditerranéenne d'un sud indéfini" et au physique "débordant". Il est vrai que notre héros n'a pas été gâté par sa mère ultra possessive, Germaine, qu'il qualifie, après son voyage pour l'éternité évidemment, de "salope patentée". Bref, un lourd et pénible héritage, naturellement !

André Brouquier est depuis octobre dernier un des nôtres sur Babelio, comme "brouquier" tout court.
Il est né en 1945 à Toulon et, selon Librinova, depuis son enfance attiré par l'écriture. Outre "Les fils de Mérovée ", il est l'auteur de 4 recueils et il a collaboré à plusieurs revues de poésie.

Pour Amédée le ciel s'assombrit encore davantage lorsqu'il apprend qu'une compagnie puissante d'assurances entend racheter purement et simplement "son" Palais. Contre de tels plans sinistres, il estime qu'il faut absolument lutter et il se voit déjà comme un djihadiste de Daesh à envisager des actions les unes encore plus terribles et spectaculaires que les autres.

Seulement, à part qu'organiser de tels coups terroristes suppose un minimum de savoir-faire spécifique, de l'entraînement et une infrastructure adéquate, il y a son chef, Gaétan Duchet, qui lui explique qu'il convient de s'y prendre autrement.

Amédée va allier sa pugnacité, ses forces et son ingéniosité aux ambitions démesurées de Monsieur Duchet, convaincu que le site du Palais Victoria repose sur des vestiges de l'époque mérovingienne.
Cette fameuse première dynastie française, qui à partir du Vème siècle, sous le légendaire Hlodowig ou Clovis (466-511), a régné sur une partie importante de la France, la Belgique, les Pays-Bas et l'Allemagne jusqu'au VIIIe siècle.

Pour découvrir comment ces 2 fils de Mérovée vont se débrouiller pour éviter ce désastre immobilier et si après tout ils arriveront à leurs fins (?) et savoir qui sera finalement l'élue de notre Amédée, la Sorensen ou la Torenza, ou aucune des deux ? Faites comme moi, allez vite sur Amazon France et téléchargez ce récit loufoque que notre ami, André Brouquier, met gratuitement à notre disposition.
Vous ne serez pas déçu de votre périple, quand bien même si vous préférez comme moi le papier, où il vous est loisible de tourner allègrement les pages. Bien qu'honnêtement, il faut que j'admette que cette méthode de lecture offre des avantages insoupçonnés.
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Quand André Brouquier m’a proposé en décembre dernier de lire son lire, Les Fils de Mérovée, il me l’a décrit comme « une galerie de portraits désopilants portés par une écriture de qualité » dont le but n’était pas « de réviser l’histoire »…
La quatrième de couverture évoque le « fruit d’un long travail traversé par l’exaltation, le doute et ce lyrisme qui l’habite depuis toujours » après un long silence littéraire…

En effet, il y a un peu de tout cela dans ce livre dont toute la trame narrative s’organise autour du concierge et des habitants d’un immeuble, au standing plutôt bourgeois, dans une ville de province.
La vie de ce petit monde, véritable microcosme, est perturbée par un projet immobilier porté par un groupement d’assureurs dont les conséquences ne sont pas du goût de tout le monde. Amédée, le concierge, va user de tous les moyens en sa possession pour contrecarrer cette entreprise et il est suffisamment acharné, vindicatif et obsessionnel pour faire beaucoup de dégâts ; il n’est pas seul à livrer bataille puisque Monsieur Duchet, l’un des habitants, est persuadé que l’immeuble a été construit sur des vestiges mérovingiens qu’il faut à la fois mettre à jour et préserver…
Cette intrigue principale est entourée de digressions autour de la vie des personnages et de leur rapport au monde.

C’est là que je dois avouer que je me suis un peu ennuyée, ne parvenant jamais à m’attacher aux personnages, les percevant tous et toutes comme en représentation, bien campés, originaux sans doute mais trop outranciers ou caricaturaux pour me toucher ou simplement m’amuser… Je n’en ferai pas une étude exhaustive pour ne rien divulgâcher.
Amédée est un vieux garçon introverti qui n’a pas connu son père, qui a toujours vécu avec sa maman jusqu’au décès de cette dernière ; il s’est construit plutôt mal que bien autour de ce manque identitaire. Il nourrit des sentiments pour une des locataires qu’il espionne sans vergogne… Dans la vie courante, il est à la fois borné et ingénieux, plutôt porté sur la pornographie…
Le Caporal Lendemain est l’archétype du vétéran, miné par ses souvenirs de guerre pas très propres (Indochine, Algérie ?)…
Les personnages féminins ne relèvent pas la moyenne et n’essaient même pas d’améliorer le contexte frustre et grossier de l’ensemble. Elles sont pathétiques.
André Brouquier a mis dans la bouche de ses protagonistes tous les relents racistes, populistes, nationalistes, misogynes et tous les stéréotypes et idées reçues sur les chômeurs, les migrants, les assistés etc… Heureusement, il prévient ses lecteurs : "les personnages de cet ouvrage sont des créatures purement romanesques, la lourdeur de leurs opinions, l'inimitié qui s'en dégage, les fantasmes qui les guident, ne sauraient être en adéquation avec les sentiments de l'auteur ayant connu quelques plaisirs à les créer sans pour autant les reconnaître, ni tenter par charité, de les humaniser d'un trait de plume". La satire est cependant trop omniprésente : il n’y a pas un seul personnage pour relever le niveau et la pilule a vraiment été difficile à avaler pour moi ; avec une ambiance moins excessive, j’aurais pu sourire parfois alors que j’ai surtout grincé des dents, passant peut-être à côté du versant « désopilant » promis.
J’ai eu du mal à venir à bout de ma lecture ; j’ai persisté pour avoir le mot de la fin que je qualifierai d’explosive...

