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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Fin des années 50, une équipe de tournage part à Rio de Janeiro avec le rêve fou d'adapter pour le grand écran, sa version du mythe d'Orphée et Eurydice.

Ce projet original et démésuré, Aurèle Marquant- le nom de fiction de Marcel Camus- s'accroche depuis plusieurs mois . Aurèle Marquant part à Rio avec son épouse et son actrice principale Gipsy et réalise sur place son casting car les acteurs de son Orfeu negro doivent être, pour coller vraiment à sa version, de vrais cariocas amateurs.

Cette effervescence artistique ne passe pas inaperçue puisque deux agents locaux de la CIA vont sentir le bon coup qu'ils peuvent jouer avec la bossa nova, tandis que le film aiguise de son coté les appétis du Brésil, mais aussi de la France de Malraux, soucieuse de se placer dans la compétition internationale que constitue le festival de Cannes.

Après le succès incontestable de son rpécédent roman, "Là ou les chiens aboient par la queue", Estelle Sarah Bulle revisite en mélangeant fiction et faits historiques le tournage du film Orfeu Negro à Rio en 1958,le film OVNI de Maurice Camus qui obtint la palme d'or à Cannes en 1959 et l'Oscar du meilleur film étranger en 1960.Elle trousse une fresque à la manière d'un conte littéraire sur la création artistique aussi sensuelle que tragique et éblouissant et musical, qui montre également avec finesse comment le cinéma peut aussi être un instrument de pouvoir politique ou diplomatique.

Estelle-Sarah Bulle nous entraîne sur un air de Bossa Nova idéal pour réchauffer cette fin d'année !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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1958 :Une équipe française de cinéma vient tourner un film à Rio au Brésil. Aurèle Marquant, le réalisateur, adapte une pièce de Vinicius de Moraes qui elle même réinterprète le mythe d'Orphée et Eurydice. le film sera filmé dans une ambiance de favela, au rythme de la Bossa Nova , et qu'avec des comédiens noirs...

Estelle-Sarah Bulle, avec sa plume poétique, nous emmène en voyage dans le Brésil des années 50 et c'est réussi. Je m'y suis cru aux côtés de Gypsy, Norma et Eva, les 3 protagonistes de son roman. Je m'y suis cru, à Rio, alternant les allers retours entre les favelas et les quartiers riches de la ville. Je m'y suis cru aux fêtes organisées pour l'équipe, aux entrevues secrètes de différents personnages .
Le Brésil se veut un pays multi- culturel mais seulement quand cela peut apporter un plus au pays. En dehors de ces moments privilégiés, la place des personnes de couleurs reste dans les favelas.

J'avais adoré le premier roman d'Estelle-Sarah Bulle. Celui ci m'a un peu moins plu même si l'écriture est toujours aussi belle. Peut-être ai-je été moins touchée par ces personnages ? Cela ne m'empêche pas de vous conseiller de le lire.
Une lecture commune avec @lespalsdemousquetaire11. Merci
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1958, Aurèle Marquant arrive au Brésil avec l'intention de tourner le film « Orfeu Negro » en s'inspirant du mythe d'Orphée et Eurydice et de sa transcription théâtrale. A l'exception de Gipsy Dusk, danseuse américaine métis, femme du réalisateur, tous les autres acteurs seront des amateurs noirs recrutés sur place, et la musique sera également confectionnée avec les ressources locales. Ce roman raconte toute l'épopée de construction du film dans un contexte géographique, historique et politique parfaitement incarné par une galerie de personnages bien choisis. Une aventure qui nous fait découvrir Rio, ses favelas, la construction de la ville nouvelle de Brasília, la bossa nova, les relations avec la CIA et les milieux culturels Français et Brésiliens jusqu'au festival de cannes 1959 qui va consacrer le film « Orfeu Negro » avec la palme d'or, malgré la présence et la concurrence des « quatre cents coups » de Truffaut.
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Festival de Cannes 1959 : contre toute attente la Palme d'or est décernée à Orfeu Negro, film d'un presque inconnu qui l'emporte face à la nouvelle vague, aux Quatre cents coups de François Truffaut. le mythe d'Orphée et Eurydice revu et adapté dans un film musical entièrement tourné à RIO avec des acteurs noirs non professionnels pour le plupart.

Estelle-Sarah BULLE revient sur le tournage de ce film franco-brésilien-américain dans le Brésil de la fin des années 50 en pleine émergence. Un Président élu démocratiquement, des rêves de prospérité, l'immense chantier de Brasilia, l'effervescence de ce pays en devenir et la Bossa Nova dont les notes de musique berceront le monde.

