Nico n'en peut plus de sa vie entre un père violent et une mère alcoolique, incapable de réagir. Sa petite amie Gemma s'ennuie et rêve de découvrir la vie, de quitter leur petite ville. Nico décide alors de fuguer, et Gemma de le suivre. Ils s'installent dans un squat où ils vont faire des mauvaises rencontres. Ils s'installent ainsi dans un second squat avec leurs nouveaux amis. Ils vont découvrir la drogue, la vie à la dure, la débauche, les fêtes...On suit alors leur descente aux enfers, et surtout leur découverte de l'héroïne. Sans en être conscients, ils vont devenir, à 15 ans à peine, de véritables junkies. Après y avoir goûté, la spirale infernale commence et ils ne pourront plus s'en sortir. La drogue va devenir leur quotidien et l'un de leur seul but dans la vie. Ils découvrent alors le manque, le soulagement, puis les "descentes" après un shoot.
C'est un livre marquant, je pense que tout le monde et particulièrement les jeunes devraient le lire. Sans être moralisateur, ou bien complaisant ce roman livre un témoignage sur la drogue et ses dangers. On suit le parcours et la chute de Nico et Gemma. On se demande sans cesse " mais quand vont-ils s'arrêter ?". Eh bien, pas avant d'avoir atteint le pire. Prostitution, délits, drogue, oui mais aussi amitié, amour, sentiments, passion ! Les deux héros sont attachants, on a envie de les aider, de les arrêter, de les sortir de là mais c'est impossible. Tous les personnages sont incroyablement complexes, je trouve ! Ils ont tous quelque chose de particulier, qui fait qu'on s'attache à eux. Leur déchéance est très bien écrite et racontée par l'auteur. La fin est particulièrement touchante, car les héros essayent de s'en sortir, sans y parvenir.
En résumé c'est un livre fort, assez bouleversant, qui fait réfléchir et qui fait surtout peur. Peur car au début de l'histoire, ces deux jeunes n'ont rien de particulier. Ils aiment s'amuser, fumer quelques joints de temps en temps, sur la plage avec leurs amis, mais rien de plus. Ils auront seulement le malheur de faire les mauvaises rencontres...
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Effrayant... Effrayant de véracité... Ce roman dénonce un mal viscéral de nos sociétés et la violence du verbe est au rendez-vous. A sujets terribles l'auteur répond par des descriptions insupportables. Mais pourtant, tellement réels...
On y suit la descente aux enfers irrésistible des personnages jusqu'au point de non retour. On y découvre les blessures physiques, morales, sociales, familiales, égoïstes... la liste est bien longue, dont sont responsables quelques grammes dont ne sait trop quel alliage tellement les variantes sont foison.
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Un roman choral autour d'un groupe de junkies. Les pivots, Nico (David) et Gemma sont des fugueurs ; le premier fuit la violence parentale, la seconde, l'ennui. Ils se retrouvent dans un squat d'"adultes", le squat comme contestation politique ; mais pas de drogues dures, plutôt du hasch, un peu. Puis dans un deuxième squat, avec deux autres jeunes fugueurs, mais vivants ainsi depuis des années. du moment qu'ils touchent à l'héroïne, la déchéance commence...C'est Gemma, contre toute attente, qui trouvera la force de s'en sortir et de tout faire pour que les autres s'en sortent également.
Ça rappelle fortement Requiem For A Dream (squat, drogue dure, bébé, société britannique), même si ça se termine un peu moins mal.
Le portrait d'une jeunesse en déshérence, qui se cherche des échappatoires, du rêve, de la liberté et se tourne vers le pire des moyens : la drogue qui enferme dans sa tête, ce que reconnaissent certains des protagonistes. Mais il ne suffit pas de le reconnaître ; toute volonté est annihilée.
Un livre dur, mais indispensable, tant il décrit les changements induits par l'addiction, les différents moyens de s'en procurer, la vision du corps, qui devient une simple marchandise.
A conseiller aux lecteurs de L'herbe bleue. Et aux autres.
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J'avais essayé d'arrêter une demi-douzaine de fois, mais jamais je n'avais eu peur. Je veux dire, on prenait tout le temps des risques, ça c'est obligé. On avait tous peur de l'overdose, de rester accro toute notre vie, de bousiller nos veines, des trucs comme ça. C'est normal. Mais ce jour-là, c'était différent. Ce jour-là, j'avais compris que j'étais vraiment un junkie. Ca sautait aux yeux. Parce que vous savez de quoi a peur un junkie ? Pas du sida, ni de l'overdose, comme vous pourriez le croire. Il a peur de manquer d'héro. Et ça, c'était la première fois que ça m'arrivait. C'était la première fois que je savais que je ne pouvais plus me passer d'héroïne. (p. 302)
J'ai tout fait. Tout. Tout ce que vous pouvez imaginer, je l'ai fait. Tout ce que vous n'avez jamais osé faire, tout ce dont vous rêviez , tout ce qui vous faisait envie, mais que vous avez aussitôt oublié en vous disant que vous n'auriez jamais le courage... Je les ai faites hier, pendant que vous dormiez.
Et vous? Votre tour, c'est quand?
Vous êtes fantastique. Vous êtes merveilleux, tout ce que vous faites est merveilleux, uniquement parce que vous le faites. Vous êtes assez solide, je vous le jure. On peut faire des choses pas bien et savoir qu'elles ne sont pas bien, on peut faire des choses bien et savoir qu'elles sont bien, mais ça n'a rien a voir avec ce qu'on est réellement. On reste soi-même.
Moi, je vole, je plane, tandis qu'il y a plein de gens qui sont morts à l’intérieur. Ça ne se voit pas, mais dès qu'ils ouvrent la bouche, on se rend compte qu'ils sont foutus. Ils ont été tués par la vie.
Je dois reconnaître que l’héroïne, c'est ce qu'il y a de meilleur. DE MEILLEUR.
C'est de la magie chinoise. Cette fumée, c'est votre dragon chinois, et quand vous inspirez ce dragon, qu'il parcourt vos veines, vous vous sentez mieux que n'importe qui au monde. Vous vous sentez mieux que Churchill qui vient de remporter la guerre, que l'homme des cavernes qui vient de découvrir le feu, vous vous sentez comme Roméo qui met enfin Juliette dans son lit.