Ils voulaient affronter de vrais ennemis, les voir saigner, se tordre, crever en gigotant et en chiant dans leur froc. C'est cela la réalité des champs de bataille. Ça n'a rien de glorieux, c'est le retour à l'affrontement primal, bestial des guerriers des premiers âges. Seul le plus salaud, le plus impitoyable survit.
Ruth est loin d’être idiote, l’imminence de la Grande Guerre raciale a, certes, électrisé la génération précédente, mais elle se fait attendre… A l’image du Big One, le tremblement de terre qui doit faire basculer la Californie dans l’océan… ou encore de cette météorite qui doit percuter la Terre et tuer 98% des êtres vivants. De belles promesses, qui laissaient espérer un changement radical, mais qui, hélas, n’ont pas été tenues.
Tout son corps lui fait mal. Il a l'impression que ses os s'effritent chaque jour un peu plus et que son squelette ne sera bientôt plus en mesure de soutenir le grand méli-mélo des muscles et des organes. Quand cela arrivera, il s'effondrera sur le sol en une grosse flaque invertébrée, méduse gémissante et grotesque.