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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
De manière totalement objective, je préfère nettement les démocraties aux régimes de type autoritaire ou dictatorial. Il est vrai que ma préférence serait vers le monde occidental plutôt que la Chine ou la Russie impérialiste. Maintenant, je sais qu'il est de bon ton de taper sur les américains pour dire qu'ils ne sont pas parfaits. Je me doutais quand même un peu de leurs graves erreurs commises dans le passé à commencer par l'utilisation de la bombe nucléaire sur le Japon par deux fois.

Cette BD historique va nous faire une démonstration à charge qui pourrait nous dégoûter des USA au point de préférer aller vivre en Corée du Nord ou en Iran. Mais bon, c'est très peu pour moi.

Le dessin sans fioriture n'est pas très folichon mais c'est souvent le cas dans ce type de BD documentaire, surtout quand il s'agit d'une retranscription du livre de Howard Zinn qui est professeur de science politique de l'université de Boston. L'idée est de privilégier le propos et non de nous abreuver de belles illustrations. Il n'y a pas d'effort particulier sur le dessin qui se contente du minimum tout en restant correct. Bref, on ne jugera pas cette oeuvre sur la forme. Un bon point cependant pour dire que la lecture a été assez fluide malgré ses 300 pages grâce à une narration efficace qui ne fera pas dans le bavardage inutile.

Je trouve que c'est toujours un exercice périlleux de changer l'Histoire qu'on nous enseigne généralement en milieu scolaire ou les émissions qui existent à la TV qui reprennent essentiellement ce qu'on nomme l'histoire officielle. Là, il est question de l'histoire populaire c'est-à-dire plus proche des gens qui ont subi les événements. Cette histoire dénonce souvent les exactions des plus puissants.

Il est vrai que c'est grâce à la puissance qu'on nous impose une certaine version de l'Histoire qui ne correspond pas parfois à la réalité. L'auteur a fait des recherches assez poussés pour pouvoir nous décrire cette version plus proche du peuple que des dirigeants. C'est toujours intéressant de voir une lecture différente afin de prendre conscience qu'il y a d'autres options possibles ce qui peut alimenter le débat.

Evidemment, le ton demeure assez partisan. C'est vrai que les indiens ont été massacré par les américains et qu'ils ont volé le territoire aux différentes tributs qui vivaient là pacifiquement. Cependant, il faut savoir que depuis 1492 et la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb.

Or, actuellement, il y a 57 pays qui se sont installés sur le continent américain. On sait que les massacres ont duré 4 siècles et qu'ils ont été surtout le fait des espagnols et des portugais. Or, j'ai l'impression qu'on a un peu oublié que ces deux états européens ont pourtant été le fer de lance du massacre de toutes les populations indiennes de ce continent. C'est cela qu'on appelle la relativisation.

Oui, en effet le massacre ignoble de Wounded Knee en 1890 a fait près de 250 morts parmi la tribu Lakota qui a été tués par l'armée des États-Unis. Il faut savoir également que des millions d'indiens ont péri en Amérique du Sud et centrale du fait des maladies apportées par les européens.

Si on se focalise tellement sur les Etats-Unis, c'est sans doute parce que c'est une démocratie qui porte des valeurs à travers le monde en étant la Première Puissance Mondiale à l'heure actuelle depuis près d'un siècle. Il est vrai que la Chine communiste désire lui ravir cette place mais je doute que le modèle chinois soit conforme à mes valeurs de liberté.

Maintenant, comme dit, on pourrait multiplier cet exemple avec tous les Etats de la Planète qui ont sans doute un passé peu glorieux ou des choses à cacher. Je pense par exemple aux événements en Algérie qui rappelle le vocable « opération spéciale » en Ukraine pour ne pas parler de guerre.

On va ainsi découvrir le côté sombre de la politique intérieure et extérieure des Etats-Unis. C'est tout un programme composé notamment du génocide indien ainsi que de l'exploitation de la classe ouvrière. On n'oubliera pas la ségrégation raciale avec les noirs ainsi que les magouilles politico-financières.

