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4.04/5 (sur 45 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Milan , le 15/11/1922
Mort(e) à : Rome , le 28/05/1990
Biographie :

Giorgio Manganelli s'est installé à Rome, et a travaillé comme journaliste au Corriere della sera.
Il a traduit l'œuvre complète d'Edgar Poe en italien, et des œuvres de T.S. Eliot.

Manganelli s'impose rapidement avec Hilarotragoedia (1964), après s'être engagé au sein du mouvement littéraire Groupe 63.

Ses essais littéraires, tel la Littérature comme mensonge (1967), et sa vaste production narrative expérimentale – Nouveau Commentaire (1969), Aux dieux ultérieurs (1972), Sconclusione (1976), Centurie (1979), De l'enfer (1985), Laboriose inezie (1986) et Encomio del tiranno (1990) –, reçurent le même accueil, très favorable.

Écrivain éclectique et génial, il a laissé une multitude d'écrits journalistiques, composés dans des styles les plus divers tel l'Almanach de l'orphelin samnite, ainsi que des essais : Chine et autres orients (1974) et Pinocchio : un livre parallèle (1977).
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Source : www.larousse.fr
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Extrait de Giorgio Manganelli "Bruits ou voix".


Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Giorgio Manganelli
L'œuvre de Federigo Tozzi est à mi-chemin de la ville de Sienne et de la névrose.

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La littérature étant complexe, et donc non simplifiable, est obscure de par sa nature ; non pas difficile, non pas énigmatique, mais élusive, hallucinatoire, mystérieuse.
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Giorgio Manganelli
Je m'appliquai, par pur amour de la matière et de ses éphémères porteurs, à l'élaboration de maladies qui étaient, par rapport à la mort, des passages et des corridors, des halls d'entrée, de fastueuses antichambres, des vestibules ; je poursuivis le but de faire du mourir, grâce à un corps opportunément à bout de souffle, un itinéraire interminable et sacré [...].
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Avec une sorte de joie, de gaieté batailleuse, je tente de distinguer un sentier; mais que pourrait bien être un sentier dans cet espace aqueux et mou?
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A bien y penser, les horloges sont un genre littéraire. Elles portent sur elles les signes écrits du possible qu'on peut lire aussi dans les vieux édifices désertés. Elles feuillettent notre vie, où elles marquent avec la même indifférence tranquille l'heure de notre naissance, de nos premières amours, de la guerre et de la mort. Mais s'il est vrai que les horloges appartiennent à la littérature, il est tout aussi vrai que nous sommes la littérature des horloges. Je les soupçonne de ne pas croire à notre existence, de nous prendre pour de simples "personnages", dont peut-être elles parlent, la nuit ; pour des livres dont elles se font les unes aux autres des comptes rendus, que l'une conseille parfois à l'autre de lire.
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La colère des bien-pensants contre la littérature est très ancienne. Il y a des siècles qu'on l'accuse de fraude, de corruption, d'impiété. Elle est inutile-ou bien elle est empoisonnée. Sacrilège, perverse, elle fascine et elle effraie. Toute-puissante et versatile, elle n'hésite pas à user des diuex pour embellir ses fables. Mais, par cette exquise ironie qui trace son destin, elle seule est capable de célébrer adéquatement la grandeur, la gloire de ce dieu qu'elle dégrade et élève au rang de personnage, d'hypotypose, d'hyperbole. Le terrible lanceur de foudres, pris dans le léger filet de la rhétorique, cesse totalement d'exister, se transforme en invention, en jeu, en mensonge.
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Si l’on m’autorise une suggestion, voici quelle serait la meilleure façon de lire cette brochure, mais elle est coûteuse : acquérir le droit d’usage d’un gratte-ciel qui ait autant d’étages qu’il y a de lignes dans le texte qu’on va lire ; placer un lecteur à chaque étage, livre en main ; confier une ligne à chaque lecteur ; à un signal donné, le Lecteur Suprême commencera à se précipiter du sommet de l’édifice, et au fur et à mesure de son passage devant les fenêtres, le lecteur de chaque étage lira à haute et intelligible voix la ligne qui lui est destinée. Il est nécessaire que le nombre d’étages corresponde à celui des lignes, et qu’il n’y ait pas, entre l’entresol et le premier étage, de méprise susceptible de provoquer un embarrassant silence avant le fracas. Il est louable aussi de le lire dans les ténèbres extérieures, ou mieux encore au zéro absolu, dans un vaisseau spatial en perdition.
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Chapitre X


