Je n'ai pas aimé
le chant des géants. C'est bête, les premières lignes m'avaient enthousiasmée : dans une taverne, un conteur nous invitait à prendre place auprès du feu et à écouter l'histoire qu'il avait à nous raconter. J'ai accepté l'invitation qui était tentante mais il s'est finalement révélé que ce récit n'était pas pour moi.
Sur l'île d'Oestant, plusieurs royaumes cohabitent en paix depuis quelques années déjà. Seulement, alors que les princes Ianto et Bran sont invités au château du roi Lothar et de sa fille, l'austère mais flamboyante Sile, le vin de Ianto s'avère être empoisonné. C'est ainsi que la guerre reprend à Oestant. Au moment même, une étrange brume qui engloutit tout fait son apparition…
Comme dans beaucoup de mythes et légendes,
le chant des géants se révèle plein de batailles héroïques, de trahisons, de tragédies et de drames ; il a également sa dose d'amour interdit, de guerre fratricide et de mystère, d'étrangeté. Si cela en fait une histoire globalement très prévisible, il y a toutefois quelques bonnes surprises car j'ai apprécié le lore, avec tout ce qui touchait aux fameux géants du titre et l'onirisme qui se dégage de l'oeuvre. Ce qui fait que je n'ai pas aimé
le chant des géants, c'est l'écriture. Voici un extrait (p. 167) dont je remplace les noms des protagonistes par X et Y afin d'éviter toute potentielle révélation :
"Il tournoie sur le versant de la colline, s'élève et retombe sur l'épaule dans un bruit sourd. Il grogne sous le choc, aperçoit vaguement Y qui chute lui aussi. X le perd de vue, rebondit plus lourdement encore, bascule et se renverse, la tête, les pieds, les bras tour à tour en avant.
Dans une explosion de douleur, son dos heurte un rocher plus gros que les autres.
Un gémissement traverses les lèvres d[e X].
Sang de géants…
Mais il s'est arrêté.
Enfin.
Envahi par le vertige, X est incapable de bouger, de reconnaître le haut du bas, la droite de la gauche.
Un bruit. Quelque part.
[X] retient un râle, fronce les sourcils, concentre son regard sur une pierre à côté de lui afin de reprendre ses esprits.
Une silhouette. Un peu plus loin dans le vallon, près d'un bosquet.
Elle se lève.
Doucement.
Elle est trop mince.
Ce n'est pas Y."
Si vous appréciez la narration, c'est chouette, il y a moyen que ce roman vous plaise. Pour ma part, j'ai trouvé ça pénible à lire. Déjà, que ce soit au présent m'a surprise ; souvent, lorsque l'on nous raconte une histoire, on utilise le passé. Mais allez, pourquoi pas ? Qui plus est, je comprends l'idée de faire des phrases courtes pour accentuer la tension, l'urgence, la pensée rapide des protagonistes… Sauf que tout le livre est comme ça, même une scène d'amour, même les scènes dramatiques, même les descriptions. En dehors du fait que ce genre d'écriture ne soit pas du tout ma came, ça me bloque pour apprécier les personnages, sans parler du fait que l'histoire se présente comme un conte, une légende, et que ces textes ont tendance à nous présenter des fonctions plutôt que des individus à part entière : le bon roi, la belle princesse, le traître, le sage mystérieux, etc.
Je m'arrête là pour mon retour. Je n'ai pas aimé, la faute en incombant en grande partie à l'écriture ; inutile d'aller plus loin. Je tiens tout de même à préciser que
le chant des géants a su trouver son public et je vous invite donc à lire d'autres retours car, après tout, ça peut vous plaire.
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