Et puis, il y a ce colonialisme déguisé sous forme d'interventionnisme et de soutien aux dictatures opposés au communisme. Rien ne sera pardonné aux dirigeants américains ou aux grands industriels qui ont tenté de faire des avancées. Oui, le regard de l'auteur sera particulièrement critique mais il y a de quoi.

Je craignais tout de même un anti-américanisme primaire qui a d'ailleurs actuellement beaucoup de succès de ce côté-ci de l'Atlantique. Fort heureusement, il n'en n'est rien grâce à une pensée intelligente, réfléchie qui se base sur des faits concrets et facilement vérifiables.

Par ailleurs, il y a cet optimisme dans une capacité de changement qui fait du bien et qui donne une forme d'indication pour tout nouveau dirigeant voulant relever le challenge. Dans une démocratie, il faut savoir laisser exprimer des opinions contraires qui ne se laisseront pas bercer par le consensualisme de masse. On peut penser le monde différemment.

Au final, c'est un ouvrage assez instructif car portant des événements historiques connus et d'autres moins connus qui doivent retenir également l'attention. Pour tout dire, je l'ai même acheté car il a sa place dans une bibliothèque composée de diverses bandes dessinées.

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À une certaine époque, j'ai pensé que plus rien ne pouvait me choquer, que j'en avais assez vu pour ne plus m'étonner des horreurs présentes et passées. Heureusement, c'est loin d'être le cas. Je dis cela dans le sens que je ne suis pas devenue insensible et indifférente.

Cette bande dessinée est l'adaptation du livre d'Howard Zinn « Une histoire populaire des Etats-Unis de 1492 à nos jours ». À plusieurs reprises, j'ai eu le souffle coupé comme si je m'étais prise un coup de poing dans l'estomac.

Je connaissais déjà pas mal de choses, mais j'en ai appris davantage sur plusieurs épisodes comme les enjeux de la révolution cubaine ou ce qu'il s'est passé aux Philippines.

J'ai découvert avec stupeur le massacre de Ludlow, l'existence du camp Fuston (pour les objecteurs de conscience lors de la 1ère Guerre Mondiale) et le massacre d'El Mozote (lié à la révolution sandiniste).

Les États-Unis sont-ils vraiment une démocratie ? Je me suis souvent posée cette question.

Côté illustrations, c'était sobre et efficace.

Nul n'est censé ignorer la loi, je dirai même plus : nul n'est censé ignorer l'Histoire.


Challenge livre historique 2019
Challenge bande dessinée 2019
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J'ai eu beaucoup de mal à atteindre la fin de ce livre, non pas parce que je l'aurais trouvé mauvais, bien au contraire, mais à cause de l'incroyable densité d'horreur et de malignité qu'il porte.

Chaque case met en scène le mépris de ceux qui ne sont pas américains, blancs, protestants et préférablement riches, renforcée par un dessin montrant des visages WASP gorgés de haine ou affichant un sourire cruel au moment de tuer une femme et son gosse. L'histoire des États-Unis est ici décrite sous les seuls angles de la haine, du désir d'écraser son prochain sous son talon – surtout si ce prochain n'est pas de la bonne couleur – de dominer ce monde et d'écraser sans pitié ceux qui osent résister. La façade de liberté, de démocratie, est absente, ne permettant aucune alternative d'interprétation. Chaque fois je suis ressorti essoufflé et dégouté des quelques pages que j'avais pu lire. La vérité présentée ainsi fait mal.

L'idéal américain avec lequel j'ai été élevé dans ma jeunesse se crashe en flammes. Eux qui nous protégeaient de la dictature annoncée de l'URSS n'avait donc qu'une idée en tête, instaurer leur propre dictature ? Les multiples exemples historiques présentés ici ne laissent pas la place au doute. Oh, je ne suis pas si naïf ; ne croyez pas que je découvre tout ceci. Mais dans cette bande dessinée de Zinn et Konopacki concentrent plus d'un siècle d'impérialisme en un nectar plus dissolvant que le plus pur des acides. Cela ne peut pas laisser indifférent.