C'est un livre qui restitue à merveille cette ambiance si particulière avec des personnages foisonnants. Chaque personnage existe à part entière, vibre, exprime ou pas ses attentes et ses doutes. Hélas nombre d'entre eux retomberont dans l'oubli ensuite mais le tournage marquera pour eux une parenthèse enchantée et inoubliable.

En dehors du travail de restitution du contexte politique international, c'est un récit romanesque dont les personnages sont attachants, à la fois tourbillonnants et mélancoliques. le metteur en scène, Aurèle dont le couple bat de l'aile et son épouse Gipsy qui incarne Eurydice, Eva la martiniquaise, Breno le footballeur qui devient Orphée.

J'ai passé un excellent moment de lecture, bercée par la guitare, l'ambiance de Rio, la chaleur moite, les affres du tournage, les amours naissants.

On y croise aussi Malraux alors ministre de la Culture en France, des agents de la CIA vaguement manipulateurs.

C'est vraiment un roman qui mérite le détour, dont le thème original et maitrisé éclaire une époque très loin des sujets plus ou moins imposés (voire récupérés) par notre actualité.

J'ai vraiment été emportée et séduite par ce récit.

A lire avec un air de Bossa Nova en fond sonore.

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Lorsqu'en juin 1958 Aurèle Marquant, cinéaste essentiellement versé dans le documentaire de guerre, débarque à Rio de Janeiro accompagné de sa très jeune, très jolie (et très noire !) épouse, comédienne de son état, on n'a jamais vu ça : un couple mixte, franco-américain, lui blanc, elle noire, s'apprêtant à réaliser au Brésil un film français adaptant la pièce d'un poète brésilien sur le mythe latin d'Orphée et Eurydice. Et, non content de préférer tourner dans un décor de favelas plutôt que dans les quartiers les plus nobles (et les plus blancs !) de Rio, voilà qu'Aurèle Marquant décide de confier toute la distribution de son film (toute !) à des comédiens plus ou moins amateurs mais complètement noirs ! Quant à la partie musicale, colonne vertébrale de l'oeuvre, elle aura, à n'en pas douter, une sérieuse tendance au déhanchement puisqu'elle sera composée et interprétée par Carlos Jobim, Luiz Bonfa et Baden Powell, offrant aux oreilles du monde du jamais entendu : la bossa nova.
Pendant toute une année, du soleil de Rio à celui de Cannes, Estelle-Sarah Bulle nous invite à suivre la course de ces étoiles filantes dont la lumière fugace ne survivra que dans les yeux et le souvenir de ceux qui l'auront aperçue, le temps d'une projection inoubliable et peut-être renouvelée de loin en loin pour le plaisir de retrouver leur éclat. Mêlant, avec beaucoup d'érudition et de dextérité, la fiction à la mémoire, elle offre à ses lecteurs et lectrices une immersion dans un Brésil fiévreux et affamé d'espoir et de reconnaissance, dans un cinéma en quête de liberté, encore bâillonné de bien-pensance, de surveillance et de principes réactionnaires, entre commission Mc Carthy et Nouvelle Vague. Dans son premier roman, Là où les chiens aboient par la queue, j'avais admiré, déjà, sa plume engagée et sans concession, s'efforçant de se tenir au plus près de la réalité, quitte à écorner, au passage, quelques clichés réconfortants. Ne manque, peut-être, à sa noblesse, qu'un peu de souplesse pour passer du coup de chapeau incontesté au coup de coeur espéré.
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Passionnant! Estelle Sarah-bulle nous raconte l'histoire de la réalisation du film "Orfeu negro" qui obtint la Palme d'or à Cannes en 1959.
Grâce à un bel équilibre entre reconstitution historique et romance, on est immergé dans l'histoire de ce tournage se déroulant à Rio. Des péripéties de son financement à la production d'une bando son musicale de légende, c'est un voyage dans le temps que l'autrice nous propose, avec beaucoup de talent.
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Estelle-Sarah Bulle signe un bijou de roman avec "les étoiles les plus filantes". Révélée grâce à "là où les chiens aboient par la queue", son 4ème roman est romanesque à souhait et très bien écrit, il est d'un élégance qui vous emporte.
Il est question de l'histoire de la réalisation française d'un film au Brésil en 1958-59 et de l'identité raciale des deux côtés de l'Atlantique. Je n'ai pas cherché à savoir si "Orfeu negro" avait été véritablement existé, et si les protagonistes avaient eux aussi existé, je me suis laissée bercer par l'histoire jusqu'à la fin pour garder l'effet de surprise total.
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