Cela fait plusieurs heures que j'ai posé mon pied à terre après ce voyage éprouvant au coeur des tempêtes. Et je n'arrive pas à m'y faire.
Je n'ai pas encore retrouvé mon point de gravité, mon équilibre et ma capacité de réflexion. Je suis encore tout à mes émotions, à ma concentration pour ne pas avoir le mal de mer et je rassemble tout ce qu'il me reste d'énergie pour tenter de ne pas céder à la peur et pour survivre au coeur des éléments.
Je suis sans mots face à l'immensité, à l'adversité de l'Atlantique Nord, à la fascination que me procure cette plongée au coeur de l'infini bleu à bord du Joseph Roty II.
Je suis sans mots devant le courage de ces hommes qui passent leur vie à bord, loin du confort, des êtres aimés et des rêves terrestres.
Je suis sans mots devant ce chalutier gigantesque, dont le coeur bat au rythme des vagues et dont chaque pièce sert à ramener poissons et hommes à bon port, une fois la pêche terminée.
Je suis sans mots devant le talent de
Frédéric Brunnquell.
Cet auteur et réalisateur nous raconte avec humilité la force de cette Nature si puissante loin des terres. Il nous partage avec pudeur et admiration l'intimité qu'il a su créer avec ces hommes de la mer avec qui il a partagé angoisses et joies, tranches de vie et rêves.
Hommes des tempêtes...
Ce titre et sa couverture m'ont fait de l'oeil dans ma librairie préférée alors que je m'étais juré de ne rien acheter. (J'étais entrée juste pour me faire envie). Pfff... C'était sans compter l'attrait irrésistible qu'ont sur moi l'océan, ses bateaux et ses hommes.
Face à eux, je suis fascinée... et terrifiée. Je me sens si petite et en même temps si vivante ! Une fois de plus, j'ai l'impression d'avoir poussé au mauvais endroit - dans mes Alpes pourtant si appréciées - tant le monde océan m'attire.
Vous n'allez pas me croire : je viens de terminer ce livre en ce dimanche de Pentecôte et je découvre à l'instant que le film documentaire de
Frédéric Brunnquell passe à la télé dans trois jours.
Rien de tel pour prolonger le plaisir d'être en mer et retarder le moment de l'atterrissage dans mon quotidien dispersé.
Embarquez vous aussi pour ce voyage décapant. Vous ne le regretterez pas ! Et puis, vous ne mangerez plus jamais de surimis comme avant !!!