Je me refuse malgré tout à céder à la haine de ce pays et à jeter le bébé avec l'eau du bain. le combat pacifique contre la monstruosité impérialiste est possible ; Zinn y participe d'ailleurs. Des victoires émaillent le récit, des droits gagnés par les femmes ou les « minorités ». le pays est en outre un producteur exubérant de Culture, souvent née en réaction de la tendance impérialiste, que je ne rejetterai pas : le Jazz, le Rock, Autant en emporte le vent, Star wars, Fondation, la conquête de la Lune, Voyager, etc., etc.

Et puis, regardons-nous dans une glace. La France a-t-elle agi autrement quand elle tenait les manettes du monde ? Ou l'Angleterre ? Ou l'Espagne ? Ou n'importe qui d'autre ? Faut-il laisser tomber à terre le manteau d'illusion et admettre que, quand on est le plus fort, on opprime mécaniquement ?
Probablement.

Ce récit indispensable n'en laissera pas moins un goût amer dans ma bouche. Je remercie carré dont la critique m'a incité à boire à cette coupe.

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Voici une tranche d'Histoire contemporaine Américaine redoutable. Elle couvre une période allant du milieu du XIXème siècle jusqu'aux combats actuels contre l'intégrisme de l'Islam.

Comment une élite blanche Européenne, bien campée dans le Nouveau Monde a-t-elle réussi à donner une cadence nouvelle à la Planète toute entière pendant le XXème siècle ? C'est très simple. Tout est réglé au cordeau. Et, c'est ce que nous conte Zinn de manière cinglante.

Comme on le sait, ce fut les Indiens, les premiers, à subir l'expansionnisme outrageux sur cette partie du continent Nord Américain. Puis, avec l'industrialisation rapide des États-Unis, celui qui osait gêner une économie bien huilée était durement réprimé. Ce fut le cas dans les mines ou le chemin de fer, où les morts se sont comptés par milliers.

De plus, comme on n'est jamais satisfait de ce que l'on possède, on en redemande encore. Et là, avec l'avènement du XXème siècle, la machine à gagner de l'argent s'est emballée encore davantage. Des gouvernements, sous la coupe de riches Hommes d'Affaires, ont dû aller batailler en dehors des frontières pour maintenir leur approvisionnement en matières premières, sans penser l'once d'une seconde aux terribles troubles sociaux locaux pouvant s'en suivre. Des dictateurs à la botte des U.S.A. s'étaient installés (à l'exemple du Shah d'Iran). Mais, l'essentiel était sauvé au pays de l'Oncle Sam.

Howard Zinn donne de nombreux détails sur les milliers de morts qui se sont égrenés, ici au Nicaragua, là aux Philippines, et dans bien d'autres lieux du monde.

Par ailleurs, sur nos deux Grandes Guerres Mondiales, les industriels U.S.de l'armement se sont frottés, aussi, les mains. Ce sont des Milliards et des Milliards qui sont entrés dans les caisses des grosses entreprises Outre-Atlantique.

Et notre auteur n'oublie pas non plus d'évoquer cette guerre indirecte, insidieuse, sournoise contre la méchante, la cruelle, la diablesse Union Soviétique. Que de couleuvres, on a fait avaler aux gentils pays occidentaux.

Voilà, juste pour dire que l'on a du mal à sortir des sables mouvants de cet album, servi par des superbes dessins et photos.
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La bande dessinée est un genre mineur. Je pouffe.
La bande dessinée détend. Euh… Pas toujours.
La bande dessinée flirte parfois (la coquine) avec l'histoire et le militantisme. Elle condense alors (en plus de 200 pages tout de même) un récit qui déborde la simple adaptation d'un ouvrage d'historien. Parce qu'elle possède un atout. Lequel?… L'art graphique! … Etonnant, non?