L’infélicité de Noël est une infélicité élusive, visqueuse, ophidienne, et en même temps calamiteuse ; toutes les imperfections, les délicates et exquises imperfections des rapports humains souffrent sous le poids d’une dénégation suprême ; le désamour étouffé fleurit monstrueusement, sous notre peau s’épanouit une végétation splendidement désespérée. On tente de surseoir à la nature périssable des choses, les parents emmènent les enfants chez le carabin qui a pour mission, plus mécanique que médicale, de contrôler le rodage, changer l’huile, nettoyer les vis platinées. On tente de suspendre la mort et de différer les agonies ; les meurtres et les explosions sont notés dans les marges du scénario. Il n’est pas de plus grande affliction que de ne pouvoir être affligé. Les fous tournent en rond dans de grandes pièces blanches, parlent à haute voix, mentent, calomnient, menacent, n’existent pas. Aujourd’hui, demain, après-demain, qui donc exige que le monde soit la sphère parfaite dont rêvaient les platoniciens ? Le moment de la fête est le moment suprême du mensonge ; l’horreur est intolérable.

//traduit de l’italien par Jean-Baptiste Para
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Giorgio Manganelli
ÉCRIS, ÉCRIS


I


Écris, écris
si tu souffres, travaille avec ta douleur ;
prends-la dans la main, touche-la,
manie-la comme une brique,
un marteau, un clou,
une corde, une lame,
un outil, quoi.
Si tu es fou, comme tu l’es à coup sûr,
sers-toi de ta folie : les fantômes
qui peuplent ta rue,
sers-t’en comme des plumes et fais-en des matelas ;
ou comme des draps prisés
pour des nuits d’amour ;
ou comme des drapeaux de régiments
infinis de fantassins.



SCRIVI, SCRIVI


I


Scrivi, scrivi;
se soffri, adopera il tuo dolore:
prendilo in mano, toccalo,
maneggialo come un mattone,
un martello, un chiodo,
una corda, una lama ;
un ustensile, insomma.
Se sei pazzo, come certamente sei,
usa la tua pazzia : i fantasmi
che affolano la tua strada
usali come piume per farne materassi;
o come lenzuoli pregiati
per notti d’amore;
o come bandiere di sterminati
reggimenti di bersaglieri.
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Je chemine à présent, avec la chevalinité à mon côté, en un lieu obscur, une sylve, et ce n’est pas le marécage. Je regarde avec méfiance la chevalinité, et je lui demande où elle m’a conduit. Sa réponse est vague, dénuée de sens, et semble faire allusion à un lieu où je ne trouverai ni eau ni boue. « Tu ne voudras pas me conduire aux volcans ? » dis-je ; la chevalinité rit, et le rire de sa bouche, qui devrait être énorme, a quelque chose d’aimable, une grâce insidieuse ; de nouveau je sens que, à condition de ne pas abandonner la chevalinité ou de ne pas être abandonné d’elle, je suis prêt à en accueillir en moi, dans ma vie, toutes les dégradations les plus inguérissables. La chevalinité, pensé-je à présent, sait sûrement si le roi des volcans existe et s’il est amical à mon égard. Je me tourne vers la bête et je suis sur le point de lui poser la question quand je m’aperçois qu’elle porte sur la tête une minuscule couronne. Je m’étonne non pas tant de la couronne que de sa petitesse, comme si elle coiffait quelque chose de minuscule à l’intérieur de la chevalinité, quelque chose d’enfantin, et voici qu’elle sourit, une abstraction sourit, et peut-être cette abstraction est-elle le roi, l’associé, le dyarque qui m’a été assigné pour compléter la phrase grammaticalement fautive, l’anacoluthe de mon destin. Est-il possible que j’aie toujours été avec mon bien-aimé dyarque, et qu’il se soit travesti si astucieusement qu’il ne m’a jamais été permis de le reconnaître ? Mais en vérité je ne le reconnais pas même à présent, je marche à côté de la robuste chevalinité, l’abstraction qui ne craint pas le marais marécageux, et je m’aperçois seulement maintenant que la robustesse même est une partie de l’abstraction, la chevalinité renferme des petitesses que je voudrais retirer de leur écrin. Qu’il est étrange de dire « sylve », d’employer un mot si féerique et si courtisan, mais cette sylve est à son tour très féerique, et courtisane en ceci que c’est justement le genre de forêt où les filles de roi, ou les rois eux-mêmes, quand ils sont très jeunes, aiment à se perdre, et c’est ici que se cachent des murs démolis de palais royaux, sur les portes desquels est clouée la tête d’un cheval décapité, tué pour que de ses entrailles sorte l’âme royale, prophétique, omnisciente.
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