Le visage de Sara

Depuis l'adolescence, Sara s'invente des vies, joue des personnages qu'elle incarne à la perfection, allant jusqu'à changer de voix, d'accent. Manipulation ? schizophrénie ?
Le lecteur découvre peu à peu le parcours qui a conduit cette jeune fille, dès dix-sept ans, à se jeter dans la gueule du loup - en l'occurrence chez une star de la chanson accro à la chirurgie esthétique. Toute ressemblance avec un chanteur décédé en juin 2009 n'est bien sûr nullement fortuite.
Comme dans l'excellent Junk, les éclairages sont donnés par zooms successifs sur les différents protagonistes, ce qui donne parfois ici un effet de redondance pénible. Les points communs avec cet autre roman de l'auteur ne s'arrêtent pas là : une certaine naïveté dans le ton, un jeune homme amoureux/dépendant d'une adolescente qui l'entraîne dans sa chute, un processus d'auto-destruction à plusieurs.
Une lecture plaisante ? non, certainement pas. Les thématiques sont intéressantes : image de soi, identité à l'adolescence, chirurgie esthétique, fascination pour la célébrité... Mais le personnage à multiples facettes de Sara déstabilise totalement, suscitant tour à tour pitié et solide aversion. le malaise et l'ennui vont crescendo, le lecteur s'enlise dans cette fange, et la fin ne réserve guère de surprises.
Une déception pour ce livre emprunté à la médiathèque, d'un auteur auquel je pensais pouvoir me fier aveuglément.

Un livre qui vous met mal à l'aise dès le début. On est curieux de savoir ce qui s'est passé entre Sarah et et Jonathan et pourtant toutes les réponses ne sont pas données et on reste avec ce sentiment de malaise par rapport à ce qui est arrivé à Sarah. Et puis, on se demande parfois qui manipule qui et si Sarah est vraiment inconsciente de ce qui se passe ou pas.

Melvin Burgess est un très grand écrivain, l'un des meilleurs que je connaisse et qui appartient à cette catégorie d'auteurs qui considère à raison que le lectorat jeunesse se doit d'être exigeant et de vouloir des textes complexes et profonds. Classé dans la section de la littérature jeunesse, ses oeuvres sont néanmoins conseillés qu'à partir d'un certain âge, non pour une discrimination injuste et stérile, mais pour permettre au lecteur de savourer la richesse des mots et d'aborder l'histoire avec la compréhension et la maturité nécessaires. (...)
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Je me suis mise à la lecture du Visage de Sara pour son auteur, Melvin Burgess, que j'ai connu avec son roman Junk, que j'avais absolument adoré, et qui m'a beaucoup marqué. Ce que j'aime avec ses histoires, c'est sa manière d'aborder des thèmes et sujets difficiles de manière très crue et très directe, et le Visage de Sara ne fait pas exception, on reconnaît tout de suite sa patte.

Dans ce roman écrit sous forme de reportage, Melvin Burgess aborde principalement les thèmes de l'addiction à la chirurgie esthétique, la célébrité, ainsi que les troubles mentaux qui en découlent.
Sara est une jeune fille de 17 ans en manque d'attention et avec pas mal de soucis psychologiques à son actif. Elle a soif de célébrité, et est en pleine recherche de soi, et souhaite passer sous le bistouri afin de changer de visage et de corps. Elle croise alors la route de la star Jonathan Heat, très célèbre pour son addiction à la chirurgie et à ce qu'elle a fait de lui, et décide de la prendre sous son aile pour en faire une véritable étoile montante.
Tout au long du roman, il y règne une ambiance très malsaine et parfois même dérangeante. Que ce soit au niveau des problèmes psychologiques de Sara, la nature de la relation entre elle et Jonhaton, de la certaine psychopathie perverse du docteur, des visions sanglantes de Sara, jusqu'aux goûts plus que douteux de Jonathon, ainsi que cette histoire de masques à plus d'une signification. Autant vous dire qu'il vaut mieux avoir l'esprit et l'estomac bien accrochés pour se lancer dans la lecture de ce roman !

Tout est assez déroutant, car on ne sait pas ce qui est vrai ou pas, si certaines choses sont de l'ordre du réel ou de l'illusion. On est perdu entre les différents témoignages et visions subjectives des personnages, si bien qu'il nous est impossible de savoir ce qu'il s'est réellement passé, et c'est tellement frustrant ! C'est pourquoi, c'est réalisé avec brio et que j'ai tout simplement adoré.
Je dirais même que ce roman est pour moi, une véritable expérience.

Comme pour Junk, Melvin Burgess a su me conquérir, mais d'une manière différente, avec le Visage de Sara (j'ai préféré l'histoire et le format de Junk, mais sinon, les deux se valent). J'aime décidément beaucoup la plume de cet auteur et sa manière crue d'aborder certains sujets, reflet d'une dure réalité.

L'auteur nous raconte l'histoire de Sara à travers un recueil de témoignages : proches, journalistes, policiers et de Sara elle-même à travers son journal vidéo. Ce personnage est complexe, l'intrigue peut se révéler angoissante.
Bon lecteur, à partir 3e