Donc, cette histoire populaire de l'empire américain s'appuie sur l'ouvrage éponyme d'Howard Zinn (Béni soit cet homme qui a rempli la lettre Z de mon challenge ABC et qui a apaisé ma crise anti-capitaliste démarrée avec la lecture de Gains). En 12 chapitres (comme les 12 apôtres ou les 12 salopards), Paul Buhle et Mike Konopacki mettent en scène l'historien Zinn himself, professeur émérite du département de sciences politiques de l'Université de Boston, excusez du peu. Lequel Zinn donne une conférence.
Dans une véritable débauche pour l'oeil et le neurone, le dessin presque naïf s'efface devant des photos d'archives, alterne avec des affiches, laisse la place à des illustrations proches de la peinture, souligne d'anciennes caricatures… de nombreux procédés pour bon nombre d'injustices dénoncées. Car une fois n'est pas coutume: le projecteur éclaire les minorités.
12 chapitres inspirés pour balayer sous les jupes de la statue de la liberté. Les indiens (of course), les mineurs, les noirs partis en guerre, les philippins aux Philippines, le Viet-Nam et son napalm, les Iraniens en Iran… Il y en a des miettes cachées sous le jupon.

D'aucuns ricaneront doublement (oui oui je les vois): une bande dessinée et une vision subjective. Et on vient nous causer d'histoire! Il faudrait être sérieux!
A ces fâcheux, je répondrai que toute narration est subjective (et toc!). Que raconter des faits c'est opérer un choix a priori (re-toc!). le choix porte ici sur les victimes collatérales d'intérêts dits supérieurs; ce qui me plaît. Me réjouit. M'enchante. Et n'en déplaise aux amateurs de l'image d'Epinal (ville qui n'existe pas aux States) ou de l'histoire officielle, cette bande dessinée est tout aussi sérieuse que documentée.

Le non académisme de cette lecture de l'histoire des Etats-Unis tient à son humanisme et à son pacifisme clairement affiché. Son originalité tient à son message: pour Howard Zinn, seuls les mouvements collectifs peuvent infléchir les choix de l'impérialisme.
Autrement dit (en choeur): Tous, tous, tous, tous ensemble, tous ensemble…
Nous le savons. Mais une piqûre de rappel, en cette époque de… vaccin anti-grippal (ouf! un truc neutre), est bénéfique. Un rafraîchissement de la zone mémoire est salutaire. J'attends qu'un historien hexagonal (pas BHL pitié, surtout pas lui!) nous concocte un condensé des joyeusetés de nos gouvernements successifs. du XIX° siècle à nos jours. On comptera nos morts, nos opprimés, nos manipulations et malversations pour du pétrole, du fer, du zinc, de l'uranium, du gaz, Total, etc.

Préparez les banderoles! L'humanité a du pain sur la planche. On y croit!
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Une version BD plutôt réussit de l'histoire populaire américaine d'Howard Zinn. Ce format à l'avantage d'être clair et accessible au plus grand nombre.
L'histoire belliqueuse des états unis y est retracer chapitre après chapitre :
Le génocide des peuples amérindiens, pour le plus grand profit de J.P. Morgan qui fit fortune dans les chemins de fer, de John D. Rockefeller et son pétrole, de Jay Gould, Pullman et bien d'autres qui exploitèrent et opprimèrent les travailleurs.
La guerre hispano-américaine qui fut déclencher dans le but d'expulser les espagnols de cuba et d'en prendre le contrôle.
La guerre des Philippines, ou la mission officielle des États Unis était celle de l'assimilation « bienveillante », bienveillance qui se manifesta clairement avec le général Wood qui massacra plus de 900 Moros, femmes et enfants, (entre autres massacres).
La première guerre mondiale très impopulaire dans le pays, ils firent votés une loi de conscriptions pour une mobilisation obligatoire et une loi sur l'espionnage qui permit d'enfermer toutes personnes opposées à la guerre.
La seconde guerre mondiale, cette guerre pour un empire qui permit d'établir l'hégémonie américaine sur la planète et de développer une économie de guerre qui aura pour aboutissement l'atomisation de centaines de milliers de civils japonais !
La guerre du Vietnam, ou les américains étaient impliqués dès les années 40 alors qu'ils finançaient les français.
L'Iran et le Chah à leurs bottes ; Ben Laden, agent de la CIA et le 11/9 ; l'Irak et les armes de destructions massives . . . etc . . .
American Dream . . .

