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EAN : 9782226481900
208 pages
Albin Michel (30/08/2023)
3.37/5   20 notes
Résumé :
Les gens de la petite classe moyenne sont les personnages semi-imaginaires de ce roman qui raconte la petitesse de la vie comme son immensité et les bouleversements du début du XXIe siècle.
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Ces sept nouvelles mettent en scène des personnages du quotidien, des contemporains , qui ont pour point commun d'être abimés par la vie qu'on leur impose. Difficultés financières liées à des emplois précaires, que la moindre maladie fait sombrer, ou au déséquilibre d'une famille qui se disloque, régression sociale avec la menace de la rue, toutes ces impasses les conduisent à une révolte qui peut se traduire par une occupation de ronds-points, à l'adhésion à un syndicat ou à des choix politiques qui les bercent de nouvelles illusions en pointant du doigt les supposés responsables encore plus miséreux qu'eux.

On y rencontre aussi des femmes épuisées par leur vies multiples, par démission ou du fait du métier du conjoint toujours absent.

Le leitmotiv de ces nouvelles est le désabusement, la perte de l'espoir.

Dans un siècle, le recueil pourrait être un témoin fidèle de ce qu'était la vie des français, ceux qui font marcher les affaires d'une économie qui ne les fait pas bénéficier de son profit. Un témoignage social riche d'authenticité.

196 pages Albin Michel 30 Août 2023

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Comme quoi une bonne intention ne donne pas forcément un bon livre.
Ces nouvelles ont pour ambition de donner la parole aux précaires, aux ouvriers, à ceux qui vivotent de leur travail, qui ont du mal à finir le mois et à toutes les victimes de la mondialisation.
La nouvelle, c'est déjà un style littéraire que j'apprécie peu ; j'ai besoin de suivre les personnages, de m'attacher, d'aller au fond des choses et les histoires racontées ici auraient eu besoin d'être développées pour toucher la lectrice que je suis.
L'écriture est simple fluide mais la brièveté de ces pans de vie est trop caricaturale pour moi et m'a empêchée d'entrer en empathie avec les protagonistes.
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Grand reporter, Frédéric Brunnquell réalise des reportages dans lesquels il s'attache à donner la parole aux oubliés de notre société de consommation. de ces rencontres sont nées ces histoires de braves gens confrontés à la violence d'une situation professionnelle qui, en leur échappant, les plonge dans un univers sordide. Et quand les Gilets Jaunes symbolisent leur seul espoir de changement, la désillusion est tapie au bord du rond-point. Sylvie voit péricliter sa petite boutique de presse ; Soazic, la femme du pêcheur en mer fait un déni de grossesse ; Marc, serveur dans une brasserie lilloise veut encore croire en sa bonne étoile ; Sidonie peine à vivre de son métier de costumière tant les compagnies de théâtre sont exsangues et quand elle trouve un moyen de s'en sortir, elle se heurte aux dures réalités de la loi ; A Béziers, Florian cède aux sirènes du RN mais ignore tout d'un secret de famille ; Antoine n'en peux plus de subir les humiliations de sa hiérarchie : Tous font partie de cette communauté silencieuse qui souffre sans espoir de voir leur vie s'améliorer et Frédéric Brunnquell a su les écouter.
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Fréderic Brunnquell était grand reporter, il est désormais réalisateur de documentaires. Il est déjà l'auteur d'un récit de voyage publié chez Grasset Hommes des tempêtes, il se consacre ici, dans ce titre publié par Albin Michel, à la vie de personnes ou de familles, oubliées par la société, du travail, de la consommation. Pourtant, de vraies personnalités, qui tiennent les deux bouts avec une volonté qui force le respect. Comme il le dit : « Des gens de la petite classe moyenne devenus les personnages semi-imaginaires d'un livre« , là où la fiction finit de compléter les observations et souvenirs de Frédéric Brunnquell.

