AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,27

sur 33 notes
5
7 avis
4
1 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Cela fait plusieurs heures que j'ai posé mon pied à terre après ce voyage éprouvant au coeur des tempêtes. Et je n'arrive pas à m'y faire.
Je n'ai pas encore retrouvé mon point de gravité, mon équilibre et ma capacité de réflexion. Je suis encore tout à mes émotions, à ma concentration pour ne pas avoir le mal de mer et je rassemble tout ce qu'il me reste d'énergie pour tenter de ne pas céder à la peur et pour survivre au coeur des éléments.

Je suis sans mots face à l'immensité, à l'adversité de l'Atlantique Nord, à la fascination que me procure cette plongée au coeur de l'infini bleu à bord du Joseph Roty II.
Je suis sans mots devant le courage de ces hommes qui passent leur vie à bord, loin du confort, des êtres aimés et des rêves terrestres.
Je suis sans mots devant ce chalutier gigantesque, dont le coeur bat au rythme des vagues et dont chaque pièce sert à ramener poissons et hommes à bon port, une fois la pêche terminée.
Je suis sans mots devant le talent de Frédéric Brunnquell.
Cet auteur et réalisateur nous raconte avec humilité la force de cette Nature si puissante loin des terres. Il nous partage avec pudeur et admiration l'intimité qu'il a su créer avec ces hommes de la mer avec qui il a partagé angoisses et joies, tranches de vie et rêves.

Hommes des tempêtes...
Ce titre et sa couverture m'ont fait de l'oeil dans ma librairie préférée alors que je m'étais juré de ne rien acheter. (J'étais entrée juste pour me faire envie). Pfff... C'était sans compter l'attrait irrésistible qu'ont sur moi l'océan, ses bateaux et ses hommes.
Face à eux, je suis fascinée... et terrifiée. Je me sens si petite et en même temps si vivante ! Une fois de plus, j'ai l'impression d'avoir poussé au mauvais endroit - dans mes Alpes pourtant si appréciées - tant le monde océan m'attire.

Vous n'allez pas me croire : je viens de terminer ce livre en ce dimanche de Pentecôte et je découvre à l'instant que le film documentaire de Frédéric Brunnquell passe à la télé dans trois jours.
Rien de tel pour prolonger le plaisir d'être en mer et retarder le moment de l'atterrissage dans mon quotidien dispersé.

Embarquez vous aussi pour ce voyage décapant. Vous ne le regretterez pas ! Et puis, vous ne mangerez plus jamais de surimis comme avant !!!
Commenter  J’apprécie          5610
Ce qui au départ était n voyage pour faire un film-reportage sur la vie des marins-pêcheurs hauturiers s'est transformé en pur roman d'aventure pour l'auteur !

Sur le plus grand chalutier français, le Joseph Roty II et ses 90 mètres de long, il embarque avec l'équipage de 55 personnes pour une campagne de pêche du merlan bleu en Atlantique nord.

Le navire a été construit pour la pêche à la morue en 1974 sur un chantier naval polonais. Après l'interdiction de cette pêche sur Terre-Neuve en 1992 il a été transformé en bateau-usine et il est maintenant l'unique bateau européen équipé pour la production du surimi-base.

L'auteur est logé comme les marins même pire puisqu'il s'installe dans la cabine surnommée “le ghetto” avec 2 autres marins. Son espace personnel, une bannette de 2 m sur 60 cm pour les 7 semaines prévues !! En plein coeur de l'hiver il va vivre au rythme de l'équipage, de la recherche du poisson, de la peur que rater la campagne entraine une absence de salaire pour tous.

Tout comme ces hommes il va subir les odeurs, les bruits, la promiscuité, les dissensions, le gros temps et surtout la tempête ! L'angoisse s'installe en même temps que son récit, les odeurs et le bruit sont présents et le danger perceptible. Malgré les avancées technologiques et industrielles, pêcheur hauturier reste un métier dangereux, violent, soumis aux aléas météos ! le merlu bleu n'est pas un poisson qui se localise, la réussite de la pêche dépend du professionnalisme (en termes d'années) du capitaine !

Ces marins, bretons, portugais ou polonais, sont les mêmes qu'à la grande époque de la morue, le mental identique pour supporter ces conditions et parfois ils semblent coller à leur travail comme des bernicles (berniques, arapèdes ou patelles) !

Pour le commun des mortels c'est franchement horrible mais il faut lire ce livre, il n'y en a pas tant que ça à témoigner de ce métier et si la caméra est aussi habile à retranscrire une ambiance que la plume, j'ai hâte de voir le documentaire, qui n'est pas consultable pour l'instant !