Pa contre, l’écriture d’André Brouquier est assez savoureuse par moment, mêlant l’absurde et le lyrisme, poussant les raisonnements à l’extrême ; il y a un côté débridé et jubilatoire. Le corps est mis à l’honneur, dans certains états qui raviront les amateurs. Je n’ai personnellement pas trouvé un univers référentiel ou une intertextualité qui me soient familiers ou proches et, donc, je ne me suis pas sentie très à l’aise avec ce roman.
Dans la version numérique que j’ai eue sous les yeux, je déplore aussi une douzaine de fautes et coquilles qui ont peut-être été corrigées depuis.

Voilà un roman intéressant par son côté galerie de portraits et études de mœurs… Je suis certaine qu’il a déjà trouvé et continuera de trouver son lectorat. Mais il n’était pas pour moi.
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Déroutant par son style d'écriture et les péripéties de son roman, l'humour éclate à toutes les pages et s'éloignent de l'aspect morne et pesant du sujet évoqué. A lire enchantement et dépaysement garantis.
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Sur les bases d'un roman historique mais il n'en est rien, l'auteur transfigure la folie contagieuse de ses personnages en une sorte de grâce liée à sa belle écriture.
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Le commentaire de Cathy :
Amédée est concierge au Palais Victoria, il fantasme sur les femmes qui vivent dans l'immeuble. Une puissante compagnie d'assurances veut racheter le palais, Amédée va mener différentes actions pour empêcher que cela arrive. J'ai trouvé le début de ma lecture un peu déroutante, au début beaucoup de personnages à assimiler et le fait que l'auteur n'a pas chapitré son roman, on fait que j'ai eu besoin de quelques pages pour m'habituer à cela. le style de l'auteur plein d'humour et assez loufoque devient très vite addictif et a rendu ce roman inlâchable. Les personnages hauts en couleur et très différents font que cette histoire à été plutôt hors du commun et agréable à lire, bien évidemment, Amédée est le personnage que j'ai préféré, j'ai aimé son tempérament et suivre son histoire au fil des pages. Si vous avez envie de découvrir un roman un peu loufoque avec un style pas commun ce roman est pour vous.
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Sous la mollesse d'un président qui ronronne en conseil d'administration, De Saintonge cachait sous son cuir épilé des tares de qualité pour ceux qui prétendent qu'il n'y a rien de répréhensible à fréquenter les assidus des urinoirs, à proposer aux pénitents prostrés sur l’eau verdâtre qui aseptise le muret des vespasiennes, la « turlute d’un soir », et à ne relever la moindre anomalie dans le fait qu’une figure de proue de la jet société, un type sorti du giron d’une noble famille, soit partie prenante dans les intérêts d’un club prônant une religion aux règles très ambigües, où tout un chacun reçoit beaucoup plus qu’il ne donne avant d’en redistribuer la contrepartie. Si par le passé de tels penchants étaient considérés comme du vice, voilà qu’il s’agit d’une liberté d’expression et De Saintonge ne manque jamais d’exprimer la sienne par des détails vestimentaires très frou-frou et trois fois la semaine, sous le feu des UV.
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Cette femme il l’imaginait sous les traits simples et ordinaires d’une compagne sans fard, sans agressivité et sans chichi, un parfait laideron à la fois mère et compagne, une boniche assez forte et solide dans sa tête pour être encore vierge après plus de trente ans.

Mais ce souhait lui paraissait inaccessible faute de n’avoir connu à ce jour, qu’une nuit de folie, un examen de vieux garçons, où, pour faire taire la rumeur qui l’accablait d’un soupçon d’impuissance, il s’était accordé sur le dos d’une femme un plaisir manuel.
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Un réchaud mitonnait chaque jour la même soupe de légumes, un carillon égrenait un temps sans retour ni surprise et lorsque la cloche de Big-Ben lui signalait les demi-heures, il lui tardait de vivre pleinement les trente minutes qui suivaient.
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Autour de la table, souvent après minuit, les idées allaient bon train, les projets prenaient forme, comme si ce lieu d’état-major était le cœur d’une assemblée aux convictions révolutionnaire prompte à mettre à mal, l’ordre établi et les institutions.
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