Ce recueil se compose de huit histoires, huit récits de vie-s d'individus différents, qui ne se connaissent pas, qui n'ont rien en commun si ce n'est une vie de contraintes, de labeurs, de solitude, de difficultés financières, écrasés par le rouleau compresseur d'une économie vacillante, d'un gouvernement aveugle aux difficultés des plus pauvres, de ceux qui ne vivent que de presque rien. le naufrage des cuirassés présente Sylvie, vendeuse de presse, qui arrive à peine à se faire 500 € par mois et qui persiste à tenir boutique. le deuxième récit est éponyme, le bûcher des illusions, Francine et Lydie amies engagées dans le mouvement des gilets jaunes. Ensuite Magda, fille de chagrin, présente Magda, femme de marin, mère de deux grandes filles, qui attend son homme. Nous étions libres présente Marc qui s'évertue à trouver un job dans ses compétences pour quitter sa place de serveur. La jurisprudence des meringues montre Sidonie qui n'arrive plus à vivre de son travail de costumière et s'est réorientée dans le massage, bien malgré elle, cette mère de famille de trois ans, qui essaie de s'en sortir avec talent et débrouillardise. Matoub présente un couple dont l'homme, Seb, cède aux sirènes du populisme alors que sa femme se découvre des origines marocaines. CGT OK s'épanche sur Marion, coiffeuse à domicile, épouse de Antoine, cadre dans une enseigne de hard-discount, éreinté par les procédures humiliantes mises en place pour diriger les employés.

Un petit cercle de personnes avec des rêves pleins la tête, des personnes lambda, de classe moyenne, qui se mettent en quatre pour s'en sortir, et qui n'arrivent que très difficilement à boucler leurs fins de mois. Il y a ces couples où les hommes doivent partir loin pour assurer un revenu minimum au foyer, la femme est seule pour s'occuper ce qu'il reste justement du foyer, des femmes qui ont des idéaux, assurer une mission de service public, un combat des gilets jaunes, ou un des hommes qui essaient de reprendre confiance. Des femmes et des hommes qui recherchent toutes les solutions possibles pour sortir la tête de l'eau, ce n'est pas faute de volonté, de travail et de détermination. Des personnes essentielles à la bonne marche de la société, marin, serveur, commerçante, infirmière, maraîcher, cadre, qui pourtant étouffent sous la lourdeur d'un système qui ne donne à ces travailleuses et travailleurs qu'un salaire minimum en contrepartie d'une charge de travail et une pression toujours plus lourdes.

J'ai beaucoup aimé l'oeil du journaliste, la plume de l'écrivain, le respect de l'homme pour la vie des personnes qu'il décrit : il met le doigt exactement là où cela fait mal, dans un monde où l'on accuse les gens de ne pas travailler, et de manquer d'effort alors qu'ils se donnent corps et âme, qu'ils se montrent courageux, volontaires et inventifs, assez résilients pour surmonter les difficultés qui se dressent devant eux. Frédéric Brunnquell parle de toutes ces Françaises et Français avec tendresse, toujours avec un grand respect pour souligner la dignité qui est la leur et dont ils ne se départissent jamais, et avec précision. Car il y a toujours le détail, ces anecdotes, qui donnent vie à ces hommes et femmes, et n'en font pas seulement des personnages de papier caricaturaux.

Le titre choisi pour ce recueil est de circonstance : le constat est violent. L'oeil extérieur de l'auteur montre, sans jamais le dire, les illusions perdues de ces travailleuses et travailleurs, leur compagne et compagnon respectif, dont l'investissement personnel, professionnel et social ne sera jamais à la hauteur du résultat qui en découle. le deuxième récit, celui qui met en scène un rassemblement de gilets jaunes, est particulièrement révélateur : de notre distance de lecteur, la tête farcie de l'actualité économique qui est la nôtre, on ressent l'inanité de l'action des deux femmes, d'une croyance trop forte en des idéaux illusoires et qui, comme on a pu le constater, s'avéreront vains. La violence de ces existences est incarnée par cet incendie volontaire qui clôt le deuxième récit, un feu destructeur symbole de la perte des illusions. Il y a le récit qui évoque également le populisme qui va croissant avec les difficultés financières que connaissent les Français, Matoub, évoquant avec ironie cette croyance en une supériorité nationale.