Le film « Howard Zinn une histoire populaire américaine » de Daniel Mermet et Olivier Azam produit par Les Mutins de Pangée sortira (enfin ! après de longues années d'attente) le 29 avril 2015.
http://www.histoirepopulaireamericaine.fr/#!home
http://www.lesmutins.org/howard-zinn-une-histoire-populaire-50
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On sait que l'histoire des États-Unis n'est pas toute rose mais grâce à cet ouvrage, on découvre qu'elle est bien pire que ce que l'on avait imaginé.
On sait ce qui fait tourner les États-Unis, la mainmise des grands groupes et de puissantes personnes ; ces groupes sont au coeur des dérives du système.
On connaît aussi la ségrégation des noirs qui semble normale pour une majorité d'Américains, le massacre de civils pour tester les dernières armes (je ne connaissais pas l'histoire de Royan, près de Bordeaux, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, c'est affligeant), le massacre des indiens…
Bref, ce livre nous ouvre les yeux sur l'histoire de ce pays qui se vante de démocratie, de liberté et de rêve et qui traîne de nombreuses histoires sombres et déplorables (et le mot est faible).
Un formidable témoignage de l'histoire, rarement aussi puissant - il faut le signaler - qui se termine toutefois sur une note d'optimisme après une description aussi terrible de ce pays (mais juste).
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Une histoire populaire de l'Empire américain retrace la sanglante avancée des Etats-Unis sur l'échiquier international à travers les yeux de l'historien Howard Zinn.

J'ai trouvé cet ouvrage passionnant. On pense connaître les grandes lignes de l'histoire des USA, mais non. Howard Zinn nous propose de redécouvrir l'histoire de la plus grande puissance du monde mais d'un point de vue totalement différent de celui qui est proposé dans les livres d'histoire. Cet ouvrage propose de rencontrer les Etats-Unis à travers les yeux des opprimés, des perdants et de ceux qui servent de chair à canon. Bref, l'histoire des Etats-Unis selon ceux qui ont trop souvent été ignorés.

La construction du pays débutent bien avant la déclaration de l'indépendance et s'est malheureusement construite sur les meurtres de dizaines de milliards d'innocents humains. J'ai particulièrement été touchée par le massacre de Wounded knee (29 décembre 1890) durant lequel plus de 300 amérindiens ont été massacrés. Mais, je ne vais mentir, tous les chapitres m'ont sidérée et me laisse un goût assez amer du prétendu “rêve américain”.

Néanmoins, je regrette le point de vue marqué et délibérément négatif de l'auteur.

L'ouvrage, bien qu'il soit important de ne pas toujours avoir la version du vainqueur, manque de nuances. J'aurais également apprécié un chapitre post 11 septembre 2001 car cela fait partie de l'histoire contemporaine des Etats-Unis. Cet événement a non seulement transformé les méthodes de communication des Etats-Unis mais a également influé l'opinion publique américaine face aux décisions de politiques étrangères. L'avis d'Howard Zinn sur ce sujet n'aurait pas été de trop.

La couverture et le titre m'ont attiré vers ce roman graphique, les illustrations m'ont donnée envie de lire chaque page. Les illustrations de Mike Konopacki sont sublimes et apportent une émotions que seules des images sont capables de provoquer.