#Hommesdestempêtes #NetGalleyFrance

Challenge MULTI-DEFIS 2021
Challenge ATOUT PRIX 2021
Commenter  J’apprécie          4313
"Il y a trois sortes d'hommes, les vivants, les morts et les marins."
Il faut connaître les marins pour comprendre la justesse de cette assertion. Je le sais, je suis mariée à un homme qui n'est ni vivant ni mort ;).
Un monde à part, une vie à part, morcelée, pleine de risques, de folie, de liberté, de souffrances physiques et morales. Un monde complexe mais qui relie les hommes de dizaines de pays si différents : italiens, ukrainiens, polonais, français, russes, philippins, indonésiens, indiens, angolais...
Un métier aussi vieux que le monde et qui, aujourd'hui, fait tourner le monde. Qui nous apporte nos frigos, notre ciment, notre jus d'orange, nos liaisons internet, notre gaz, notre coton, nos poissons, tout. 85% des échanges mondiaux se font par la mer.
Hommes des tempêtes est un livre magnifique, qui raconte la vie en mer. La vraie. le combat contre la mer, les poissons et les vents, contre les machines, contre soi-même. L'enfermement, l'attente, les blessures et la peur. L'espoir. Les rires et la confiance. La colère. Tout ce que ressentent ces hommes oubliés, que la mer, tout à la fois, sauve et dévore.
Un livre à ne pas manquer.
Commenter  J’apprécie          90
J'ai dévoré ce récit d'une traite, impossible de le lâcher, j'avais plus l'impression d'être dans un roman que dans un récit d'une histoire vraie. C'était incroyable, une aventure humaine extra. J'ai eu la sensation d'avoir embarquée avec eu pêcher le merlan bleu, j'étais en mer, au delà de l'Irlande, j'étais dans la tempête, dans les creux de 15m. J'étais avec ses marins qui petit à petit, vont se confier , se livrer, leurs faiblesses, leurs peurs mais surtout leurs amours du large et de la mer. On parle souvent d'un appel, ce livre nous le fait vivre.

On voit l'envers du décor, on effleure la rudesse et la dureté du métier, nous bien au chaud dans notre lit douillet.

L'auteur n'embellit pas mais il n'exagère pas non plus, il nous livre un récit franc et humain et on en redemande. Par ce que je vais vous dire, ces pêcheurs, en quelques pages on apprend à les aimer et à les respecter. Ça a été une lecture forte, riche en émotions.
Lien : https://loeildesauron1900819..
Commenter  J’apprécie          91

Récit documentaire au allure de roman d'aventure qui nous embarque pour 7 semaines de pêche dans l'Atlantique Nord à bord du Joseph Roty II, le plus gros chalutier Français en activité, qui concentre son activité dans la pêche au merlan bleu servant a la fabrication du surimi et qui va nous transporter dans l'intimité et la promiscuité que se partage les 55 membres d'équipage.
On plonge avec l'auteur dans la dure réalité du travail de marin pêcheur en haute mer à la rencontre de ces hommes, Portugais, Polonais et Bretons dont la vie oscillent entre terre et mer, entre amour et solitude, entre confort et promiscuité et pour qui l'horizon sans fin de l'océan qui nous fait tant rêver n'est synonymes pour eux que de dur labeur.

On referme le livre en appréhendant le roulis du bateau, on se lève, on tangue un peu, on regarde par la fenêtre comme à travers un hublot, croyant apercevoir la mer en furie, puis on émerge de la tempête dans laquelle nous a plongé ce livre et l'on s'aperçoit rassuré que l'on à les deux pieds bien ancrés sur la terre ferme.
Pour sûr, aux prochains apéros entre amis je regarderai les surimis avec un très profond respect.

Pour les amoureux de la mer, récit court (200 pages) dans lequel l'auteur, a l'aide parfois d'envolée lyrique magnifique, nous embarque pour un voyage immersif et passionnant.
Commenter  J’apprécie          40
Ce livre est plein d'air frais, de vagues et d'embruns. J'ai vraiment adoré.

Pendant quelques mois l'auteur a accompagné l'equipage du plus grand chalutier Français, le Joseph Rotty II, lors d'une campagne de pêche dans l'Atlantique nord.

L'attente est longue avant de trouver le poisson, le travail est harassant, l'environnement hostile et les aléas incessants. Houragan, pannes, océan démonté, creux de plusieurs mètres contrastent avec la solitude des hommes d'équipage qui passent de longues semaines loin de leurs proches, seuls dans leurs cabine.
Leurs témoignages sont exceptionnels. N'hésitez pas une seconde à embarquer avec eux respirer l'air du large et partager leur expérience. C'est passionant.
Commenter  J’apprécie          30
Tous les soirs j'ai eu hâte de remonter sur ce bateau et de retrouver le narrateur, parti sur le Joseph Roty II quatre mois, pour filmer un équipage de 55 personnes en pleine campagne de pêche du merlan bleu en Atlantique nord. le lecteur et le narrateur se trouvent embarqués sur ce bateau-usine et vivent au rythme des tempêtes, des bancs de poissons, et découvrent la promiscuité, la peur, le courage, les odeurs entêtantes, l'angoisse, l'inquiétude de rentrer bredouille et de ne pas ramener la paie à leur famille restée à terre. A chaque page, le danger est là, mais la solidarité aussi.
Ce roman est vraiment magnifique. Il transporte. Il prend aux tripes. On se noie d'émotions et de sensations. Il est fort, puissant comme tous les portraits de pêcheurs qui y sont décrits, avec leurs joies, leurs forces, leurs faiblesses. C'est un combat de tous les jours, un monde à part, de solitude souvent, d'oubli, de choix plus ou moins assumés, de liberté.
J'ai ressenti les mêmes émotions que dans « le grand marin » de C. Poulain et j'ai hâte de voir le documentaire de l'auteur.
Une pépite à découvrir.
Commenter  J’apprécie          30
Livre immersif. On embarque sur Joseph Roty II, le plus grand bateau de pêche français, avec l'écrivain qui nous immerge dans la vie à bord à la mesure et à la densité de ses mots, de ses phrases, de ses émotions. Expérience d'une dense réalité, tant dans le récit que dans l'existence atypique de ces marins qui passent neuf mois de l'année en mer.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (71) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
853 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}