Encore un titre qui a fait les frais de la forte production des rentrées littéraires, pourtant, c'est une folie façon d'attirer l'attention sur un état de fait qui n'intéresse plus personne là-haut, au gouvernement, dont les sous-fifres sont toujours là pour nous marteler la valeur travail, alors même qu'une grande partie des Français aujourd'hui n'a plus les moyens de se payer un chou-fleur à 5 € (prix constaté par moi-même au supermarché le plus proche). Ces textes rendent un très bel hommage à toutes ces vies qui apportent à la société plus qu'elles ne reçoivent, contrairement à notre élite décomplexée, qui ne se refuse jamais le bon homard que le contribuable finance à ses dépens. Enfin, j'aimerais citer Frédéric Brunnquell et cette jolie phrase qu'il a eue dans son introduction : » Je ne crois pas au banal de la vie, il n'est qu'un voile opaque derrière lequel se nichent des trésors de narration« .
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Le bûcher des illusions vient illustrer cette France des petits, celle pour qui chaque jour est un combat, qui, peut-être même à certains moments s'est illusionnée sur sa capacité à pouvoir changer de classe sociale. 

Certains portraits sont émouvants - j'ai aimé le chapitre Soazig par exemple, celui de Sylvie ou encore celui de Dominique - mais dans l'ensemble, je n'ai pas été convaincue. En effet, le discours est très fataliste : il n'est pas possible de s'en sortir pour les petites professions ou les gens sans qualification, et cela se transmet de génération en génération... 

J'avoue que pour ma part, je ne me suis pas sentie en phase avec ce discours, certains semblant un peu "clichés" (peut-on attendre une prise en charge systématique de l'État, alors qu'on a volontairement choisi de s'affranchir de sa proposition de fonctionnement - déclarer son travail, cotiser pour un chômage, une retraite, ...). Certains chapitres amènent ainsi à réfléchir à ce sujet, mais les personnages sont clivants : on se reconnaît dans le discours des personnages ou non, il n'y a pas de demi-mesure possible. 

Pour ma part, j'ai tout de même le sentiment que la mauvaise fortune d'une grande partie des personnages relève davantage de choix de vie que de coups du sort, et j'ai eu beaucoup de mal à avoir de l'empathie pour eux. Je ne dis pas que certains n'ont pas la vie difficile, mais je ne sais pas si ces portraits le reflètent vraiment - il n'y a pas eu de famille immigrée, avec des travailleurs qui toute leur vie se battent, sans aucune qualification, et la volonté de s'en sortir en comptant le moins possible sur les autres. Ici, je regrette de le dire, mais une grande partie des portraits repose sur l'assistanat, le revendique et n'envisage pas d'autre solution "honnête". Les illusions restent donc très personnelles, et basées sur des croyances, elles-mêmes ... personnelles. Il n'y a pas eu de promesses non tenues. J'ai eu du mal à deviner l'orientation de l'auteur à ce sujet d'ailleurs... 

Ce ne sera définitivement pas le livre de l'année pour moi. Je serais ravie d'échanger sur ce livre avec ceux qui l'auront lu :)
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le TER du retour a vingt minutes de retard. Sur le quai les passagers partagent leur désarroi. Les étudiants s’apprêtent une nouvelle fois à rater les cours, les jeunes parents arriveront trop tard à la crèche, les travailleurs de nuit manqueront leur embauche. Marc s’en fiche, lui se bat pour sa survie. Il pense qu’Amélia s’en sortira tant elle est volontaire, mais il s’inquiète pour Théo qui arrive en troisième et ne sait pas vers quoi s’orienter. Depuis l’aventure de Marc avec la femme du cuistot au Pacific, Perrine vit à ses côtés mais plus aucune complicité ne les unit. Pourtant elle doit faire un effort aussi. Elle ne peut pas se contenter de ne travailler que deux jours par semaine.
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j’ai écrit leurs histoires en bousculant le réel avec délicatesse pour ne jamais trahir leurs convictions. Elles racontent la petitesse de la vie comme son immensité. Je sis qu’ils auraient aimé profiter du souffle de liberté que permet l’imagination.
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Elle pense à La Haine, le film de Kassovitz : l’important, ce n’est pas la chute, c’est l’atterrissage et surtout le rebond, ajoute-t-elle.
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Videos de Frédéric Brunnquell (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédéric Brunnquell
Dans son nouveau roman "Le bûcher des illusions", Frédéric Brunnquell retrace les vies romanesques d'hommes et de femmes de "la petite classe moyenne". Leurs histoires racontent la petitesse de la vie comme son immensité.
Pour en savoir plus: https://www.albin-michel.fr/le-bucher-des-illusions-9782226481900
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