En bref, je conseille Une histoire populaire de l'Empire américain aux amoureux d'histoire et de civilisation. En près de 300 pages, on balaie l'histoire des Etats-Unis et leur longue conquête du monde. A la dernière page, on est certes révolté mais on souhaite également approfondir nos connaissances sur le sujet.
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Une BD que je note large, mais plus parce que son sujet est important. Car oui, en vrai cette BD est à mon sens assez raté sur certains points, et je préfère commencer par eux.
Déjà, le dessin n'est franchement pas agréable. C'est souvent moche et pas très clair dans les cases, sans compter que le texte est prépondérant dans la BD, au point que j'ai du mal à la qualifier d'adaptation. C'est presque du littéral illustré, à ce stade-là.

Et justement, c'est ce que je trouve dommage : la bande-dessinée semble être utilisée ici comme moyen de communication mais sans en exploiter les avantages. C'est purement et simplement une transcription chapitres par chapitres du livre de Howard Zinn. Rien de plus, pas de tentatives de rendre ceci plus accessible par le dessin et la mise en page. C'est du gâchis de l'utilisation de la BD, et je trouve ça dommage.

Mais alors, pourquoi noter tellement bien une telle BD, me diriez-vous ? Eh bien parce que cette BD a le mérite de tenter de populariser quelque chose que j'admire beaucoup et pour lequel je me bat depuis des années également : l'histoire populaire.
Ce n'est pas si fréquent que ça de voir de la vulgarisation de l'histoire populaire, l'histoire qui va à l'encontre de celle qui est dite officielle, celle qu'on apprends par coeur sur les bancs de l'école et qu'on nous ressert à la télévision (que ce soit avec Stephane Bern ou le petit nouveau Laurent Deutsch). Une histoire des gens d'en bas, du peuple, de nous quoi. Une histoire qui prend à parti de dénoncer toutes les exactions des puissants, mais aussi tout ce qui a agité les masses. Incarné pendant un moment par Henri Guillemin chez nous, cette histoire qui tente de comprendre autrement les évènements du siècle à toute son importance aujourd'hui, et peut-être même plus d'importance. A l'heure de l'information facilement accessible, de la télé qui ne prend plus la peine de chercher une vérité, il y a encore des historiens et des historiennes qui travaillent à une compréhension du monde qui ne passe pas juste par les dirigeants. Et c'est là tout le travail derrière ce livre.

On pourrait se demander pourquoi ne pas lire tout de suite le livre, et je vous répondrais que c'est sans doute une bonne idée (bien que ne l'ayant pas lu moi-même), mais le passage par la bande-dessinée permettra peut-être à certains, dubitatif devant un pavé littéraire, de tenter la lecture. Et je trouve cela très sain, justement, de voir une lecture très différente de l'Histoire. Une lecture qui nous laisse apparaitre et tente de nous mettre en avant, la majorité silencieuse. C'est une lecture qui fait prendre conscience de notre place dans L Histoire, qui existe, et qui peut aussi nous autoriser à penser différemment le monde. Nous sommes légitimes à le changer, et il n'est pas obligatoire d'être président ou ministre pour provoquer quelque chose. Et avec les nombreux débats qui fleurissent aujourd'hui, ce genre de livres a une place plus qu'essentielle : il est important.
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Les Etats-Unis et sa démocratie ou plutôt la conservation de ses intérêts.
J'en ai appris plus sur les USA avec ce roman graphique que ce que j'aurais cru.
Et que dire si ce n'est que la plus grande puissance du monde en a un peu rien à faire de la démocratie quand cela rapporte des dollars.
Ce roman graphique est tiré du livre "Une histoire populaire des États-Unis" du politologue Howard Zinn.
On ne peut pas dire ici que c'est le merveilleux rêve américain qu'il décrit mais plutôt comment les Etats-Unis ont par tous les moyens possibles tenté d'accroître leur puissance et domination en s'asseyant sur quelques grands principes démocratiques que ce soit pour leur politique intérieure et extérieure.

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