La ministre du Travail songe au 100 % télétravail. Ne peut-on laisser les entreprises s’organiser ? On envisage de contraindre les malheureux contaminés à résidence, les « personnes à risque », ces vieillards de plus de soixante-cinq ans, papys et mamies relégués dans leurs cuisines, trop jeunes il y a peu pour prendre leur retraite.
L’article 24 colle au ministre de l’Intérieur comme le scotch du capitaine Haddock. Le Premier ministre prie une commission ad hoc de le re-re-rédiger, quand on croyait que c’était le job des députés. Quelques articles supplémentaires du Code pénal pour clarifier s’il en était besoin les conditions du respect de la liberté d’expression !
Heureusement, Bruno (Super) Lemaire a terrassé les méchantes plateformes et repoussé l’impensable « Black Friday ».
« Une commission venant de conclure que l’eau ça mouille, nous avons finalement le droit de vendre des parapluies. »
Bienvenue en Absurdistan.
Diantre, quel challenge. Formuler des vœux devient, par les temps qui courent, un exercice pour le moins périlleux !
Amour, gloire et beauté, fortune, banal. Évasion et accomplissement de nos projets, audacieux. Se retirer loin de la morosité ambiante dans des Édens rêvés, voire au maudit ski, sans BFM et sans R/0, retrouver ses amis contaminables, prêts à toutes les aventures, facile à dire…
Fêtes ou défaite ?
Respectons la trêve des confineurs.
Tentons, à l’heure du télé-réveillon sur Zoom, de garder, « quoi qu’il en coûte », une pêche à toute épreuve ! Qu’en 2021, confiants dans notre inaltérable capacité d’initiative, nous puissions exprimer fantaisie, créativité et inventivité, il y en a besoin.
Haro sur la tristesse et son venin.
« Il n’y a plus d’après », chère Juliette Gréco.
Luis Sepulveda connaît maintenant « la fin de l’histoire ».
Miche Piccoli et Michael Lonsdale, Zizi Jeanmaire, Tata Yoyo, Michou et Nathalie Delon, Pernoud loin de la mer, Auriol loin du désert, nous ont quittés, et tant d’autres, de Raoul Plumauzel à Robert Lampoule, Pierre Dupont et Marthe Martin !
Daniel Cordier et Albin Chalandon ont tenu à tenir jusqu’à cent ans, Olivia de Havilland 104. Jean-Pierre Bacri a perdu « le sens de la fête ».
2020, son virus et son hiver n’ont pas lésiné sur l’hécatombe.
« Ce siècle avait vingt ans… » Le nouveau, certes, mais le vingtième vient évidemment de mourir pour de bon.
La douce ambiance d’un printemps naissant s’empare des rues des villes et des chemins de campagne, le masque n’y fait rien. Dans l’immensité d’un ciel translucide un croissant de lune diaphane tente une apparition timide. Le soleil adolescent tend les ombres légères et allongées des passants et des arbres sur l’asphalte des boulevards et dans les prés recouverts des fleurs de l’instant. Primevères, pâquerettes et décisives fleurs jaune vif éblouissant des tapis de jeunes pissenlits. Ne manquent que les lardons.
Enarchique : « Castex prépare, Castex paperasse. »
Énergique : « Castex est là, et l’corona s’en va. »
Athlétique : « Tout le monde se lève pour dosette. »
Sympathique : « Caprice à deux, caprice de vieux. »
Clinique : « Ouvre un AstraZeneca, ouvre du bonheur. »
Nostalgique : « Parce que nous le valons bien. »
Technique : « Ça coule de source. »
Pathétique : « What else ? »